Souffle de mort

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Je marche dans les couloirs sombres et sinistres de l'hôpital. Mes pas me semblent lourds. Cette atmosphère où règne la maladie m'opresse, et je sens mon coeur battre si fort dans ma poitrine.

Bientôt, je ne respire plus. Je me retrouve au seuil de la porte où il réside. Je saisis de mes mains moites, la poignée bleue de la porte. Un bleu nuit, mais un bleu froid, un bleu de douleur. J'entrouvre la porte, laissant ainsi passer un rayon aveuglant de lumière. J'entre, et pèse chacun de mes pas comme pour ne pas le réveiller de ce sommeil qui semble à présent si lointain. Je m'approche de lui, m'assois sur son lit, tout près de lui, et prend délicatement sa main. Ma main toute chaude, réchauffe peu à peu la paume de sa main devenue froide et inerte. Son teint pâle lui donne un air de marionette. Une poupée, dont la magie qui se reflète dans les yeux d'un enfant, s'est éteint depuis longtemps. Je ne parle pas, je n'y arrive pas. Je laisse le silence le bercer. Couché sur son lit blanc, il ne bouge plus. Il semble dormir pésiblement, un sourire se dessine sur ses lèvres. Je suis proche de lui, mais lui semble si loin de moi aujourd'hui. Ses yeux éteint n'éclairent plus son corps ni son esprit. L'ambiance m'opresse de plus en plus,respirer devient alors de plus en plus difficile et je sens mon sang se glacer petit à petit. Je dois partir et lui aussi. Nous nous quittons dans une tendresse infinie. Je m'approche de lui et lui dis tout bas à l'oreille:

"Mon amour, on dit que les plus belles choses de ce monde sont invisibles. Il est temps pour toi de partir à leur rencontres. Je t'aime."

Ces quelques mots m'arrachent une larme,qui vient échouer sur sa joue. Je lâche doucement sa main dont la chaleur s'efface peu à peu. Je m'éloigne de lui tout en le regardant. Je sais que c'est la dernière fois que je le verrai. Il semble déjà partis. Mes côtes se brisent au fond de moi, mon coeur ralentit. A l'interieur de moi, tout s'effondre. Je ne réfléchis plus, sans lui, mon monde à moi aussi s'éteint. Je saisis doucement la poignée, de peur de le réveiller. J'ouvre la porte laissant entrer un courant d'air,tel son dernier souffle , un souffle de mort.

Fin.


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⏰ Last updated: Jun 25, 2017 ⏰

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