Chapitre II

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Respirer était un supplice.
L'air entrait, l'air sortait.
Il ne voulait pas.
Il ne voulait plus.

Elle lui manquait tant.
Quand il l'avait rencontré, elle paraissait pleine de confiance en elle. Ce n'est qu'en apprenant à la connaître qu'il avait compris que tout ça n'était que façade.
Elle se détestait. Elle détestait ses jambes soit disant trop courtes et trop maigres, ainsi que sa poitrine trop petite, ses côtes apparentes...
Oh putain de merde, qu'est-ce ce qu'il aimait tout ça lui.
Il aurait tout fait pour elle.
Elle aurait tout fait pour lui.
Ils se comprenaient.
Ils se détestaient, mais s'aimaient tant en même temps.
Leur amour était comme la mer. La mer pouvait être belle et calme, mais pouvait aussi être déchaînée.
Voilà le mot qui leur convenait tant.
«Déchaîné.»
Ils se déchaînaient l'un sur l'autre et cela leur faisait du bien.

Elle voulait mourrir, il le savait.
Il savait aussi qu'un jour ou l'autre, elle allait s'ôter la vie. Car cela n'était pas fait pour elle. Elle n'aimait pas vivre. Elle trouvait le monde trop hypocrite, trop moche, trop terne. Peut-être avait-elle raison.
Alors, sa mort fut un coup du destin pour satisfaire sa volonté légèrement plus rapidement que ce qu'elle avait prévu.

gravité (2017)Where stories live. Discover now