Chapitre 25

89.3K 7.8K 516
                                    



Isadora sentit son pouls s'accélérer. Avec désespoir et désir elle noua ses bras autour de son cou. Il l'embrassait comme un fou et petit à petit, ses souvenirs refluaient dans sa tête alors qu'elle se sentait défaillir.

Elle succomba et entrouvrit les lèvres pour qu'il l'embrasse davantage avec fougue. Sa large main serra sa taille l'attirant à lui davantage pour qu'ils ne forment plus qu'un. Ses jambes flageolantes butèrent contre les siennes. Lorsque sa main se posa à l'extrémité de sa nuque, Isadora se laissa aller dans le tourbillon de passion qui l'a possédé à chaque décharge que sa bouche ferme provoquait sur sa sienne.

Elle effleura sa barbe, cédant à la tentation de le toucher.

Sa main empoigna doucement ses cheveux et il l'obligea à rejeter sa tête en arrière.

Haletante, les lèvres entrouvertes, elle dut affronter son regard obscurci cette fois-ci par le désir. Il la contemplait, errant son regard sur sa bouche, mâchoires serrées.

Isadora eut toute la peine du monde à ne pas flancher. L'incertitude la perça soudain. Faisait-il ça avec sa sœur ? L'avait-il embrassé avec la même ardeur ?

Impossible de rester de marbre face aux images insupportables qui foudroyaient son esprit, elle chercha à se défaire de son emprise. Sa poigne se resserra sur ses cheveux, un souffle haché sortit du fond de sa gorge.

— Pourquoi ? Demanda-t-elle en essayant de paraître mécontente pour qu'il la relâche.

Il s'écarta soudain, quand des coups à la porte retentirent derrière eux. Sans se soucier de son regard posé sur elle, Isadora posa la naissance de ses doigts sur ses lèvres gonflées.

Il quitta la salle de bains pour aller répondre aux coups légers mais persistants. Isadora en profita pour serrer son peignoir qui s'était défait légèrement sur le haut. La honte la submergea.

Il revint à la hâte, elle recula quand il s'approcha jusqu'à se saisir de sa main.

— Ton père est là.

Elle écarquilla les yeux tandis qu'il ramena leurs deux mains contre son torse. Il semblait perplexe, inquiet et profondément en colère de cette visite impromptue.

— Je pense qu'il a su très vite pour Mustapha. Vas-tu partir ?

Partir ?

Isadora n'y avait pas songé alors que c'était la meilleure solution. Elle n'avait qu'à dire à son père la vérité et partir sans se retourner. Mais la pression qui habitait son regard, l'obligea à réfléchir sur ce que sa fuite pourrait avoir comme conséquence. Pourtant Isadora n'avait plus rien à faire ici...

— Je l'ignore. Avoua-t-elle en regardant son torse.

Il expira par le nez et ses doigts se resserrèrent davantage, emprisonnant sa main dans la sienne.

— Je regrette mes propos, par contre je ne regrette pas ce qu'il vient de se passer.

Son cœur battait déraisonnablement.

— Mais ça ne doit pas se reproduire. Répondit-elle avec difficulté.

Il laissa échapper un rire résigné en acquiesçant puis sonda son regard au sien. Il ramena leurs mains plus étroitement vers son torse. Isadora se retrouva près de lui en quelques secondes, la tête en arrière, devant affronter son regard presque cruel.

Elle avait l'impression d'être l'animal sacrifié par le lion.

— Ne part pas, déclara-t-il avec un ton désinvolte. Tu es en sécurité ici. Je te promets de ne plus t'approcher de cette façon.

Il la relâcha brutalement et quitta la salle de bains.

Éberluée, Isadora le regarda partir avant que rapidement son père fasse son entrée. Elle s'efforça de lui sourire et marcha jusqu'à lui pour l'étreindre.

— Papa je vais bien, c'était inutile de te déplacer.

Il s'écarta pour l'étudier, puis l'invita à le suivre dans le petit salon. Sa mine était grave.

— J'ai appris que Jafar t'a sauvé la vie. Commença-t-il en l'obligeant à s'asseoir. Je suis soulagé que tu n'aies rien. Mais je suis venu ici en catastrophe pour une autre raison.

Isadora fronça des sourcils.

— Celle-ci.

Son père posa une photo sur la table la main appuyée dessus.

— Papa je t'ai déjà dit que cette photo a été prise à mon insu. Je ne connais pas cet homme.

Son père prit son menton, pour l'obliger à le regarder.

— Bien sûr que tu ne le connais pas puisque ce n'est pas toi sur cette photo !

Isadora avala douloureusement sa salive sans savoir quoi rétorquer.

— Isadora dis-moi que tu n'as pas fait ça ? Souffla son père en se laissant tomber sur sa chaise.

Pour toute réponse, elle baissa les yeux sur ses mains.

— Je vais faire une attaque ! Annonça son père d'une voix étouffée.

Isadora se précipita vers lui et s'agenouilla près de lui.

— Oh papa ! Je suis désolé ! Je n'ai rien pu faire.

Philippe desserra sa cravate et s'essuya le front.

— J'étais bien aux écuries le jour du mariage. Et quand je suis monté pour aider Isabelle elle m'a supplié de prendre sa place, sous prétexte qu'elle n'était pas prête à se condamner.

Isadora marqua une pause pour agripper la jambe de son père.

— Elle m'a dit que si je ne l'aidais pas, Jafar allait nous anéantir, bien sûr à ce moment-là j'ignorais tout de cette affaire que tu m'as cachée. Expliqua-t-elle en insistant sur ce point. Puis tout s'est passé très vite. Je me suis retrouvée devant l'imam et puis...

Isadora s'arrêta en fermant les yeux.

— Tu as couché avec lui ? Questionna son père les yeux élargis par la panique accrue qui montait en lui.

— Oui papa, parce qu'il pensait être Isabelle.

Il se leva d'un bond et se mit à arpenter la pièce les mains sur la tête.

— Il t'a touché ! Rugit-il rouge de colère.

— Il a été doux et bienveillant ! S'empressa-t-elle de dire en se levant.

Il se retourna, le retard vitreux, au bord du malaise.

— As-tu la moindre idée de ce que cet homme pourrait nous faire si jamais il apprend la vérité !

— Je n'y suis pour rien papa.

— Cet homme est le roi ! Insista son père en pointant son doigt vers elle. Il est à la tête d'un pays ! Il a vécu des horreurs que tu ne peux même pas imaginer ! Il est sauvage ! Je vais tuer Isabelle de mes propres mains ! Explosa son père alors qu'elle le suppliait de parler moins fort en agitant ses mains.

— Il ne m'a pas reconnu papa.

— Ce n'est qu'une question de temps ! Même s'il croit dur comme fer qu'Isabelle a joué la comédie, tôt ou tard, il comprendra que c'était toi à ses côtés, est-ce que tu comprends ? Pourquoi as-tu accepté de venir ici en te mettant volontairement en danger ?

Isadora prit une immense inspiration avant de déclarer :

— Parce que je suis enceinte.

La Mystérieuse épouse du cheikhWhere stories live. Discover now