3.

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Je regardai ma montre une fois de plus. Ce petit con ne m'avait pas donné d'horaire précis. 19 heures, c'est décent ? Ou trop tôt ? Je lâchai un juron. Et puis zut, va pour 19 heures. Si c'est trop tôt, tant pis pour lui.

J'enregistrai ma partie et éteignis ma console. Il me restai un demi-heure pour me préparer. Largement suffisant. Je me levai de mon lit et entrai dans la cabine de douche après m'être déshabillée. L'eau chaude coula le long de ma peau et je me senti me détendre un peu. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre ce soir. J'y allais quand même contre mon gré. Bon ok, c'est vrai que dans le fond, je ne suis plutôt contente et impatiente. Peut-être que ça se passera bien et qu'on se reverra. Et qui sait ? C'est peut-être l'homme de ma vie ! Et on dira à nos enfants que c'est grâce au chantage que l'on s'est rencontré. Je m'insultai et coupait l'eau. Qu'est-ce que je pouvais m'emballer des fois.

Harry est aussi con que son frangin. Depuis quand on faisait du chantage à une femme sans défense ? C'est limite de la prise d'otage toute cette histoire. Non ?

Enveloppée dans une serviette, je me dirigeai vers mon dressing. Je posai les pieds sur le tas de fringues qui se trouvait au pied du meuble et extirpai un jean légèrement délavé ainsi qu'un débardeur noir de l'imposante armoire. Une fois habillée, je jetai un coup d'œil à l'heure. 18h45. J'attrapai ma veste rouge à la hâte. Il fallait que je prenne le métro dans 5 minutes. Je chaussai rapidement mes pieds des mes converses blanches et me regardai dans le miroir, plutôt satisfaite de ma tenue. Ni trop habillée, ni trop décontractée. J'enroulai mes doigts autour de mes clés et à l'aide des autres, j'attrapai mon sac à main, la boule au ventre.

J'aurais peut-être dû manger, me dis-je alors que le métro arrivait dans sa rame. Si ça se trouve, il ne comptait que me montrer son fichu film et non pas m'offrir à dîner. Bordel. Et si mon ventre faisait des siennes pendant le film ? Et puis zut, tant pis. Au pire, il ne voudra plus me voir et voilà. Et si moi j'ai envie de le revoir ? Non, non, non, non. La ferme, cerveau.

Je lus le bout de papier froissé une énième fois en arrivant dans le quartier de Harry. Immeuble 6. Et si il vivait avec son frère ? Bordel de merde. Par pitié mon Dieu, faites qu'il vive seul. Je vous en supplie. Je serais sage jusqu'à la fin de ma vie. Promis, promis. Quoique. Qui pourrait vivre avec Carl après tout ? Je sonnai lorsque je trouvai le bâtiment et balbutiai mon prénom lorsque la voix de Harry me répondit.

Qui ça ? dit-il.

Oh mon Dieu. Il ne se souvient pas de moi. Putain. Si ça se trouve c'était une blague ce rendez-vous. Merde, merde, merde. Je sentis mes joues s'empourprer de honte.

Je rigole ! Monte Anastasia, l'entendis-je rire.

Je vais le tuer. L'étriper. Mes mains se mirent à trembler. De colère ou de honte ? Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que je vais l'encastrer dans un mur ce petit con. J'arrivai à son étage, une odeur de sauce tomate me chatouillant les narines.

Salut ! lança-t-il d'un ton jovial.

Encore ces fichues fossettes. Je lui souris, les mots coincés au fond de ma gorge. Harry s'écarta pour me laisser passer et j'entrai.

Rassures-moi. Tu ne vis pas avec Carl ? dis-je en restant près de la porte, sur mes gardes.

Le rire de Harry empli la pièce, ses boucles se mouvant sauvagement. Il secoua la tête, un sourire aux lèvres. J'opérai un pas en avant, toujours sur mes gardes.

Promis, juré ! s'exclama-t-il la main sur le torse. Viens. J'ai fait des lasagnes.

Je lui jetai un regard lourd de soupçons, les sourcils froncés.

catchit // hsWhere stories live. Discover now