Chapitre 13: Cela donne du piquant

Beginne am Anfang
                                    

Tandis qu'il commence à sortir du parking, provoquant une véritable onde de choc sur le béton à chacun de ses pas, je lance après un court instant de réflexion. Un très très court instant même.

« Attends. Tu veux être discret pour me ramener à Brooklyn ? Il se retourne, intrigué tandis que je croise les bras avec un sourire.

— Évidemment.

— Je pense que cela ne va pas te plaire, mais j'ai une petite idée... Pour nous rendre comme un couple normal.

— Dis toujours. Il croise les bras et frappe du pied avec insistance, comme un petit enfant qui tambourine le sol, énervé. »

Je pose mes doigts sur mes lèvres pour étouffer un petit rire puis m'avance vers lui. Mes talons résonnent encore plus à présent que lorsque nous sommes rentrés. Ou alors c'est juste que je n'y avais pas pris attention.

« Tu me fais confiance ?

— Nous ne nous connaissons que depuis quelques jours donc je ne pense pas qu'il y ait de la réelle confiance entre nous.

— Rabat-joie, pesté-je, malgré mon amusement.

— Très amusant Lawford, il roule des yeux, mais je reste ton patron avant d'être ton faux petit copain, je peux encore te renvoyer si je le souhaite.

— Merci de me le rappeler Monsieur Barnes, j'avais complètement oublié, dis-je, blasée. Bien, j'ai une idée qui nous rendrait normaux face à la population lambda.

— Ne tourne pas autour du pot, je t'en supplie. »

Je marque un arrêt tandis que Barnes s'impatiente, comme toujours.

« C'est simple. Nous allons prendre le métro. »

Les yeux de mon patron s'écarquillent de surprise. Il ne s'y attendait pas, c'est certain.

« Tu fais des blagues un peu douteuses Olivia, retournes à l'école du rire pour te perfectionner. »

Je ne réponds pas à sa pique et prends un air impassible. Caleb cligne des yeux puis rajoute :

« Tu n'es pas sérieuse là ?

— Plus sérieuse, tu meurs.

— C'est hors de question.

— Je suis sûre que tu n'as jamais essayé.

— J'en ai fait des choses incroyables tout le long de ma – courte – vie, mais sois en sûre, prendre le métro n'est pas dans mes projets de vie actuels. »

J'hausse le sourcil, étonnée puis réponds :

« Rassure-moi juste, tu as déjà pris le métro ? Qu'il soit new-yorkais, parisien ou londonien ? »

Il se gratte le crâne maladroitement.

« Je n'avais jamais aimé le métro et le métro ne m'a jamais aimé pour résumer. »

Il se ridiculise de plus en plus, c'est assez tordant. D'abord avec sa voiture décorée de jolies inscriptions de toute beauté et maintenant avec sa relation conjugale houleuse qu'il entretient avec le métro.

« Je ne sais pas quoi choisir entre pleurer ou rire.

— Aucun des deux ne m'arrangerait Olivia. Il souffle bruyamment. »

Je me rapproche de lui puis me place bien à son niveau. Il replace sa cravate tandis que j'installe mon sac sur mon épaule. Il reprend :

« Ai-je vraiment le choix ?

— On a toujours le choix, mais ici, je dois rentrer et le taxi est beaucoup trop cher pour moi. Soit tu restes ici, soit tu viens avec moi.

— Je capitule... Il peste dans sa barbe. Il n'y a qu'avec toi que je m'écrase autant... Non, excuse-moi, il y a aussi ma mère et ma sœur... Ainsi que, peut-être, mon banquier, mais je crois que sa moustache à la Magnum ne m'a jamais vraiment attiré... »

Je pose la main sur la porte et appuie avec ma hanche pour l'ouvrir puis me tourne vers Caleb qui se frotte le menton, pensif.

« Quand tu me disais qu'il fallait qu'on apprenne à se connaître, je ne pensais pas avoir à savoir ce genre d'information... étrange. »

En quelques bonds, il me rejoint et dans un sourire contenu, il ajoute :

« Il n'y a pas que le métro et la Magnum's Mustache que je n'apprécie pas, tu l'apprendras avec le temps Olivia.

— Bientôt, on va apprendre que tu détestes les pieds du coup ? Nous sortons du parking puis rejoignons l'ascenseur.

— Tu n'as jamais été aussi proche de la vérité.

— Tu es vraiment un être vivant étrange, Caleb Barnes.

— Tout comme toi, Olivia Lawford. »

Nous nous regardons et nous nous sourions.

Pour la première fois depuis trois jours, j'ai l'impression que nous sommes sur la même longueur d'onde.

Ce qui n'est pas pour me déplaire.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt