Chapitre 17

Depuis le début
                                    

C'est à dire que je m'enfonce dans mon siège et remonte mes jambes, de sortes que mes genoux soient en appuie sur le dossier du siège devant moi.

Aucune classe, mais je m'en fou pas mal, j'ai plus de trois heures de bus devant moi...

Nous quittons la gare à 9h30 tapante. J'avais raison, certains ne sont pas montés.

La chance.

Mon regard se pose à l'extérieur, et lorsque nous quittons Magnolia, je sens que mon angoisse monte d'un cran.

Je me concentre sur ma musique pour me calmer.

J'essaye de saisir tous les détails de mon environnement, pour penser à autre chose, de la boîte aux lettres de travers aux motifs du revêtement des sièges.

Très moche d'ailleurs.

-Ça va ?

Je retire mes écouteurs. Me demandant qui me parle.

-C'est moi qui te parle, rigole mon voisin, je te demandais si ça va ? Tu as l'air nerveuse.

-Oh excuse moi, oui ça va.

Je pense que je ne risque rien à parler avec un inconnu, dans un bus, entouré de monde, on ne se reverra sûrement jamais, et puis il a l'air vraiment très gentil.

-Tu vas jusqu'à Crocus ou tu descends avant ?

-Je vais jusqu'à Crocus. Et toi ? Risquais-je.

Enfin je ne risque rien, c'est juste que je suis pas habituée à faire la conversation, je ne suis pas vraiment à l'aise.

-Jusqu'à Crocus aussi, j'habite là bas. J'étais venu à Magnolia pour voir des amis.

-Oh d'accord.

-Et toi ? Que vas tu faire à Crocus.

-Régler 2-3 trucs avec ma famille, si on peut dire ça comme ça.

-Oh, tu as de la famille à Crocus ?

-Hum, j'ai habité là bas, maintenant je suis à Magnolia.

-Étonnant qu'on se soit jamais croisé avant.

-Non, pas tant que ça, c'est grand Crocus.

Sans rajouter que je suis une personne assez invisible, mais ça je le garde pour moi.

-Ça n'a pas l'air de te réjouir de retourner là bas...

-Non pas vraiment. Crocus et moi c'est compliqué.

-Je vois j'arrête de t'embêter avec ça alors.

Je ne répond pas et repars dans la contemplation de l'extérieur.

Quelques minutes après, je réponds finalement :

-Excuse moi, je ne suis pas de nature bavarde.

-Pas de soucis, je connais quelqu'un qui est comme toi. Sauf que c'est un homme.

-Ah bon ?

-Ouais, il n'est pas bavard pour un sous, et en plus de ça il n'est pas aimable. Mais bon, il est comme ça.

-Je sais ce que c'est.

-Enfin si tu veux mon avis, ce n'est qu'une façade. Il y a la personnalité c'est sûr, mais il y a aussi l'expérience de vie. Ce n'est pas un comportement naturel pour l'homme. Ce n'est pas contre toi, hein !

-Non, mais je le prend pas mal. Je sais déjà tout ça.

-Mais ça n'empêche qu'on l'aime comme il est. Et je sais que ça va dans l'autre sens, mais il ne nous le dira jamais directement. C'est un connard qu'on aime bien tu vois ?

Fille de glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant