Chapitre 1

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Sofia fut réveillée par la sonnerie incessante de son réveil. Avec peine elle émergeait de son sommeil. En l'éteignant, elle ouvrit péniblement un œil pour regarder l'heure. Cinq heure trente, vite pas une seconde à perdre. Comme tous les matins, Sofia devait attraper le train de six heures trente sept.

D'un bond, elle se glissa hors du lit en essayant de ne pas réveiller Léo qui dormait encore profondément. Elle fila à la salle de bains, "comme d'habitude, pas le temps de se maquiller" pensa-t-elle. Elle descendit les escaliers quatre à quatre. Il ne lui restait juste le temps d'avaler une tasse de café et un morceau de pain.

À peine avait-elle eu le temps de réaliser qu'elle était dans la voiture. Frissonnante de froid elle se mit en route pour la gare. Elle y arriva quelques minutes plus tard. Garant sa voiture, elle jeta un coup d'œil à l'horloge qui indiquait six heures trente-deux. "Zut! plus que cinq minutes!"

Sofia bondit hors de la voiture et courut jusqu'à l'entrée du souterrain qui menaient aux quais. Elle eut le temps d'attraper au passage un de ces journaux gratuits que l'on disposait à l'entrée des quais. Puis presque à bout de souffle elle s'engouffra dans le train dont les portes se refermaient. À peine avait-elle posé le pied dans le train que le chef de gare sur le quai sifflait le départ. Quelques secondes plus tard, le convoi se mit doucement en mouvement.

Comme tous les matins, Sofia se mit à parcourir le train de long en large à la recherche de la place idéale. Chaque fois qu'elle montait dans le train, elle procédait au même rituel. Elle choisissait la place à laquelle elle allait s'asseoir avec minutie. Les banquettes ne contenant que deux places étaient exclues d'office car elle aimait être près de la fenêtre mais ne voulait pas se retrouver coincée entre la vitre et un inconnu. Elle choisissait de préférence une banquette de quatre places mais s'asseyait dans le sens de la marche. Il fallait aussi que la banquette soit côté paysage.

Traversant le train, elle repéra une place qui semblait lui convenir mais celle-ci était située trop près des toilettes. Elle poursuivit son chemin et finit par trouver un siège qui lui convenait. Sans doute avait-elle toujours du mal à se décider car le train prenait son départ de la gare et était encore pratiquement vide à ce moment de la journée. Le train roulait déjà depuis quelques minutes en direction de Bruxelles.

Comme il n'y avait pas encore trop de monde, Sofia sortit son nécessaire de maquillage de son sac et, avec pour miroir la vitre du train, entama sa mise en beauté. Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu'elle choisissait toujours une place près de la vitre. Il faisait encore pratiquement noir dehors et la vitre du train reflétait avec une certaine grâce le visage encore fatigué de Sofia.

L'étape du maquillage était toujours un véritable casse-tête pour elle. Il y avait à ces yeux toujours trop de fatigue dans son regard. Des valises en dessous des yeux, une ride de trop. Elle devait toujours user d'astuces pour arriver au résultat qui l'attendait et cela lui prenait au moins un arrêt pour y parvenir.

Le train marquait un arrêt quand Sofia achevait de se maquiller, quelques voyageurs de plus prenaient place dans le compartiment. Le contrôleur siffla le départ et le train reprit son chemin.

Sofia resta quelques instants à regarder à travers la vitre du train. Elle observait le jour qui se levait et tentait d'organiser sa journée. Elle était de d'assez bonne humeur. Un peu fatiguée mais de bonne humeur. Bientôt le train marqua encore un arrêt et d'autres voyageurs prirent place dans le wagon qui semblait un peu plus rempli.

Comme tous les matins, il régnait un silence religieux dans le train. Les passagers regardaient soit par la fenêtre soit l'écran de leur téléphone. D'autres avaient ouvert un journal ou leur ordinateur portable comme si chacun faisait un effort pour ne pas croiser le regard de l'autre. En face de Sofia, une jeune femme avait pris place et regardait vaguement par la fenêtre. À côté d'elle, un homme d'une cinquantaine d'années lisait le journal du matin.

Là où la mer rencontre le cielWhere stories live. Discover now