1er chapitre, tome 1 republication

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Hi everybody!! comme promis mais un jour de retard, voici la republication du 1er chapitre du tome 1 de Jamais 2 sans Trois... un petit avant-goût avant leur sortie officielle le 19 novembre pour les découvrir ou redécouvrir! 

Kiss Kiss Bang Bang!!

Chapitre 1.

-Capucine Thillet, veux-tu devenir mon épouse ?

Il n'avait pas osé... Si, bien sûr que si, il avait osé. Comme d'habitude, Gildas avait pris ses dispositions pour mettre Capucine au pied du mur et faire ce qu'il voulait, lui, sans jamais demander son avis à la jeune femme. En aucun cas, il n'avait envisagé devant elle la possibilité de lui poser la fameuse question du grand « M ». Pourtant, elle le connaissait sur le bout des doigts et aurait dû s'en douter. N'avait-il pas la fâcheuse habitude de décider de tout seul sans jamais la consulter au préalable? Capucine en était persuadée, il devait déjà avoir planifié le nombre d'enfants qu'elle était censée mettre au monde, quand, voire même la position qui la ferait tomber enceinte, leur sexe et tutti quanti...

Un rire nerveux faillit franchir la barrière close de ses lèvres mais elle se contint. Il n'y avait pas matière à s'amuser, loin de là. Devant elle, les paires d'yeux braquées n'attendaient visiblement qu'une réponse tout aussi formelle que de circonstance. Piégée, la jeune femme avait l'épouvantable impression qu'une chape de plomb venait d'être fondue sur ses épaules, l'empêchant de respirer. Seule sa meilleure amie Marilou la dévisageait avec désolation, elle qui savait à quel point Capucine détestait se donner ainsi en spectacle.

Quoi répondre? Que dire? Elle eut envie de hausser les épaules mais, une fois de plus, se retint. Comme si ce choix lui appartenait à elle...Bien sûr que non, jamais il n'en avait été question.

Capucine Thillet était une jeune femme polie qui savait où était sa place et ce que l'on attendait d'elle. Là, plantée au milieu du salon cosy qui l'avait vue grandir et devenir la trentenaire qu'elle était désormais, elle était perdue... égarée entre les mines aseptisées des gens qui l'aimaient et la vaisselle de porcelaine de sa mère. Tout chez eux était d'un conventionnel à pleurer... de rire ou de dépit, rien n'était moins sûr. Les Thillet étaient le parfait cliché de la famille bourgeoise... Hubert l'avocat, Reine l'institutrice et leur fille unique Capucine, professeur. Mon Dieu! Même le chien, un scottish noir baptisé Bulle, complétait ce tableau gris dans cette vie tout aussi couleur muraille. L'exsanguination d'une éducation aussi précieuse que ridicule... voilà bien ce qu'ils étaient.

L'envie d'hurler lui mordit le ventre. Un gloussement nerveux s'étrangla à nouveau dans sa gorge, refusant d'en sortir. C'eut été d'une telle inconvenance... Et puis, pourquoi se sentir mal quand un homme de la trempe de Gildas Gaultier s'intéressait à vous? Tout était absolument parfait chez lui. L'archétype du bel homme à qui tout dans la vie réussissait comme il le désirait et uniquement ainsi.Des dents parfaitement alignées, un sourire ultra-brite, des cheveux d'une blondeur de blé où pas une seule mèche ne prenait le risque de dépasser les autres, une mâchoire solide et ingénieur de surcroît. N'importe quelle femme se serait montrée aux anges, roucoulerait de gratitude, dégoulinerait de bonheur...

Alors quoi? Où pouvait bien être le problème? Pourquoi ne ressentait-elle pas cette joie qui aurait dû être sienne en cet instant précis mais juste une boule d'amertume au creux de son estomac? Peut-être... peut-être parce qu'elle se rendait enfin compte d'une vérité plus que dérangeante. Avec Gildas certes elle serait bien, ce qui était déjà loin d'être satisfaisant... mais sans lui, elle le serait également. Ce constat était aussi affligeant que sordide. Capucine aurait voulu prendre ses jambes à son cou pour fuir la cage dorée qui se profilait sombrement à l'horizon. Regarder sa vie défiler au travers de barreaux qu'elle seule s'était imposée était odieux. L'idée de laisser filer sa vie entre ses doigts, d'exister en pointillés, de vivre en anémique la paralysait... Elle avait envie de crier, de lancer un S.O.S haut et fort mais y' aurait-il seulement quelqu'un pour entendre sa détresse?

Jamais 2 Sans Trois  *Sous contrat aux éditions Butterfly *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant