La vie de Léonard est faite de noms de plantes.
Et de plein mots latin.
C'est peut-être les seules choses constantes, dans sa vie.
Parce que Léonard, il ne sait pas ce qu'il veut.
Mais il sait ce qu'il ne veut pas.
#32 dans Nouvelles (22.07.17)...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Léonard aimait comprendre d'où il venait, et aimerait savoir ce qu'il voudrait faire, plus tard, comme la maîtresse le leur a demandé en cours. Il aimerait partir et découvrir à nouveau les senteurs de la côte, l'embrun de la mer, la caresse du sel. Il ne voulait pas faire comme Simon, et sourire dès dix ans aux créateurs et aux investisseurs. Il ne voulait pas passer ses soirées et ses weekends à ne plus voir ses amis, à mettre des costumes trop serrés et à sourire aux banquiers.
Ce qu'il aimait, Léonard, c'était la lecture. Il se réfugiait souvent entre les alambics, écoutant de ronron des grosses machines de cuivre, les gestes délicats des chimistes et les pas légers des chimistes. Il appréciait entendre la pluie clapoter sur la verrière métallique alors qu'il se perdait dans les mots noirs sur blanc.
Le blond voulait écrire des histoires, lui aussi. Il voulait réussir à faire voyager les autres au travers de ses mots, de la même manière qu'il voyageait lorsque sa mère l'initiait aux arômes fraichement créés, aux notes de têtes citronnées et aux notes de cœur épicées. Léonard ne voulait pas reprendre la parfumerie familiale, il ne voulait s'inscrire dans cette histoire transgénérationnelle. Il ne voulait faire de mal à personne, et surtout pas à lui.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
