Chapitre 13 - La Fontaine de l'Étoile

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Shauska venait de se faufiler comme une ombre à l'intérieur de la prison des Poussières, après avoir utilisé le grappin d'Obi-Wan pour se hisser le long de la tour. Elle avait hâte de retirer le foulard qui la gênait pour respirer, mais elle le replaça aussitôt sur son nez quand l'odeur de pourriture lui sauta au visage. L'odeur était atroce et elle poussa un petit cri quand elle aperçut le corps d'un Poussière sans vie dans le fond d'une cellule, tordu, le torse couvert de plaies sèches et croûteuses. Obi-Wan qui venait tout juste de poser un pied sur le sol, préféra détourner le regard, il ne voulait pas en voir plus. Mais Shauska était comme hypnotisée et en état de choc. Obi-Wan la saisit par le bras, ils devaient continuer à avancer.

— Nous ne pouvons plus rien pour lui. Venez Shauska. Ne restons pas là.

Shauska se laissa traîner jusqu'au bout du couloir sans pouvoir quitter des yeux les deux pieds du Poussière mort, torturés et collés aux barreaux rouillés.

Le sol était couvert de détritus. Il y avait de tout : des morceaux de tissus déchirés et ensanglantés, des blocs de béton cassés, des barres de métal rouillées et contorsionnées et de la poussière, des tonnes de poussière grisâtre qui s'organisait en tas et en petits monticules disparates poussés par les courants d'air. Il y avait des traces de pas désordonnées qui partaient dans tous les sens.

Obi-Wan regretta amèrement la présence de Shauska à ses côtés. Il s'en voulait d'avoir cédé. Mais il savait aussi qu'elle l'aurait suivit de toute façon. Elle n'était pas le genre de femme à qui on dit ce qu'elle doit faire. Il aurait préféré être accompagné par Anakin. Deux sabres laser n'aurait pas été du luxe.

L'odeur, les cris étouffés, l'humidité acre et l'obscurité n'étaient que le reflet de la misère qui stagnait en ce lieu mortifère. Tout n'était que souffrance entre ces murs. Obi-Wan n'avait pas besoin de preuve supplémentaire pour mettre un terme à tout ceci. Mais il devait savoir qui était le monstre de cruauté qui avait instauré une telle horreur. Il se fit le serment d'en venir à bout ce jour même. Mais pour l'instant il fallait avancer et descendre encore un peu plus dans les tréfonds de ce cauchemar.

L'escalier en colimaçon s'enfonçait dans les ténèbres et la lumière du jour ne pouvait plus aider personne. Obi-Wan saisit un morceau de bois, enroula quelques bouts de tissus dessus et Shauska enflamma la torche de fortune. A mesure qu'ils descendaient, le son de la machine qui mangeait la terre pour en digérer le Cinium gagnait en puissance. Son ronronnement était agrémenté par des notes criardes : celles des Poussières qui égosillaient leur souffrance. Ils traversèrent plusieurs étages sans s'arrêter, mais Obi-Wan, suivant son intuition, décida de visiter celui sur lequel ils se tenaient. Shauska agrippa cette fois-ci le bras d'Obi-Wan. Elle ne voulait pas le lâcher. Ils traversèrent un long couloir et entrèrent dans ce qui semblait être une chambre.

Il y avait une petite fenêtre qui laissait tant bien que mal pénétrer une lumière blanche au travers des carreaux crasseux. Mais c'était une lumière faiblarde et atone. Obi-Wan et Shauska parcoururent des yeux cette chambre misérable. Il y avait dans un coin, un fatras de coussins et de couvertures qui devaient servir de lit. Une petite table surmonté d'une console de contrôle en veille. Et un contre le mur, posé sur une petite étagère en bois, un miroir tout aussi crasseux et fendillé, entouré de spots éteint. Tout était sale, moisi et sordide. Shauska s'avança vers le miroir et saisit une petite brosse à cheveux collante et la présenta à Obi-Wan.

— Une femme habite ici. Déclara-t-elle. Une femme vit dans ce taudis infâme.

Obi-Wan tira un bout de tissus noir et déchiré posé à même le sol. Il le déplia en le tenant du bout des doigts. Shauska ajouta :

Star Wars : La Révolte des PoussièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant