[James] 1. Rencontre

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Premier chapitre de la fiction James (Chick-lit masculine)

Bonne lecture ! 

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Trois petits coups frappés avec légèreté brisent le silence qui faisait loi dans l'immense bureau. La double porte s'ouvre et laisse entrer deux femmes. L'une d'elles n'est autre que la secrétaire, drapée dans un entrelacs de tissus noirs et blancs. Elle ne quitte jamais ces couleurs qui l'enserrent dans un cocon protecteur, loin des répliques déplacées de ses collègues masculins. Jena approche de la cinquantaine, la blancheur de ses cheveux accentue les rides aux coins de ses yeux. Elle contraste avec le décor ambiant. L'entreprise fourmille de loups tous plus jeunes les uns que les autres. Certains ont à peine atteint la majorité. Tous ne demandent qu'à travailler et gagner en responsabilités, quitte à bouffer les autres. Cette concurrence les pousse à l'excellence mais elle est également la raison qui m'a poussé à choisir Jena. Avec son calme, son sang-froid et son expérience elle domine sans conteste les autres et crée une barrière infranchissable à l'entrée de mon bureau.

Avec elle se trouve une jeune femme, presque une adolescente. A son chemisier à fleurs et sa jupe plissée s'arrêtant juste en-dessous du genou il n'est pas difficile à deviner que notre entretien va s'avérer barbant.

— Mademoiselle Grant, monsieur, m'annonce Jena, votre rendez-vous de quinze heures.

— Merci.

Jena s'en va et referme silencieusement la porte derrière elle, laissant mademoiselle Grant tremblante devant moi. Elle serre de ses doigts fin un calepin, un bras collé au sac à main bas de gamme qui pend à son épaule. Plus pathétique tu meurs. Ses cheveux bien dociles, attachés à l'arrière de sa tête me laisse le loisir d'admirer son fin visage. Son regard intense me transperce de part en part et rien ne me ferait plus plaisir que de mordre ces jolis lèvres roses.

— Asseyez mademoiselle, dis-je en lui désignant un siège devant mon bureau.

Elle s'exécute et s'en suit un léger blanc durant lequel je ne me lasse pas de l'observer. Je ne m'attendais pas vraiment à cela. L'idée que l'on se fait des gens via une transcription est souvent bien éloignée de la réalité. Je devine l'incertitude de son côté, elle ne cesse de mordiller sa lèvre inférieure rosée. Délicieusement attirante. Je ne peux lui en vouloir d'être aussi effrayée, mon esprit rit mais mon corps ne montre aucun sentiment. Impossible d'arriver à mon niveau en étant faible. Et montrer ses sentiments revient à de la faiblesse.

— Donc vous êtes ici pour le poste de journaliste de mode stagiaire ?

Elle acquiesce d'un signe de tête assorti à un sourire. La pauvre, la nature l'a certes gâtée avec des attraits des plus flatteurs mais ces fleurs et cette jupe plissée sont une faute de goût patente. Je ne suis guère au fait des dernières tendances mais je n'eus pas fait une telle erreur, jamais.

— J'effectue ma dernière année d'école de journalisme, me déclare-t-elle d'un ton peu assuré. L'année dernière j'étais l'assistante d'une styliste, elle m'a formée à son milieu et vous trouverez sa lettre de recommandation dans le mail que je vous ai envoyé. Et puis...

Elle hésite un instant, ne sachant trop qu'ajouter vraisemblablement. Je quitte mon large fauteuil de cuir noir, fidèle compagnon de mes nuits blanches de travail et contourne mon bureau pour me retrouver devant elle. Elle qui se lève à mon approche et me fait ainsi face. Elle n'est pas très grande, une petite tête de moins que moi, cela me laisse le loisir de plonger mon regard dans l'espace laissé entre les pans de sa chemise mal boutonnée.

— Et puis ?

Toujours ces petites perles blanches qui serrent une chair rose, un régal pour les yeux et une cause de frustration. Que ne donnerai-je pour y poser les dents moi aussi ? Elle lève deux pupilles grises vers moi et me lance un regard où se mêle crainte et défi.

— Et puis, les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés.

Cette minette réussit à m'arracher un sourire, bien joué. Je réduis encore un peu plus l'écart entre nous et me penche à son oreille. Je savoure à l'avance chaque parole et imagine sans peine son petit visage se décomposer à mesure qu'elle entend ma confidence.

— Jusqu'où êtes-vous prête à aller pour avoir ce stage ?

Elle écarquille les yeux et hésite encore. Cette fille ne sait pas ce qu'elle veut. J'ai l'impression qu'elle n'aura pas son stage, et que je serai privé de plaisir. Soudain je sens ses lèvres sur les miennes. Ma surprise est totale mais elle ne dure qu'un instant, bien vite remplacée par une chaleur grondant dans les tréfonds de mon bas ventre.

Je l'enlace sans délicatesse et sens ses jambes s'enrouler autour de mon corps. Le bureau sera l'hôte de nos ébats.

Le rouge de ses joues ne cesse de s'accentuer alors que sautent ses boutons de chemisier sous mes doigts. Rapidement, l'un après l'autre, je les libère de leur emprise et dévoile un morceau de dentelle blanche. La jeune femme timide laisse place à une sauvageonne impatiente. A peine ai-je le temps de réaliser qu'elle s'est attaquée à ma ceinture que ses mains enserrent déjà mon vit. Un râle de plaisir s'échappe de ma bouche tandis qu'elle prodigue mille et bienfaits sous forme d'un va et vient savamment maîtrisé. La petite prude a, semble-t-il, des années d'expériences.

Je baise ses lèvres des miennes à de multiples reprises, elles m'appellent, me réclament, m'ordonnent de venir les honorer. Et tandis que je rejoins l'humide et accueillante chaleur de sa rose de Piérie je reçois ses gémissements de plaisir.

La fusion qui s'effectue entre nos deux corps est exceptionnelle. Nous sommes un seul et même être séparé en deux enveloppes charnelles qui n'ont qu'un but : se retrouver. Ses ongles griffent mon dos qui n'échappe au sang qu'à la grâce de ma chemise que nous n'avons pas ôté.

Dans un instant de lucidité je me redresse et la contemple. Cette tenue lui sied si mal, cette coiffure aussi. Cette inconnue ne devrait pas exister, elle ne devrait pas être là, avec moi, ce n'est pas bien, ce n'est pas juste. Je tire sur la pince et arrache à ma maîtresse un petit cri de douleur qui j'ignore, je veux que cette image prude disparaisse. Dans un mélange de caresses et de mouvements brusques j'ébouriffe ces mèches dorées qui m'excitent puis amène ses bras autour de mon cou.

— Dis-le.

L'ordre se perd dans mes baisers mais je le réitère. Elle rit entre deux gémissements, j'ai perdu, elle le sait.

— Dis-le.

— J'ai gagné, me murmure-t-elle avant de mordiller mon lobe.

L'inconnue disparaît, l'orgasme arrive. Nos cœurs battent à l'unisson, nos transpirations sont mêlées, nos corps vivent en parfaite harmonie.

— Je ne me doutais pas que tu cèderais, déclare mademoiselle Grant, je pensais respecter les critères de ton fantasme.

— C'était parfait, m'entends-je répondre, mais j'ai eu un blocage.

— Coucher avec une inconnue n'est pas si excitant que cela finalement.

Mademoiselle Grant ne t'arrive pas à la cheville.

Ma douce me sourit et rétorque qu'elle avait ce nom dix ans plus tôt. Dix ans que notre histoire a commencé...

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Merci d'avoir lu ce chapitre !

Axel. 

M comme MatureWhere stories live. Discover now