Chapitre 5

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Trois jours plus tard, je suis résolue à appeler mes parents pour leur parler du viol, je me dois d'être sincère et honnête envers eux. Peut-être aussi que ma visite au gymnase la dernière fois m'a fait comprendre certaines choses. Cette femme violée par son frère et qui n'en a jamais rien dit à ses parents, ce n'est pas ce que je souhaite.

Je suis consciente que l'avouer risque de leur faire mal, car il y a des vérités qui choquent ou qui blessent. L'honnêteté n'est pas synonyme d'intransigeance, mais plutôt un mélange de sincérité vis-à-vis de soi-même déjà, de générosité vis-à-vis d'autrui et d'exactitude vis-à-vis des faits.

Je suis prête à me libérer de cette charge qui me pèse, j'espère juste ne pas me tromper. Je sais également que je devrais leur dire de vive voix, mais ils sont loin et je n'ai plus envie d'attendre, quitte à me prendre des reproches ou autre.

Les parents souhaitent toujours le meilleur pour les enfants, qu'ils rient, qu'ils s'épanouissent que ce soit dans leur jeunesse et dans leur vie d'adulte. Nous éduquons nos enfants, en essayant de leur apporter des valeurs, une éducation. Ils n'ont plus l'œil sur moi depuis que je suis ici, ils vont peut-être penser que j'ai eu une conduite inappropriée et cela ne fait qu'augmenter mon angoisse.

Je prends mon courage à deux mains en attrapant mon téléphone.

Une sonnerie, deux sonneries, trois...

  - Allô?

  - Maman, bonjour c'est Giulia.

  - Bonjour ma puce, comment tu vas?

  - Ça va merci.

  - Qu'est-ce que tu racontes de beau?

Je ne sais absolument pas comment m'y prendre pour lui dire les choses.

  - Je viens d'emménager dans un nouvel appartement.

  - C'est bien ça ma puce. Tu as besoin de quelque chose pour l'achat de meuble ou autre?

  - Non maman, ce n'est pas pour ça que je t'appelais.

  - Je t'écoute ma chérie.

  - Est-ce que papa est près de toi? En fait, je souhaite vous parlez à tous les deux.

  - Oui il est là, mais tu commences à me faire peur. La dernière fois que tu voulais nous parler c'était...

Elle ne dit plus rien et je l'entends renifler. Elle doit parler de la fois ou je leur ai annoncé le décès de Maïa ou bien encore la fois où je leur ai annoncé cette grossesse inattendue. A chaque fois que je les appelle, c'est pour une mauvaise nouvelle, mais je leur doit la vérité.

  - Maman s'il te plaît, c'est déjà assez dur pour moi. Peux-tu mettre le haut-parleur s'il te plaît?

  - Giulia, tu sais que je t'aime mais par pitié, ne me dit pas que tu attends un autre enfant dans le but de combler la perte de Maïa?

  - Mais non! Pas du tout. Qu'est-ce que tu t'imagines toi?

  - Ah ouf, désolée ma chérie, mais je pense vraiment que tu n'es pas prête et...

  - Maman, peux-tu cesser de parler deux minutes, s'il te plaît? Ce que j'ai à vous dire n'est déjà pas facile, alors si tu pouvais me laisser m'exprimer.

  - Excuse-moi ma chérie, nous t'écoutons.

  - Je ne sais pas trop par où commencer car dans tous les cas, je sais que je vais vous blesser d'une façon ou d'une autre, même si ce n'est pas ce que je souhaite.

  - Giulia, qu'est-ce qu'il y a bon sang? S'impatiente mon père.

  - Je vous ai caché quelque chose d'important sur le père de Maïa. Ce n'était pas vraiment intentionnel mais plus pour vous préserver.

Les étoiles Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant