0.2

1.5K 112 12
                                    

          Comme tous les jours, je descends un arrêt après elle, et comme tous les lundi et presque tous les jours de la semaine, elle ne rentre pas manger donc ne prend pas le tram le midi. Je l'ai déjà vu au parc entre nos deux arrêts à l'heure de la pose, assise sur un banc, toujours le même, principalement seule, toujours avec ses écouteurs dans les oreilles. Je ne comprends pas le fait qu'elle soit seule, elle est belle, a l'air très gentille et son sourire vous réchauffe autant que le soleil. Je n'ai pourtant jamais osé lui parler. Je ne veux pas qu'elle ai pitié de moi comme les autres. Alors j'attends que la journée passe, comme d'habitude.


        Pourtant aujourd'hui on est mardi, et elle n'est pas sensé être à l'arrêt de tram aussi tôt, elle n'y est jamais le mardi. 

Pourtant elle est là, encore plus belle que les autres jours.

Et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai terriblement envie de lui parler, d'au moins savoir comment elle s'appelle. Mais le tram arrive avant que je n'ai le temps de trouver un sujet de conversation. Alors je panique.

« Excuse moi ? »

« Oui ? »

« Je ne peux pas ouvrir la porte avec mon fauteuil... Tu pourrais m'aider ? »

Je la vois rire et s'approcher pour s'exécuter, son parfum m'enivre et elle me sourie après avoir ouvert la porte.

« Tu y arrivais pourtant très bien hier, et tous les autres jours »

Voilà. 

Nos premier mots échangés et en plus de sûrement avoir pitié de moi, elle doit me prendre pour un idiot. 

Bien jouer.

« Je sais, c'était nul comme moyen d'engager la conversation »

« Pas très malin c'est tout, je suis sûr que tu peux mieux faire »

Elle rigole encore et vient s'asseoir à côté de moi.

« Je te vois toujours à l'arrêt de tram mais je ne sais même pas ce que tu étudie parce que tu descends toujours après moi »

Elle fait une petite moue et je la trouve adorable.

« Seulement une station après, j'étudie la musique et toi ? La danse non ? »

« Oui ! Bien vu ! Tu compose ? Tu chante ? Tu fais quoi ? »

« Je compose et je rap »

« Génial »

« Tu ne prends jamais le tram aussi tôt le mardi »

« Ouais, j'dois réviser avec des amis, flemme »

Je rigole parce que je comprends qu'elle préfère rester dans son lit plutôt que de ce lever tôt pour réviser.


Et on continue de parler et de ce sourire pendant les vingts minutes de trajets que nous avons. On ce quitte, et j'ai oublier de lui demander son nom, pourtant, mon sourire est bien présent tout le reste de la journée et ma mère me le fait même remarquer. 

J'appréhende de la revoir le lendemain.

Handicap FrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant