Prudence partage son quotidien entre son conjoint Nathan, ses deux enfants et son emploi de serveuse, dans un petit village du sud de la France où elle a toujours vécu. Sa vie paisible de mère de famille épanouie et heureuse va être chamboulée avec...
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- Charlie, tu as vu l'heure ! Debout, tu vas encore être en retard !
- Han ! Je n'ai pas envie d'aller à l'école, maman. Je veux rester dans mon lit.
- Tu préfères être puni ? De portable, par exemple ?
Je tire sur les rideaux et ouvre en grand ses volets. Il grogne aussitôt et se retourne en collant l'oreiller sur sa tête. Je parcours sa chambre du regard, c'est un vrai foutoir. Des vêtements trainent au sol et sa poubelle est pleine à ras bord.
- Ce week-end, tu vas me faire le plaisir de ranger ton boxon, affirmé-je, mécontente.
- Quoi ? Tu rigoles ? Je l'ai fait il y a quinze jours ! J'en ai marre de faire le ménage.
- Bon, c'est pas le moment ! Tu te dépêches de te lever. Ta sœur est déjà en bas en train de prendre son petit-déjeuner.
- Pfff, j'arrive ! me dit-il en soupirant et en s'étirant.
Je descends les escaliers en vitesse et je me précipite vers la cuisine. On va encore être en retard ! Je me verse une tasse de café en ruminant. Mon bougon de fils débarque, uniquement vêtu d'un boxer, les cheveux en bataille et sa tête des mauvais jours.
- Pourquoi tu ne veux pas aller à l'école ? Qu'est qui se passe encore ?
- Rien, ça va.
- Comment ?!! m'exclamé-je.
Il ouvre le réfrigérateur, se sert un verre de jus d'orange et l'ingurgite à une vitesse folle, en me tournant le dos. Il quitte la pièce aussitôt.
- Charlie, tu n'as rien mangé ! crié-je.
- Je n'ai pas faim, s'écrit-il à son tour alors qu'il monte déjà dans sa chambre.
- Je crois qu'il faut que j'aie une discussion avec son père, dis-je à voix haute en m'asseyant en face de ma fille.
- Papa est déjà parti travaillé ? me demande Coline qui n'a pas levé la tête de son bol de céréales.
- Oui, il a été appelé cette nuit, pour une intervention, soupiré-je.
Elle hoche la tête et débarrasse la table. Elle se rend vers la salle de bain, me laissant ainsi seule avec mes pensées. Tout en gardant ma tasse dans les mains, je me lève et m'avance vers la fenêtre. J'aperçois mon fils qui part en direction de l'arrêt de bus qui se trouve juste au coin de notre rue. Je ne sais pas ce qu'il a en ce moment, mais ça m'angoisse de plus en plus. Il faut absolument que j'en parle à Nathan ce soir, je n'ai plus le choix. Le problème, c'est qu'ils sont chiens et chats depuis quelque temps et je voudrais éviter que cela dégénère.
J'entends ma fille dans le couloir, qui s'apprête à partir à l'école. J'espère qu'elle est encore loin de l'adolescence... Je regarde ma montre. Il est bientôt l'heure pour moi de filer travailler.
