Hors-la-loi, tome 1 : Vaughn [AUTO-PUBLIÉ, 10% de lecture gratuite ici]

2.4 : Bain - 1

Elle perdit la notion du temps alors qu'ils restaient ainsi à s'observer. Elle se souvint juste du feu qui crépita dans la cuisine et qui la réveilla.

Elle frissonna à cause du froid qui avait envahi la maison. Le maigre réconfort des flammes n'était plus suffisant pour réchauffer les deux pièces.

Elle demeura pourtant là, à contempler l'inconnu qui avait fini par s'endormir à son tour. Sa respiration se faisait moins laborieuse, et sa fièvre était tombée.

Elle relâcha ses doigts longs et fins. Elle les imagina autour de l'un de ses revolvers qu'elle lui avait enlevés, et frémit d'angoisse.

Elle se redressa sur un coude et caressa d'une main la joue de l'homme. Ses cheveux effleurèrent son front, et il remua dans son sommeil.

Cassie s'écarta, pour le laisser se reposer. Elle devinait que le pire était derrière eux, même si sa respiration était encore un peu malaisée.

Assise à côté de l'homme, elle frotta sa nuque endolorie. Comme elle se penchait en avant, sa chemise s'entrebâilla et elle huma les effluves de son corps.

Avec une grimace, elle se souvint qu'elle ne s'était pas lavée depuis au moins deux jours. L'inconnu l'avait assez préoccupée pour lui avoir fait oublier qu'il lui répugnait d'être sale. Ses frères et sœurs se moquaient souvent d'elle parce qu'elle se nettoyait tous les jours, eux se contentaient d'un bain par semaine, voire moins.

Mais quand elle les reniflait, dieu qu'elle n'aimait pas ça. Ils empestaient la sueur, la terre, et plein d'autres choses encore auxquelles elle ne voulait pas penser.

Elle avait l'habitude, chaque matin, de faire une toilette sommaire, et de se baigner une fois par semaine.

Mais cette semaine, son tour était passé.

L'homme endormi, elle installa la vieille barrique qui faisait office de baignoire. Elle n'était pas très large, mais assez haute pour être en mesure de s'immerger jusqu'à la poitrine.

Puis débutèrent les nombreux allers-retours pour ramener des seaux qui rempliraient le tonneau.

Elle ajouta un tiers d'eau froide, puis chauffa le reste au-dessus du foyer qu'elle avait ravivé.

Lorsque la barrique fut pleine, son bain était chaud.

Un coup d'œil vers le lit lui assura que l'homme dormait toujours, elle se déshabilla pour rentrer dans le baquet.

D'emblée, elle éprouva une énorme sensation de détente. Ses muscles se dénouèrent, et ses appréhensions se dissipèrent.

La tête penchée en arrière, le buste hors de l'eau, elle ne voyait pas l'homme, derrière elle, qui l'épiait.