Chapitre 1

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Je ne m'étais jamais habillée de façon provocante. J'avais toujours opté pour des pulls larges et des jeans simple. On qualifiait mon style de basic, et ça m'allais parfaitement. Mais là, tout de suite, devant ce miroir, je ne me reconnais plus.

Quand j'ai reçu un colis de la part de l'État, je n'ai pas tout de suite compris. Et quand je l'ai ouvert, j'ai cru vivre un cauchemar. Son contenu, un crop top noir moulant, ayant l'air d'une taille enfant tellement il était serré et court, avec écrit en lettres argentées sur le devant, Telereality game, le nom de cet putain d'émission. Pour compléter la tenue, un mini short noir moulant et un maillot de bain blanc à lacets (multimédia), donnant des airs de prostituée à la plus sainte des nonnes.

- J'espère que tu es prête, c'est l'heure d'y aller.

La voix grave de mon frère me sort instantanément de mes pensées. Je me retourne et le vois dans l'encadrement de la porte, il me fixe de ses yeux noisettes, remplis d'inquiétude.

- Je ... Je crois.

J'arrive à bégayer ces quelques mots, pas franchement convaincants. Toute mon assurance c'est envolé, je suis faible, faible face à ce jeu. Tom s'approche de moi pour me prendre dans ces bras.

Il a toujours été d'un grand réconfort pour moi, mais en ce moment, même lui n'arrive pas à me calmer. Il me sert doucement comme si j'allais me briser à son contact.

- J'ai peur que tu sois prise.

Il a parlé doucement. Son souffle est chaud contre mon oreille. Je relève la tête vers le visage familier de Tom.

- C'est un tirage au sort, Tom, il y a très peu de chance que je sois choisi. 20 filles sur tout le pays, c'est peu.

Il détourne le regard pour se concentrer sur nos reflets dans le grand miroir de ma chambre.

- Tu sais très bien que ce tirage est trafiqué par le président, ce vieux pervers choisit les filles les plus bandantes. Tu as toutes tes chances d'être prise.

Sa voix se fait plus ferme et autoritaire.

- Arrête de dire n'importe quoi ! Je suis tout sauf bandante. La preuve, je n'ai jamais eu de copains en 17 ans d'existence.

- Tour simplement parce que papa et moi, on a dégagé une bonne vingtaine de garçons.

Je me détache brusquement de lui et lui demande froidement :

- Pourquoi ?

-  Et puis, tu es très bandante.

- Réponds à ma question, Tom !

Il pousse un soupir.

- Pour te protéger.

Sa vois est lente, comme si il voulait que j'imprime, chaque mots qu'il prononce, dans ma mémoire.

- De quoi ?

Il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais la referme aussitôt. Il détourne son regard du mien et se dirige vers la porte. Je n'est pas la force de me battre avec lui. Il sort de ma chambre et, avant qu'il descende les escaliers, il me lance :

- Dépêches toi ! Tu vas être en retard !

Super ! Une dispute avec mon frère. C'est exactement ce qu'il me fallait. Je déteste me disputer avec mon frère, et je déteste encore plus quand je sais qu'il me cache des choses.

Je sors de ma chambre et descends lentement les escaliers. Ce n'est qu'un tirage au sort, je sais. Et je n'ai aucune chance d'être prise, mais ... J'angoisse à l'idée de me faire sélectionner.

Mes pas sont lourds et s'écrasent sur les larges marches en pierre froide de l'escalier. Je n'ai jamais aimé les escaliers en pierre, encore moins celui-ci. Je trouve que ça fait gosse de riche, bourge et prétentieux. Et ce n'est pas du tout ce que je suis, ce que ma famille sommes. Nous nous sommes battus pour avoir ce que nous avons. Mais ma mère avait vraiment des goûts immondes concernant les escaliers.

Mon père m'attend à la fin de ce long dédale de marches. Il a l'air triste. Je lève les yeux aux ciel, agacée par le comportement de mon père.

- Papa... Tout va bien se passer, ok ? Ce n'est qu'un tirage au sort !

Je le prends doucement dans mes bras et lui, comme à son habitude, me serre plus fort encore. Je pose ma tête sur son épaule, et il commence à me caresser le dos avec sa main. Ce geste de sa part me rassure. Je pousse un soupir, d'aise ou de désespoir, je ne sais pas. Peut être les deux.

- Papa, ça va allait, ok ?

- Je ne sais pas...

Sa voix est basse. Il se détache lentement de moi et retourne vaguer à ses occupations. Son comportement me surprend mais je ne dis rien. J'enfile une paire de baskets et me dirige vers la porte. Tom sort de la cuisine et me dit brusquement :

- Oublie pas de prendre une veste !

- J'en ai pas besoin... Je dois porter obligatoirement cette tenue , dis je en regardant mes vêtements.

Je lui ai répondu sur le même ton.

- J'ai pas envie que des mecs te mattent dans la rue !

Suivant son conseil, je prends mon manteau le plus long pour me cacher un maximum et sort de chez moi.

Le spectacle qui s'offre devant me stupéfait. Une multitude de jeunes filles, à peu près mon âge, marche en direction de la mairie, avec comme vêtements, la tenue envoyée par l'État. Je reste immobile, bouche bée ; certaines filles ont l'air frêles et fragiles et d'autres ont l'air sur d'elle et décidée. Des hommes autour, les sifflent, les insultent, et à ce moment précis, je bénis mon frère de m'avoir conseillée de mettre un manteau.

Lorsque j'avance et marche au côté de ces filles, des regards se posent sur moi, l'air de dire : " Pourquoi elle est pas en tenue, elle ? " ou alors " Je compatie. " Mais personne ne sais vraiment ce que nous endurons. J'avance d'un pas rapide et lourd. La mairie n'est plus très loin alors j'accélère encore pour ne pas à supporter ce calvaire plus longtemps. Je me rue à l'intérieur du bâtiment mais ce n'est pas à quoi je m'attendais...

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Premier chapitre en force et nous allons essayer de poster un nouveau chapitre chaque semaine.

Gros bisous,

Lesdeuxh

Telereality GameOnde as histórias ganham vida. Descobre agora