Chapitre 9

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Les Vikings n'étaient pas beaux.

Il y avait beaucoup d'adjectifs qui pouvaient qualifier un Viking et « beau » n'en faisait certainement pas parti.

Mais on pouvait trouver une femme belle. Il en avait, vu, rencontré et aimé une qui avait fait partie intégrante de son cœur et de sa vie.

Mais jamais il n'avait pensé qu'on pouvait trouver un homme beau.

Et pourtant, à cet instant précis...

Son fils était beau.

Harold était à cheval sur un toit quelconque du village. Il tournait la tête pour mieux contempler le lever de soleil qui commençait à déverser sa lumière sur Beurk. La douce brise faisait s'envoler ses cheveux un peu trop longs, les reflets dorés du soleil donnaient à ses yeux verts des couleurs fantastiques et faisait ressortir ses tâches de rousseurs d'enfance qui bien qu'effacées par le temps, demeuraient toujours sur son visage.

Il regardait loin à l'horizon, ses yeux se plissaient un peu lorsque son regard se rapprochait du soleil et remontaient pour observer les nuages qui se teintaient de rose désormais. Il ne souriait pas et pourtant, son expression était douce, rêveuse. Loin. Très loin.

Son fils était loin de Beurk à cet instant.

Une brusque rafale les surprirent tous les deux. Il vit le jeune homme fermer les yeux, ses cheveux se dresser sur sa tête et son vêtement définitivement trop grand pour lui gonfla dans son dos. Les manches se retroussèrent d'elles même jusqu'à ses coudes, laissant apparaître à la vue de tous les tatouages qui ornaient ses bras et bouffer encore un peu le tissu dans son dos.

Irréel.

Le garçon, sans doute par la force du vent, se redressa un peu et recula sur le toit avant de doucement retomber. Ses jambes n'avaient pas bougé, seulement son séant.

Porté par son vêtement, il s'était envolé juste quelques secondes.

Et pourtant il aurait juré que son fils allait réellement s'envoler. Le vêtement dans son dos avait quelques secondes prit la forme...

... D'ailes.

Le jeune homme rouvrit les yeux et lentement, étira un sourire qui lui sembla plus beau que tout.

Par Odin. Les dieux chercheraient-ils à le garder pour eux ?

« Harold ! »

La voix de Varek. En baissant son regard, il vit la petite troupe qui ne lâchait plus son fils d'une semelle arriver près de l'habitation où Harold avait élu domicile.

Astrid frappait d'une main le blond qui avait parlé – sans doute un peu trop fort pour elle – et tenait sa tête dans une grimace de l'autre tandis que les autres reculaient dans un instinct de préservation évident.

Il vit son fils réprimer un petit rire puis échanger quelques mots qu'il ne put entendre. Puis Harold balança les jambes d'un même côté du toit et glissa tout le long pour retomber dans les énormes paluches qui servaient de main à Varek qui le reposa sur le sol d'un même geste. D'un simple hochement de tête, Harold le remercia et la troupe reprit sa route vers le Grand Hall, sans doute dans l'optique de prendre un petit déjeuner bien mérité.

Son fils possédait maintes facettes.

Le froid et cynique Banni qui crachait sa rancune au village.

Venait ensuite le simple jeune homme entouré de ses amis.

Puis le fils traumatisé par son propre père.

HLBT2 / Beurk La Honteuse PAR GEEK NARVALWhere stories live. Discover now