Hors-la-loi, tome 1 : Vaughn [AUTO-PUBLIÉ, 10% de lecture gratuite ici]

1.1 : Découverte

Elle remonta sur sa jument.

Alors qu'elle s'engageait sur le chemin caillouteux, elle regretta de ne pas avoir amené de quoi se rafraîchir. En l'espace de quelques minutes à peine, elle sentit ses bras et son visage rougir sous la lumière cuisante.

Elle n'eut pas à avancer très loin. Au pied de la dernière pente du canyon, un homme gisait à terre.

La jeune femme arrêta sa monture et resta immobile. Les yeux plissés, elle inspecta le défilé. Tout était calme, à l'exception de l'aigle qui criait au-dessus de leur tête.

Elle contempla le ciel.

— Tu as faim ?! Va voir ailleurs ! Celui-là, il ne sera pas pour toi !

Comme s'il avait compris, le rapace émit une sorte de croassement et alla se poser sur une avancée rocheuse qui surplombait le sentier.

Prudente, Cassie retira la Winchester de son étui, et descendit de selle pour s'approcher du corps. Elle le contourna pour l'étudier avec attention. Il portait un imperméable en toile cirée sombre, dont elle rabattit les pans avant de s'accroupir.

Elle remarqua la blessure au ventre, celle à la cuisse, ainsi que sa main déchiquetée.

— Tu as dû en baver, toi, murmura-t-elle.

Elle s'agenouilla près de l'homme et posa la Winchester posée à côté d'elle. Sous le manteau, elle trouva deux Colts, rangés dans leurs holsters, sur les hanches de l'inconnu.

Sous son bras gauche, il y avait une arme plus petite, bien dissimulée au creux de son aisselle. Elle descendit ensuite le long de son corps et remonta son pantalon pour découvrir un autre révolver attaché à son mollet, ainsi qu'un couteau dans sa botte.

La jeune femme souffla d'étonnement, et dévisagea l'homme. Penchée sur lui, elle vit que sa poitrine se soulevait très faiblement.

Elle repoussa une boucle de cheveux noirs qui retombait sur son front.

— Tu es sacrément résistant, l'ami... et sacrément armé...

Elle resta pensive un long moment.

Cet homme avait deux balles dans la peau, et une main inutilisable. Il n'aurait pas dû pouvoir survivre plus de quelques heures. Pourtant, il était là. Toujours vivant.

Elle tira sur le bord de sa chemise à trois boutons, pour dégager son ventre.

Du sang suintait par à-coup du petit trou qu'il avait sur le côté.

Elle appliqua ensuite les mains autour de la blessure de sa cuisse et appuya dessus.

L'homme tressaillit.

Un liquide vermeil s'écoula de la plaie.

Son père avait l'habitude de dire que si le sang avait une couleur claire et s'écoulait facilement, c'est qu'il y avait encore de la vie dans le corps.

Pensive, elle revint vers son visage et observa ses traits bien dessinés. Puis ses yeux tombèrent sur ses armes.

— Je ne sais pas qui vous êtes, monsieur l'étranger, mais quand on trimballe autant d'armes, c'est qu'on n'a pas la conscience tranquille...