Chapitre 12 : Moins vous en saurez, mieux c'est

218 18 0
                                    

           

Je pense qu'avec Adrien, les choses sont peu officialisées. Après le baiser d'hier, nous n'avons pas vraiment reparlé et à vrai dire, je ne veux pas me faire de faux espoirs, je commence à bien savoir comment se comporte Adrien et je préfère me méfier. Il est assez compliqué et même si je suis tout de même attachée, je ne veux pas tomber de haut. Il y avait quand même des petits regards à table que – j'avoue – j'appréciais mais après, rien de plus. Je suis montée dans ma chambre, lui dans la sienne et c'est tout. Peut-être se remettait-il en question sur ce qu'il avait fait ? Je ne sais pas. Je n'en sais rien. Je n'ai encore rien dit à Delia, elle est beaucoup trop occupé à flirter avec Léo pour que je la mêle à ce baiser, je préfère que ce soit officiel pour lui dire les choses au moins, elle aussi ne s'emballera pas.  Je la connaît elle serait capable de crier comme une hystérique.

Après avoir réfléchis à tout ça, dans mon lit, je regarde l'heure et remarque qu'il est déjà plus de dix heures. Je n'aime pas me lever tard et pourtant, j'ai assez bien dormi alors je ne regrette pas. Je me lève et tire les rideaux, voyant le ciel bleu dehors et le soleil éclairant mon visage, j'ouvre la porte-fenêtre pour voir s'il fait vraiment froid. Un air frais me fouette le visage mais ce n'est pas si désagréable. Ce temps me donne envie d'aller faire du sport et cette fois-ci, ça ne sera pas de belles paroles, j'y vais. Je me prépare rapidement et enfile ma tenue puis descends. 

Marie est installée confortablement dans un fauteuil, un livre à la main. Elle lève les yeux et sourit lorsqu'elle me voit apparaître. 

– Bonjour, Maelle.

– Bonjour, répondis-je. Delia n'est pas encore réveillée ?

– Oh, si ! Depuis un moment, elle est partie aux courses avec Léo.

– Waouh, Delia qui se réveile tôt, c'est comme un miracle !

Elle rit et je continue :

– Et... Adrien ?

– Il dort encore, je suppose. Il est rentré tard hier soir.

– Il... il est sorti.. ?

– Oui, je pensais qu'il allait voir des amis mais quand il est rentré, il m'a réveillé, il fouillait dans un des tiroirs, je ne sais pas ce qu'il cherchait mais il était très énervé... j'attends qu'il rentre pour discuter il m'inquiète... il ne me dira rien... mais toi, ne t'inquiète pas !

– C'est bizarre... marmonné-je curieuse de savoir pourquoi était-il comme ça.

– Tu sais, avec Adrien, il ne faut jamais vraiment insister sur ce qu'il fait.

Je m'assieds sur le canapé face à elle et baisse les yeux. Pourquoi Marie n'insiste pas ? C'est sa mère, s'il a des problèmes, elle pourrait l'aider...

– Je crois savoir avec qui il a des problème et-

– Et tu ne vas rien dire de plus, Maelle.

La voix d'Adrien me fait sursauter et je me tourne pour l'observer descendre les escaliers. Il apparaît entre nous deux et me dévisage en d'un air qui veut dire « ferme ta bouche ». Encore une fois, je baisse les yeux. J'ai gaffé. Je le sais. 

– Maelle, je peux te parler deux secondes ?

– Oui...

Son ton est sec, je me lève et le suis sous le regard pesant de sa mère. Nous allons dans le garage et il ferme la porte derrière lui puis s'appuie contre celle-ci en croisant des bras, il n'est qu'en short de sport, sans t-shirt. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de loucher.

– C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu allais balancer ça ?

– Je... je ne sais pas... elle avait l'air triste de te voir comme tu l'étais hier soir...

– Oui, mais elle ne peut rien y faire. Et toi non plus d'ailleurs. Maelle, si un jour je te parle de mes problèmes, ce n'est pas pour que tu ailles le dire à je-ne-sais-qui et encore moins à ma mère. Tu ne sais pas ce qu'il se passe dans ma vie et si je ne dis rien c'est pour vous protéger vous, ma mère, Léo, toi et y compris Delia. Entendu ? Alors moins vous en saurez, mieux c'est.

– Nous protéger ? Mais Adrien... pourquoi.. ? Je veux comprendre... nous protéger de qui ? Et... pourquoi Delia et moi ?

– Je... ne peux rien dire, je suis désolé...

Son ton est moins froid mais plus inquiétant, il a l'air désolé et pour la première fois dans son regard je remarque quelque chose. Je ne sais pas quoi mais ça me rend triste tout d'un coup. Bien, je ne vais plus insister, honnêtement, ça ne servira à rien. J'ai l'air d'être plus un obstacle qu'autre chose et je veux qu'il soit bien.

– Bien... je ne suis désolée... je ne voulais pas t'énerver.

Il s'approche de moi doucement, son regard est déjà un peu moins dur que tout à l'heure, il semble plus doux et plus calme. Il place une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et vient délicatement déposer ses lèvres sur les miennes. Il se retire et recule, observant ma tenue. 

– C'est pour quoi cette tenue ?

– Hum... je devais aller courir, et je vais y aller d'ailleurs.

– Oh, ne t'éloigne pas trop, tu pourrais te perdre, se moque-t-il.

Je lui tire la langue et pars de la salle de bain, passant par le salon, signalant à Marie que j'y vais et commence mon footing tranquillement. S'évader l'esprit est mon premier objectif, les histoires d'Adrien avec ces gars me hantent beaucoup trop. J'aimerais comprendre, je suis beaucoup trop curieuse, je sais.

Je commence une marche rapide histoire de me mettre en jambe et repère les lieus, je ne me perdrais pas, je vais aller jusqu'au parc en face et de la route, courir un peu autour du lac et je reviendrai. Je m'évade dans mes pensées, me disant que je dois arrêter de me mêler de ce qu'il ne me regarde pas, mais c'est bien plus fort que moi. Je suis consciente qu'Adrien n'ait pas apprécié que je dise cela à sa mère mais d'un côté... Marie avait l'air tellement mal... déjà que je pense beaucoup trop aux histoires qu'Adrien peut avoir avec ces garçons, je me dis également qu'il veut nous protéger, mais de quoi ? J'ai tout de même l'impression qu'il dit ça pour nous convaincre de ne pas se mêler de ses affaires. Ce que je peux comprendre. Mais si c'était vrai ? Si au final nous étions mêlés sans le savoir ? Peut être qu'il se drogue ? Non, la c'est trop. Je me secoue la tête pour essayer de virer toutes ses pensées et continue ma course. Lorsque j'entre dans le parc, il fait assez frais, les grands pins cachent le soleil alors je décide d'accélérer un peu mon rythme. Je lève la poussière sous mes pieds en courant, je vais devoir nettoyer mes chaussures. Il n'y a pas un bruit. C'est comme-ci j'étais ailleurs qu'à Paris, je n'entends même pas le bruit des voitures au loin, c'est si agréable. Je passe une barrière et descend des escaliers aménagés pour rejoindre le lac. Je respire le grand air qui m'est offert et continue ma course dans ces petits graviers, regardant les canards  voler au raz des de l'eau. J'avance et j'aperçois deux silhouettes qui me sont étrangement familières, ce sont deux hommes. Ils sont assis sur un petit ponton et ne font pas attention à moi. Je décide de m'arrêter et de reprendre un instant mon souffle, les fixant, essayant de les reconnaître. Je vois que l'un des deux garçons tape l'épaule de l'autre, lui disant de se retourner et me montre du doigt. Lorsque le deuxième se retourne en ma direction, le visage réapparaît dans mon esprit. Kevin. Merde.  A quel point ai-je de la chance ?

//

Bonjour et bon dimanche ! J'espère que ce chapitre vous plaît, n'hésitez pas à donner vos avis et à liker ! à votre avis, Que va faire Maelle devant Kevin ?

Voyage scolaire à Paris - T1Where stories live. Discover now