Tentative de séduction échouée

Depuis le début
                                    

Sa main, possessive dans mon dos, m'écrase contre son torse. Il est en train de m'étouffer et cet imbécile ne s'en rend même pas compte. Je le repousse de toutes mes forces. Il prend sûrement mon geste pour un jeu puisqu'il m'attire à nouveau contre lui. Ma main tente de lui faire comprendre que je souhaite qu'il me relâche mais il ignore ma demande. Ses doigts glissent sur mes fesses et sa bouche capture à nouveau la mienne malgré mon refus. Sa langue cherche à se frayer un passage. Je fais alors la première chose qui me passe par la tête, je le mords. Aussitôt il recule. Une once d'amusement traverse ses yeux puis il réalise qu'il saigne.

C'est à ce moment que je comprends que la suite ne va pas me plaire. Il faut dire que je ne l'ai pas raté. Je n'y suis pas allée de mains mortes. Mais il avait qu'à se calmer monsieur testostérones ! On n'allait pas baiser sur la piste de danse quand même. S'il ne sait pas se tenir, je n'en veux pas.

— Sale pachole, vocifère Loïs avant de foncer sur ma personne.

J'ai le réflexe de reculer et lever un bras pour couvrir mon visage même si je doute que cela me soit d'une grande aide. Heureusement, un homme se dresse devant moi, m'évitant ainsi de me prendre ce taureau en pleine face.

La castagne débute.

Des cris.

Des insultes.

Des encouragements.

Du sang.

Mon sauveur (parfait inconnu) bat à plate couture le brun. Leur combat est inéquitable car le rouquin est bien plus charpenté que « monsieur je bande comme un gros porc ». C'est au bout de la quatrième pigne dans les côtes que quelqu'un d'autre intervient pour stopper mon sauveur.

Le C.O.N.

Tout en tenant mon héros, le barman me coule un regard avant de secouer la tête et de rouler des yeux. Nouvelle humiliation de sa part, même si cette fois-ci elle est silencieuse.

Le roux (dont j'ignore le nom) se fait tirer par ma cible du soir et la brute est à son tour maintenu par un agent de sécurité. Interdite et un peu déstabilisée par ce qu'il vient de se passer, je me mords les lèvres puis passe la main dans mes cheveux.

Ce n'est pas la première fois que je suis à la source d'une bagarre. Cela arrive souvent quand les hommes veulent me gagner tel un trophée. Sauf que ces messieurs finissent par combattre tels des coqs alors ce n'est pas la peine de demander qui tient les rênes au final...

Ludovic vient me demander si tout va bien et je hoche la tête en me tournant vers lui. Je remarque au passage que le con a repris son poste derrière le bar. Au moins la vache a foutu le camp.

Bon, ma première idée n'a pas fonctionné, cela ne veut pas dire que je ne peux pas passer cette étape. Il y a plein d'autres moyens de se faire désirer sans utiliser la jalousie. La main de Ludo se pose sur mon bras et automatiquement, je me défais de son étreinte. Je fais deux pas en arrière, frigorifiée.

Mon visage se fige en réalisant ce que je viens de faire.

Des flashs de Martine envahissent mon esprit. J'espère que ce Loïs sera dorénavant refusé dans cette discothèque. Je n'ai pas envie de recroiser ce mec hastiau. Une image assombrit mes pensées : celle de ma tante, ses jambes pendant dans le vide. C'est la première fois que cela m'arrive en public. Mes mains se mettent à trembler et mes jambes faiblissent. Ludovic m'aide à marcher jusqu'à un tabouret. Il vire illico l'homme se trouvant dessus en criant qu'il s'agit d'une urgence.

Épuisée, je laisse mon buste cogner contre le comptoir, même si cela implique que j'offre à qui le veuille, une vue saisissante sur mon décolleté.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant