WONDERLAND

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WONDERLAND ▪ CHAPITRE PREMIER

Il y avait un mois de cela, un petit pavillon en banlieue séoulite avait été acheté par une famille venant de Thaïlande: les Manoban.

Cette maison était désormais habitée par un couple et leur fille unique.

Ici, nous nous focaliserons sur la fille.

Lisa, dix-sept ans, cheveux décolorés et tempérament bien trempé. Ces quelques mots suffiront amplement à la définir.

* * *

Madame Manoban passa la tête dans la chambre de sa fille.

« Chérie il faut que tu te lève maintenant, il est bientôt midi ! »

Une touffe blonde s'agita sous les draps.

« Mhhm... »

La concernée se leva tant bien que mal en baillant.

La veille elle avait passé la soirée devant un drama et ne s'était pas couchée avant au moins deux heures du matin.

Pour sa défense ce n'était pas de sa faute, mais celle du réalisateur de son film. Si la fin d'un épisode se terminait avec un suspens insoutenable, il était évident qu'elle allait regarder le suivant pour connaître la suite... et ce peu importe l'heure qu'il était. C'était une boucle vicieuse.

La blonde encore mal réveillée, alla comme chaque matin ouvrir la fenêtre de sa chambre pour respirer l’air frais.

Ce matin tout particulièrement il faisait un temps radieux, le ciel était d’un bleu azur parfaitement homogène orné de quelques nuages et la brise qui faisait voleter ses cheveux sous la chaleur du soleil était fraîche, le tout donnant un temps idéal.

Quelle belle journée, songea la jeune fille.

Celle-ci resta un moment penchée à la fenêtre de sa chambre à rêvasser, écoutant le chant mélodieux du couple de mésanges posé sur la branche d’un grand chêne du jardin.

« Lisa ! cria Madame Manoban depuis le rez de chaussée, ramenant la concernée à la réalité. Si tu ne viens pas déjeuner maintenant sache que tu ne mangeras pas ! »

Elle proféra sa menace d'une voix sévère.

Celle-ci soupira avant de se résigner à aller manger.

La jeune fille descendit les escaliers, le regard encore un peu flou.

En la voyant arriver, Monsieur Manoban qui était installé dans le canapé leva un oeil de son journal.

« Dis donc Miss, à quelle heure tu t'es couchée hier soir ?

– Je ne sais plus trop, je n’ai pas vraiment fait attention, se contenta t-elle de répondre en passant son chemin. »

Mieux vaut ne pas lui dire, il risquerait de s’énerver, pensa t-elle.

Après avoir englouti un verre de lait et quelques galettes de maïs, la jeune fille monta s’habiller. Aujourd’hui elle n’avait rien de prévu alors elle se contenta de prendre les premières fringues qui lui venaient en main.