《Soumaya》《Partie 14》

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Il se sépara frénétiquement d'elle, et poussa la porte d'un geste un peu violent. Eva était Ébahie, elle voulait le rejoindre mais balaya cet idée à la minute qui suive. Cet homme était difficile !

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Soumaya

Ma vraie valeur se saura à l'aurore de l'échéance. Ce qui était convenue avec Ahmadou fût un ultimatum dont il fallait nourrir d'espoir. Son accident ne l'a rendu flasque, autant qu'il nourrissait la haine dans son coeur. La manière dont il me regardait quelques fois me faisait avoir pitié sur ma propre personne. Une partie de lui voulait me détester, je l'ai senti dès le jour où il s'est aperçu de mon voile. J'ai eu tellement peur que j'ai voulu me séparer de ce bout de ce tissue, la résignation qu'une sourate avait planquée en moi m'en avait totalement dissuadé. La foie est sauveur !

_ Je ne vais pas passer le reste de mes jours à mener cette vie avec toi. A présent je me résigne face à l'idée de te rendre la monnaie de ta pièce. J'en suis à ma trentaine Soumaya, j'ai besoin de fonder une vraie famille. Je veux que tout cela cesse.

Sa voix laissait paraître un renoncement fataliste à la "guerre", réinstaurer la paix, il voulait. D'ailleurs cela n'a jamais été question entre nous, on vivait uniquement pour se faire du mal. Il m'a forcée à me marier avec lui, m'a séparée avec celui que j'aimais tant. Ahmadou a détruit la stabilité qui se trouvait au sein de ma famille. Mes géniteurs, pour des besoins pécuniaires, lui ont donné le pouvoir de semer et d'arroser le désordre chez nous. Et moi dans tout ça ? Cela m'était indifférente de savoir que mon père était un vieux cupide insensible. Ma mère, une manipulatrice qui n'a de yeux que pour la brillance de l'or est celle des matériels précieux. Et enfin mon mari, un égoïste qui fout du n'importe quoi avec son pognon. Tout ce que je voulais, c'était retrouver mon Diegane. J'étais prête à vivre avec lui en concubinage, assumé le titre calamiteux, la femme indigne qui a un mari et un amant. L'essentiel, c'était d'être avec lui, qu'importe la condition ou les conséquences. La nouvelle de son mariage arriva malencontreusement, j'ai eu la déception de ma vie. Il s'était envolé avec une autre femme, j'étais morte de jalousie. J'ai beaucoup souffert certe, mais cela m'a ouvert les yeux. Je fière de celle que je suis devenue. Il ne me reste qu'à prier pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Je connais Diegane Senghor et sa ténacité, il reviendra à la charge. J'ai peur !

_ Soum, tu m'écoutes ?

Le dos de ses doigts parcourait mes joues pour effacer les quelques gouttes de larmes qui s'y versaient.

_ Balmak akk.

_ Balnala Soumaya, je te pardonne. Et j'en profite pour m'excuser. Je sais que je t'ai causée beaucoup de peine.

Ainsi on a enterré la hache de guerre. La tension était devenue moins tempérée durant les jours suivants. Il avait récupéré tous mes affaires et les a aménagées dans la chambre qui était auparavant la nôtre. Je n'osais plus faire la sieste dans la chambre d'amis, sinon Ahmadou allait me tirer par les cheveux jusqu'à ce que je me couche sur notre lit. Il disait que la place d'une femme est à côté de son mari. Pas faux certe, mais entre nous deux ce n'était pas l'amour fou. Même si je commençais à apprécier sa compagnie et ses petits bisous qu'il me faisait avant de se coucher ou avant d'aller au bureau. Je m'attachais à lui malgré moi, ses efforts sont fructueux.

On faisait tout ensemble, et discutait toutes les nuits sur l'avenir. Disons que la discution tournait au tour de lui et de ses projets, les miens n'ont jamais été évoqués. A chaque fois que je tentais de lui parler de mes diplômes, il me recalait de la manière la plus frustrant possible.

Parler à quelqu'un qui ne te répond pas est la pire des choses que l'on peut vivre, on mâche toujours nos arguments qui, voulant coûte que coûte s'extérioriser, finissent par périmer et nous pourrissent l'existence. Le démon qui vit en moi, je le sentais au même niveau que les battements frénétique mon coeur à chaque fois que Monsieur se met classe pour aller au boulot. Je refuse d'être la femme au foyer de quiconque, il le saura à sa descente.

SoumayaOnde as histórias ganham vida. Descobre agora