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"Life is a freedom."

Daya

Si la vie était si facile que ça, je ne pense pas en avoir à arriver là, mais le destin est trop cruel.

En voyant les jeunes filles de mon âge se balader dans la rue, si joyeuse, si souriante, si amusée par ce que leur copain fait pour elles, j'avais comme ce sentiment de pitié.

Quelle idée de sortir avec un garçon, cet être si stupide qui n'a rien dans la tête?

Mes courses à la main, je les ramenai chez moi, pour les donner à ma mère. Depuis que mon père nous avait abandonné, ma mère fit une dépression, et aujourd'hui elle était  malade. Elle souffrait d'un cancer du sein et c'est plutôt moi qui m'occupait d'elle.

Elle pensait sans cesse que mon père allait revenir, qu'il pourrait un jour voir ses erreurs et revenir vers nous, mais non, il ne fallait pas rêver et voir la vérité en face, il était parti.
Elle passait ses journées à la maison, et quand elle le pouvait elle allait travailler pour qu'on ait un minimum pour vivre.

Moi, j'allais au lycée, et quelques fois,  gardait des enfants pour me faire de l'argent de poche.

Le départ de mon père avait provoqué aussi ma haine envers la gente masculine, les hommes. Je les voyais tous comme des salops. Ok, il y en a qui ne sont pas comme je le pensais, mais je ne pourrais jamais m'attacher a un garçon, jamais.

Et puis dans mon lycée je n'avais pas d'amis, pas parce que je n'arrivais pas a m'en faire, mais parce que personne n'en valait vraiment la peine.

Dans le lycée où j'étais, et même, dans New York tout entier, être noir est un inconvénient. Ce n'est plus carrément une chose grave comme avant, mais ça n'en portait pas ses fruits.

Il y avait une grande majorité de racistes, donc se balader tranquillement dans la rue ou prendre le bus tranquillement été presque une mission impossible.

Dans mon lycée, c'est vrai que ça en choque pas mal de voir qu'une noire est intelligente et veut se cultiver, mais ça reste pas non plus un truc de fou, les différences de peau n'en dérangeaient pas beaucoup.

Je rentrai donc dans mon petit appartement 5 pièces, à savoir les toilettes, la salle de bain, la chambre de ma mère et la mienne, et la cuisine. Notre salon n'était pas trop considéré comme une pièce de vie vu qu'il donnait sur toutes les pièces de la maison.

Ma mère était dans la cuisine, en train de préparer ce qu'on allait manger ce soir, et sûrement demain et après demain, mais je ne me plaignais pas, on vivait que par cette nourriture. Je lui embrassai la joue en posant les courses à ses pieds.

-Merci ma chérie, il te reste combien?

-Environ $5.

-Garde les, ça pourra toujours te servir.

-Merci mama.

Je lui souris et partis dans ma chambre. Je n'aimais pas appelé ma mère "maman". Ça me donnait un côté trop, fille de blancs. Je n'aimais pas ressembler à elles.

Nous étions encore en Septembre, et je grandissais du haut de mes 17 ans.

J'étais une fille au caractère très fort. Je ne me laissais pas faire. Ma mère m'avait appris que dans une ville où les noirs ne sont respectés que s'ils se battent, il ne fallait pas se laisser marcher dessus. Alors oui, j'avais le caractère bien fort.

Je regardai par la fenêtre le soleil se coucher. Cette nuit, je voulais sortir.

J'adorais sortir, m'amuser dehors, avec des gens que certes je ne connaissais pas, mais qui étaient très souvent sympa.

(1) LIFE IS WORTH LIVING (w/JustinBieber)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant