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And if you see my reflection in the snow covered
hills, well the landslide will bring you down

And if you see my reflection in the snow coveredhills, well the landslide will bring you down

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Lorsque j'étais petite et enrhumée, mes parents étaient toujours là pour moi. Ils prenaient une journée de congé, tandis que je restais au lit, couchée près d'une serviette froide ou une couverture réchauffante. Ils s'occupaient de moi comme les parfaits parents devraient le faire. Bouillons de poulets, médicaments, musique réconfortante, pommades, comédies musicales, tout était au rendez-vous pour me guérir et me remettre sur pieds au plus vite. Malgré mes étourdissements, ma gorge asséchée ou même mon bas âge, j'appréciais ces petits gestes de générosité que mes parents m'offraient.

Aujourd'hui, j'y repense et je souffre.
Rien n'est pareil à présent.

Je n'aime plus quand les gens viennent me voir, que ce soit pour m'offrir des condoléances ou de la compagnie. Ça me blesse de les savoir en peine, de savoir que j'attire l'attention seulement parce que je suis malade.

Cela fait maintenant cinq mois que mes chimiothérapies ont débutées. J'ai l'horreur de le dire, mais je n'y arrive pas. Je tremble simplement à y penser; je n'y arriverai pas et sûrement jamais. Les cancérologues arrivent toujours avec une humeur positive à nos rencontres dans l'espoir de me faire oublier les mauvaises nouvelles de mes radiographies de la semaine passée.

Mon cancer s'agrandit. Tout le monde se doit d'admettre que Maisie Williams est devenue la faiblesse dont elle redoutait tant être. Je dois me l'avouer à moi-même et c'est la pire des étapes de tout ce foutu processus.

Mon cancer est plus puissant que moi, à présent et je n'y peux rien. Je vais bientôt devenir un banal souvenir dans la mémoire des gens.

Alors je suis désolée. Je ne suis pas la jeune fille que tout le monde prétends être "talentueuse". C'est de la foutaise. Je ne suis pas cette Maisie que ces inconnus rencontrés aléatoirement par le passé disaient être "pleine de vie". Je suis désolée pour les gens qui s'attendaient à ce que je devienne une grande femme qui change le monde. Je suis encore plus désolée pour ceux qui espéraient que je survive sans blessures, que je sorte enfin de ce foutu hôpital. Je suis désolée si par lisant ce journal vous vous attendez à lire la vie d'une humaine vivante qui accomplit des exploits parce que c'est tout le contraire. C'est comme si je suis déjà morte.

C'est la fin, à présent.

Les murs de couleur blanche m'aveuglaient toujours autant lorsque je sentis mes jambes se dérober sous moi. Mon corps frappe le sol et un sillement long et aigu se déclenche dans mes oreilles. Je suis soudainement prise de panique lorsque je n'arrive plus à tenir ma respiration. Tout est si blanc, si épeurant. J'essaie de me relever par moi-même, mais rien n'y fait; mes bras n'ont plus de force. La seule chose que je peux ressentir dans mon corps est mon battement de cœur qui fait vibrer mon entité au complet. J'entends des pas se précipiter vers moi. Une dame m'aide à me relever, mais ma vue s'abaisse. Je ne peux distinguer qu'un flou blanc continuel qui ne fait que m'aveugler. J'essaie de le dire à la dame, mais je n'arrive point à m'exprimer. Ma respiration se saccade de plus en plus. J'entends des brides de conversations; la dame essaie de me dire quelque chose, mais ça ne me parvient pas. Je suis piégée dans mon propre corps. Je souffre. Je n'arrive même plus à penser clairement. L'infirmière me conduit dans ma chambre et fait de son mieux pour me soulever et m'installer dans mon lit. Je ne me sens pas bien du tout. C'est la première fois que je ressens autant de douleur. Elle cris à l'aide, me branche à ma machine et m'injecte un liquide glacial dans une de mes veines à l'aide d'une aiguille. Des voix familières s'élève et autour de moi; les hommes en sarraus blancs exécutent des ordres. Tout est en panique autour de moi et ma conscience essaie de me convaincre que tout ceci n'est qu'un foutu rêve. La dernière chose que je vois avant de m'endormir est le blanc éclatant du plafond et les lumières dirigées vers moi.

Aujourd'hui, lorsqu'on s'occupe de moi quand je suis malade, ce n'est plus aussi doux, agréable et aimable. C'est brutal et urgent. C'est horrible. Je sais bien ce qui se passe. Je n'ai pas besoin d'un docteur pour le savoir.

J'suis en train de succomber à la mort, bien évidemment.

( dernière correction: 27 / 07 / 2017 )

CANCER・ARCHIE ANDREWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant