4.

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« je l'aime plus que tout et je ne veux pas la perdre »

C'était les paroles de Zack. Ça m'avait brisé le cœur de le voir comme ça. Sa sœur ne méritait pas ça. Je ne l'avais pas beaucoup connue mais je savais que c'était une fille humble, gentille et généreuse. Et cette maladie fait parti de sa vie maintenant. Tout comme elle fait parti de la mienne.

« - tu ne voudrais pas la voir ? Lui parler ? Vous êtes les deux malades, peut-être que ça passerai mieux ?
- ça ne marche pas comme ça..
- mais oui, s'il te plaît
- je regrette.
- en fait tu n'en a rien à foutre qu'elle meurt, t'es trop conne Lydia »
Voyant que je ne réagissais pas, il s'en alla.
Je finis de manger et retournai en cours. Gab ne m'avait toujours pas rappelée mais je pensai qu'il dormait. Vu le temps qu'il a passé à être éveillé au près de moi, ça lui fera du bien.

*
En fin de journée je passai chez Gab. C'est sa mère qui m'ouvrit.

« - oh Lydia salut, qu'est-ce que tu fais là ?
- je viens voir Gab - lui dis-je avec un grand sourire
- il n'est pas là.
Son ton était devenu glacial.
- euh d'accord.. vous savez quand il rentre ?
- tu ne crois pas qu'il souffre déjà assez de te voir dans cet état Lydia ? Tu trouves encore le moyen de le faire culpabiliser de ne pas être tout le temps à tes côtés, t'es pas croyable !
Je ne comprenais rien. J'étais larguée. Sa mère m'aimait bien, il me semblait.
- Lydia ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Je regardai par dessus l'épaule de la mère de Gab et vis Gab.
- je..rien..j'allais m'en aller.
- nan attends !
Je n'eus pas le temps de répondre que sa mère prit la parole.
- Gab, mon chéri, ce n'est pas une bonne idée de voir cette fille autant souvent.
- maman t'es sérieuse ?
- mon chéri, regarde l'état dans lequel elle est. Elle va mourrir de toute façon, autant la laisser partir maintenant. »

Je n'en pouvais plus, je partis en courant. Alors c'est ce qu'elle pensait de moi ? Et c'est sûrement ce qu'elle veut que son fils pense. J'entendis la voix de Gab au loin mais je ne voulais pas m'arrêter. Mais je n'avais pas le droit de courir, les médecins me l'avaient dit, mais je continuai quand même de courir.
Je tournai à droite dans la première ruelle, sentis que je n'avais plus d'air dans les poumons et m'effondrai. Je ne pouvais plus me relever, je n'avais plus de force, mes poumons me brûlaient et je ne pouvais plus respirer. J'étais allongée de tout mon long lorsque je vis une silhouette arriver. Tout était flou, mes yeux se fermèrent et j'ai cru que c'était la fin.

*

J'ouvris les yeux.
Des murs blancs.
L'hôpital sûrement.
Encore.

« - Lydia ?
Je me relevai et vis le médecin.
Je hochai la tête et elle continua.
- Lydia, vous avez fait un malaise. Vous vous souvenez ?
Je fis oui de la tête.
- pouvez-vous m'expliquer ?
- je suis allée chez mon copain pour le voir. Sa mère a peté les plombs et m'a dit que de toute façon j'allais mourir alors autant que son fils me laisse m'en aller maintenant. Après j'ai couru le plus loin possible et je me suis effondrée.
- Lydia.. je vous avais dit que courir était strictement interdit.
- désolé. Mais je n'en pouvais plus. J'en ai marre de cette maladie.
- je comprends..
Non elle ne comprend pas.
- quelqu'un est là pour vous. Elle ne s'est pas présentée mais elle m'a dit qu'elle en avait besoin. »

Elle sortit, laissant entrer une petite fille blonde aux yeux bleus.
La petite fille s'approcha. Je ne la connaissais pas. Elle s'assit sur la chaise à côté de mon lit.

« - je sais que tu ne me connais pas mais je suis..
- la petite sœur de Zack.
Je l'avais reconnue à ses yeux. J'avais déjà remarqué ça auparavant, elle a des yeux pas tout à fait bleus, ils sont gris-bleus, ce qui est peu fréquent.
- oui.. c'est ça.
Un silence s'installa.
Elle observa la pièce dans les moindres détails puis se tourna vers moi.
- alors c'est à ça que va ressembler ma vie ?
- non, ne pense pas ça. Je suis en phase terminale, toi pas. Tu as encore la chance de guérir, moi pas.
- est-ce que ça fait mal ?
- un peu. Mais on s'habitue.
- Lydia, est-ce que tu as peur de la mort ?
- oui.. mais elle prendra tout le monde un jour..
- mais je n'ai pas envie de mourir moi..
- personne n'a envie tu sais.. mais tu as encore une longue et belle vie devant toi. Alors promets moi que tu vas la vivre à fond et mettre ta maladie de côté, même si c'est dur.
- promis. »

Elle se leva de sa chaise, me fit un câlin et sortit.
Je m'allongeai et m'endormis.

Je me levai de mon lit d'hôpital et sortis dans le couloir. Des infirmiers courraient dans tous les sens. Sûrement une urgence. Il n'y en a pas souvent, heureusement.
Je vis une silhouette au bout du couloir. Je ne réussis pas à voir qui c'était alors je me rapprochai. C'est Gab. Plus je me rapprochai, plus je vis qu'il y avait une autre personne derrière lui. Sa mère. Je courus vers Gab et voulu le prendre dans mes bras. Mais celui-ci me repoussa. Il me sourit. Pas d'un sourire normal, d'un sourire malsain. Sa mère se tenait fièrement derrière son fils. Elle le tapa sur l'épaule deux fois et il prit la parole.
" Ma pauvre Lydia, ma mère avait raison, tu fais pitié. Tu vas mourir un jour et tu essaies de me faire culpabiliser. Tu seras plus à mes côtés bientôt, alors autant te lâcher maintenant. J'avais jamais remarqué que tu étais un boulet pour moi et que je restais avec toi par pitié.
Mais vu que je suis un bon gars, je te souhaite une belle mort. "
Les larmes inondaient mes joues. J'essayais de le raisonner mais rien n'y faisait. Il continuait à rire face à mon impuissance. Sa mère pris son fils par le bras et l'emmena dehors.

Je me réveillai en sursaut, impossible de respirer, les machines autour de moi faisaient un bruit pas possible, elles indiquaient que mes battements de cœur ralentissaient. Je commençai à paniquer et des médecins débarquèrent. Ils me transportèrent je ne sais où en me disant que tout irait bien. Puis, le trou noir.

Don't forget meWhere stories live. Discover now