LES ORANGINA PIK, 275 g

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Maël avait l'air ailleurs. Comme depuis de longs mois. Avant, c'était toujours lui qui sautillait à l'idée de retrouver la bande. Aujourd'hui, c'est le dernier à réagir, à réfléchir à des choses que Claire ne pouvait deviner et à s'enfermer chez lui pour lire. Il lisait beaucoup, même en cours. Une fois, Claire avait tenté de se confier à lui, mais elle n'avait pas retrouvé l'atmosphère dans laquelle elle avait eu l'habitude de lui parler de ses soucis. Maël changeait radicalement et elle ne savait pas comme s'adapter à tout ça.

Romain, lui, restait Romain. Il persistait à être un grand gamin avec Enora. Le reste du temps, il avait cette expression mature, de garçon qui se métamorphosait en homme. Le passage de la seconde à la première lui avait fait du bien.

Mais maintenant qu'il s'était réconcilié définitivement avec Enora, il passait la majeure partie de ses pauses à la chercher. Quand il la trouvait, il s'empressait de lui taper la discussion. Il ne voulait pas la partager. Et Claire le comprenait... Mais au fond d'elle, elle trouvait ça injuste. Si le groupe était sur un pied d'égalité, tout le monde devrait se partager tout le monde, ou alors tout le monde devrait être apprécié à égalité. Et Claire savait qu'Enora était la chouchoute, la favorite et elle ne comprenait pas pourquoi elle n'arrivait jamais à l'être également. Même Maël se confiait à elle alors que Claire avait longtemps détenu le rôle de la confidente. Et ça l'avait bouffée un temps d'être mise au second plan.

Le groupe avait encore ses défauts. Tout n'était pas parfait. Mais c'était un groupe, et c'était déjà ça.

***

- Où sont mes Orangina Pik ? Non mais oh, les kids, ils sont où ? demanda Claire avec une voix inquiète en ouvrant sa valise.

La bande venait d'arriver à destination et le ventre de Claire hurlait déjà de douleur. Enora, attentive, répliqua :

- C'est pas parce que t'as dix-sept ans que t'as le droit de nous appeler les « kids » Clairounette.

Claire sourit.

- Eno' va dans ta chambre ! Et tu ne me reparles plus jamais sur ce ton ! gronda-t-elle en prenant la voix de sa mère.

Enora se mit à bouder dans son coin et le fou rire s'enclencha. Romain et Maël se regardèrent, confus.

- Vous êtes pas drôles, vous les filles, remarqua Romain.

Claire prit son air choqué et Enora le remit à sa place en deux temps en trois mouvements.

- Ta gueule, on fait pas des généralités surtout quand on s'appelle Romain et qu'on aime le romarin.

Deuxième fou rire général.

- Tu veux te battre ? interrogea Romain en se levant.

Enora se redressa également et brandit ses poings.

- Me cherche pas bébé, assura-t-elle en blaguant.

Les deux atterrirent sur le canapé à se faire des chatouilles et Claire soupira. Maël leva les yeux au ciel et échangea un regard avec Claire qui en disait long.

Troisième fou rire des deux qui se foutaient de la gueule des deux autres. Durant une fraction de seconde, la complicité entre Maël et Claire était réapparue et pour la blonde, ça ne représentait pas rien. Ce regard voulait dire qu'il la considérait encore comme une amie. Un sourire insouciant remplit son visage et elle dût arrêter les deux « amoureux » pour les empêcher de détériorer ses meubles.

- Je reviens, Ethel m'appelle, déclara-t-elle en voyant son portable vibrer.

Claire s'isola du reste du groupe et monta à l'étage pour répondre à son amie. L'appel coupa à cause du manque de réseau et Claire soupira. Cependant, elle reçut le message de la blonde platine une trentaine de minutes plus tard alors qu'elle gonflait des ballons de baudruche avec la bande.

BONBONS HARIBO & autres sucreries de la vieWhere stories live. Discover now