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J'était en train de réajuster ma tenue quand mon frère déboula dans ma chambre et me charriât, comme à son habitude, sur mon T-shirt à l'effigie de Queen et mon maquillage de "boue". Il est vrai que le style punk rock n'inspire rien de bon à certaines personnes, surtout à mes parents qui jugeaient que mes "mauvaises fréquentations" avaient détérioré mon style vestimentaire classique. Mais aujourd'hui, j'avais envie de me sentir belle et ce genre de tenue était le seul à pouvoir combler mes attentes. Car j'allais, quelques heures, me rendre à l'avant première du Remède Mortel, l'adaptation cinématographique du dernier tome de l'Epreuve.

Vers 17 heures, je pris le métro pour me diriger vers le Grand Rex. La rencontre n'avait lieu de dans 2 heures, mais je sentais déjà mon coeur s'accélérer.
Près des barrières se trouvaient plusieurs personnes qui avaient plus anticipé que moi, et ce ne fut pas facile de me trouver enfin une place, à quelques dizaines de mètres des photographes. Je soupirais, contente de moi, et sortis mon téléphone portable en attendant le grand moment.

L'obscurité commençait à envahir Paris, rappelant que l'hiver n'était pas fini. Mes doigts, eux, commençaient à ressentir la baisse de température, à en juger leur couleur quelque peut bleutée. Mais cela ne me dérangeait pas pour autant mon corps, réchauffé par l'euphorie qui commençait à le gagner.

J'entendis soudain un cris. Puis deux qui succédèrent à des exclamations de fans hystériques. Ne croyez pas que ces spécimens hurlant n'étaient que des filles. Évidement, les figures féminines constituaient une large partie de l'assemblé, seulement quelques garçons étaient présents.

Personnellement, je ne criai pas. Je m'imaginais à la place des acteurs. Si ça avait été moi sur le tapis rouge, je n'aurais pas particulièrement apprécié de voir tant de personnes crier dans mes oreilles. J'en vins à rigoler seule, suite à la pensée que toutes ces personnes avaient plus leur place dans un club Med ou au stade de France.

Les cris se firent de plus en plus stridents, et je pus bientôt en apercevoir la cause. Dylan O'Brien se trouvait à quelques mètres de moi. J'avais presque envie de rire tellement c'était beau. Malheureusement, il fut appelé par les photographes et passa devant moi sans s'arrêter.

Alors que j'admirais Dylan prendre la pose devant les vautours de la photo, son expression changeant à chaque instant, j'entrevit un mouvement de foule à ma gauche. Je tournais la tête.

Il était là.

Thomas Sangster se trouvait à moins de 50 mètres de moi.

Les fans hurlaient. Il avançait. Je comptais les secondes, ne sachant que faire d'autre, bien que cela soit complètement inutile. J'aurais bien pu compte les battements de mon coeur, mais mon pouls s'accélérait de seconde en seconde.

40 mètres. Tout le monde hurle.
30 mètres. J'aperçois son visage radieux.
20 mètres. Mes joues commencent à chauffer.
10 mètres. Je me pince, avec la peur de me réveiller brusquement.
5 mètres. Je vais exploser.
0 mètres. Il est là.

Devant moi.

– Hello ! Lança-t-il d'un ton débordant de gentillesse.

Je lui répondit avec un sourire niais, lui demandant ensuite comment c'était passé le tournage.
Il me répondit mais je n'entendis pas vraiment sa réponse.

Thomas Sangster me parlait ! Il était là, devant moi, au milieu de fans qui ne rêvent que de cela.
Le temps qu'il signe ma coque de téléphone, j'en profitait pour l'admirer. Ses cheveux blonds tombaient en petites mèches recourbées sur son front parfait et, quand il releva la tête, je put admirer ses ravissants yeux noisettes.

– Sorry, I have to go, dit-il, me sortant de mon état de transe.

– I understand, je répondit.

Alors qu'il se dirigeai vers Dylan, il se retourna vers moi et me lança :

– Nice T-Shirt !

Puis il me fit un clin d'oeil, et s'éclipsa alors que je baissais les yeux sur mon T-shirt.
Queen était son groupe préféré.

Je me mis alors à sourire.
Et ce sourire ne me quitta plus jamais.

Des mots pour rêverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant