bonus Vadim

552 39 4
                                    

Pour patienter jusqu'au mois de juin qui verra éclore le tome 2 des Affreux... un petit bonus de Pâques

Kiss Kiss Bang Bang

en espérant que vous prendrez plaisir à la lecture... bisous...

***********

« Il y a une histoire derrière chaque personne. Il y a une raison pourquoi ils sont comme ils sont. La souffrance altère notre personnalité. » Ces mots, je me les répète tel un mantra depuis l'enfance. Pour quelle raison je me repais de n'importe quelle addiction, pour qui ou pour quoi Andrea n'est qu'un amas purulent de ressentiment, ce qui fait que Bianca est devenue cette peste imbuvable.... même Capucine tombe sous le joug de ses maux.

J'en suis là, perdu dans mes pensées à fumer dans un putain de club, affalé sur la banquette pourpre d'une alcôve alors que mes yeux ne peuvent se résoudre à quitter la piste où elle se déhanche sans aucune honte. Il n'y a que nous ce soir, Andrea bosse au Trèfle et n'envisage pas de nous rejoindre à la fin de son service. Sans s'être réellement posé la question, le commun accord a été pris de nous laisser à chacun une espèce de permission solitaire avec notre Poison. Si se perdre à trois reste une priorité, se désirer en duo permet d'endormir la jalousie latente que cette Démone distille entre mon frère et moi. Ce sentiment, jusque là inconnu, tous deux avons énormément de mal à le gérer. C'est pour cette raison qu'il nous est primordial de la conquérir seule comme de la laisser user de nous à sa guise.

Un texto. Un simple sms avec l'adresse de cette saleté de boîte pour y convier Jared, cet anglais serial fucker qu'elle avait rencontré quelques semaines plus tôt. Un sourire matois étire mes lèvres. Ma Freyia a l'âme d'une joueuse. Ma Freyia désire, veut, prend. Sans état d'âme. Sans complexe. Elle ne fait pas cas des dommages sinon à rebours. Et ce soir, cette nuit, elle souhaite oublier. Qui elle est. Qui je suis. Nos peines et nos colères.

Je sais qu'elle m'a vu. Il ne peut en être autrement alors que mon corps entier s'est crispé, tendu comme la corde d'une de mes grattes pour réclamer celui qui lui est dû dès mon arrivée entre ces murs. Nos chairs s'appellent, se reconnaissent et hurlent de se lier l'une à l'autre. Une ronce enlacée à sa carnivore. Nous nous dévorons sans aucune rédemption possible. Jamais. Il ne s'agit toujours que de chuter un peu plus profondément, un peu plus loin dans ce clair-obscur qui nous définit si bien. Je sais que la quitter serait plus sage pour elle comme pour moi. J'en suis conscient mais... je suis aussi un toxico de la première heure. De ceux qui commencent à la colle pour venir s'abandonner entre les griffes chaleureuses d'une petite cuillère chauffée à blanc. J'ai fait d'elle mon Chef d'oeuvre. Elle s'est insinuée sous l'écume de mes veines. A gravé sur ma chair des serments qui jamais ne pourront s'effacer. L'horizon noir qui se profile m'attire et m'aspire. Je jure d'y laisser ma peau pour quelques grammes d'elle. Elle est ma Kali, déesse pourpre. Je suis la moitié de sa figure de Pan.

May-Day. May-Day. Tous pensent que nous sommes dingues à nous vautrer toujours un peu plus dans cette folie qui est la nôtre. Ils ne comprendront jamais. Les Démons... aucun de nous trois ne cherchent à les vaincre. Au contraire, nous les conjurons de nous entraîner un peu plus loin. Tout ce que je veux, c'est elle. L'écrin de sa douceur. La douceur de son vice. Le vice de cette naïveté qui  me transperce. Cette femme enserre mon cœur et ne prendra jamais le risque de me le rendre intact. De toute manière, il ne l'est plus. Ne l'a jamais été.

Prends-le mon Amour et reste au creux de moi. S'il faut mentir, tricher, je le ferai. Pour toi mon cœur. D'aucuns disent de moi que je suis une raclure de tox. D'autres, un bad boy. Ça n'a strictement aucun sens. Aucun. Je ne suis que le résultat d'un mariage raté et d'une volonté survolée. D'une enfance incendiée.

Tue-moi. Encore et encore. Entre tes bras. Contre ton sein. Ma peau blême sur ta chair pâle. Appose ton seing chauffé à blanc. Détruis-moi autant de fois qu'il te plaira.

Le mégot fiché entre mes lèvres, je ne peux me résoudre à la quitter des yeux. Moj syrena. Moj sercje. J'occulte tout. Les effluves des transpirations saturées d'alcool frelaté et d'hormones agressent mes sens. Je ne vois que les ombres de son corps bouger sous les lumières tamisées. La courbe d'une hanche. L'onctuosité de sa poitrine. Le goût de sa peau sous ma langue vient titiller mon palais asséché par ma soif débordante d'elle. Y a-t-il seulement quelqu'un d'autre ici ? Je ne sais pas et m'en carre. La cigarette n'a pas quitté ma bouche. Je sens mes narines se dilater sous l'impulsion du désir qu'elle provoque. Ses bras s'élancent au-dessus de sa jolie frimousse pour s'enrouler sur eux-mêmes avant de revenir s'échouer sur ses courbes. Ses grands yeux voilés par l'Ether de son désir, sa langue dardant entre ses lèvres purpurines comme l'eut fait un cobra dans sa corbeille d'osier, je ne peux détacher mon regard de ses mains. Elles serpentent sur chacune de ses courbes, trop rondes pour certains, métaphore d'appétence pour moi.
Et j'ai l'appétit d'un putain d'un ogre. Un géant aux pieds d'argile. L'apocalypse de ses désirs me rend faible. Me rend fort. Ma sirène ondule pour moi, m'attire, me renvoie au Péché Originel. Elle se cambre avant de revenir, ses paumes plaquées sur son ventre. Ses doigts remontent agripper la rondeur de son sein, ses yeux électriques soudain plantés comme deux lames dans les miens, fjörds gelés.

Je tombe pour elle. Tombe. Tombe. Tombe. Funambule sur mon fil, je ne résiste pas. Non. Je ferme les yeux et avance le pied pour me laisser glisser, les bras en croix. Sans une once de regret.

Tombe avec moi bébé. Chute mon Amour... dans le délice de nos jeux interdits.

En appui sur mon avant-bras, je me relève difficilement, le corps vacillant des nombreux verres que je viens d'avaler sans même m'en rendre réellement compte. D'un geste, ma veste glisse de mes épaules. Ma chemise déboutonnée jusqu'au creux de mon plexus colle à mon torse transpirant. D'un coup de talon, j'écrase le mégot depuis longtemps éteint et avance vers mon ondine. L'éclat fauve dans ses prunelles réchauffe mon sang glacé. Je viens vers toi mon cœur et tu recules entre les corps obscurs... Bébé. Arrête. Laisse-moi te prendre dans cette tempête qui est nôtre. Tu ne m'échapperas pas ce soir. Jamais. Nous nous retrouvons à monter les escaliers menant à la mezzanine. Elle finit acculée contre la rambarde au bout de quelques minutes de ce jeu de dupes et de miroirs. Je vois chaque détail au-delà de l'étoupe qui règne autour de nous. La goutte de sueur qui prend naissance pour venir lécher le sillon d'entre ses seins. Le frémissement de sa peau en attente de la mienne. Le tressaillement de sa gorge palpitante. La lueur luisant au fin fond de ses iris assombris. Mes bras se posent de part et d'autre d'elle avant que l'ongle de mon index poursuive sa course sur le fil de son épaule.

-Fais-moi rêver l'Enfer Dima...

Un simple soupir. Une caresse. Et mon atma s'embrase. Je suis l'ombre de mon ange dévoyé. "

********

Alors ce voyage dans la tête perchée de Dima? ;)

Jamais 2 Sans Trois  *Sous contrat aux éditions Butterfly *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant