Chapitre 9

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Elsa était restée immobile au milieu de la pièce pendant un long moment espérant le voir revenir, mais il n'en fit rien. Elle dut combattre sa peur pour avancer vers la fenêtre. Au loin, en bas de la longue colline, elle pouvait voir la côte et le vaisseau amarré. Elle dénoua le nœud de sa cape et la posa sur la table. Il fallait qu'elle s'occupe au risque de sécher sur place.

Son premier réflexe fut d'explorer les autres pièces. Elle découvrit une chambre, un lit à baldaquin abandonné était placé au milieu d'une pièce vêtue de longues tapisseries, des coffres étaient disposés le long des murs. Elsa se mordilla la lèvre et referma la porte, tout était si différent qu'elle peinait à s'y retrouver, elle avait l'impression d'avoir deux mains gauches. Elle ne savait pas quoi faire, seulement dépoussiérer un peu le mobilier ancien.

La porte claqua alors qu'elle s'était assise sur un petit banc au fond de la pièce. Sven était parti se nourrir pour apaiser sa colère, sa jeune âme sœur était assise sur le petit banc les mains serrées sur ses genoux. La voir ainsi en retrait lui déchira le cœur. Elle était si belle dans cette robe qu'il dut lutter contre ses pulsions pour éviter de faire quelques choses de regrettable. Son odeur était une torture, il n'arrivait pas à stopper les traits de son visage.

Sven alluma un feu et s'en alla dans une autre pièce pour lui préparer à manger et surtout se tenir loin d'elle, le temps que son visage reprenne forme humaine.

Il entendait son petit cœur battre aussi fort qu'un train lancé à grande vitesse, Sven perdit le goût de sourire, le goût de s'amuser de la situation. Il revint dans le salon et la découvrit assise auprès du feu, les mains devant pour se réchauffer. Sven la rejoignit pour lui tendre un bol de soupe préparé par Ylla.

— Tenez...

Elle le prit et le remercia dans un faible murmure.

Elsa tourna la cuillère dans le bol en fixant les flammes, du coin de l'œil elle le vit retirer sa chemise. Aussitôt elle retint sa respiration quand elle distingua ses larges épaules se dévoiler. Il s'était retourné en face d'une table pour y déposer ses armes qui ne lui étaient d'aucune utilité.

Elsa en profita pour tourner la tête et le regarder, une odeur de cuir mélangé à un arôme mystérieux lui monta au nez en même temps que la bouffée de chaleur qui irradiait ses veines. Son dos était si musclé qu'elle le soupçonnait de l'avoir travaillé dans des combats sanglants avant d'être un cyan.

Elle se remit à observer le feu quand il revint vers elle d'une démarche si aisée et féline qu'elle s'ébouillanta le bout des lèvres avec sa soupe.

— Qu'avez-vous dit à propos de moi au village ? Questionna-t-elle pour combler le silence.

Il attrapa une chaise pour s'asseoir en face d'elle.

— Que vous étiez une étrangère perdue et que je vous ai sauvée.

Elsa but une autre gorgée de sa soupe, malgré sa gorge nouée.

Il s'était assis comme un prince les avant-bras allongés sur les accoudoirs, le dos plaqué contre le dossier, torse luisant sous la lumière des flammes.

La première fois et la dernière fois qu'elle avait vu un corps d'homme c'était celui de son père, elle souvenait encore de ce jour d'été où elle avait surpris son père avec une autre femme, nu et ivre, lui donnant une image répugnante du plaisir charnel. Elle serra son bol entre ses doigts pour effacer se souvenir désagréable de sa mémoire, car le viking représentait une virilité qui ne la répugner pas mais qui l'angoissait.

— Pourquoi avoir choisi cette époque plutôt qu'une autre ?

— Parce que c'est celle qui me correspond le mieux.

Elsa déposa le bol sur le plancher et releva les yeux.

— Les Vikings avaient pour réputation d'être des pilleurs, barbares...

Il plissa les yeux en souriant cruellement, Elsa déglutit péniblement.

— Je vois que vous avez fait vos devoirs Elsa. Répondit-il avec moquerie.

— J'aime simplement lire...

Il bascula son corps en avant et posa ses coudes sur ses genoux avec nonchalance.

— Et bien, vous auriez dû approfondir vos lectures.

— Mais pourtant, vous ne niez pas ce que je viens de dire. Répliqua Elsa sans ciller.

Il demeura silencieux, sans la quitter des yeux.

— Non je ne nie pas, mais les vikings gagne leurs victoires et leurs récompenses par l'effort et la guerre, nous ne volons pas, nous prenons ce qui a été gagné.

Elsa se pinça l'intérieur de sa joue avant de répondre :

— Et moi ? Je suis quoi ? Un butin ?

Le cyan poussa un profond rire guttural avec une certaine amertume et reprit tous ses traits colériques.

— Vous êtes à moi est-ce suffisant comme réponse ?

Elsa sentit une chaleur nouer la peau de son cou, sa respiration devint subitement plus rapide.

— Non... ça ne me convient pas, vous ne pouvez pas dire et exiger de moi tout ça parce que... oh puis j'en assez.

Elsa était en colère contre elle-même, car pendant son discours elle n'avait cessé de regarder son corps.

Il se leva d'un bond la chaise tomba à la renverse.

— Nous serons ensemble tôt ou tard, j'ai tout mon temps.

D'une pression sur son bras, il la releva et l'emmena dans la chambre, elle n'osa pas par parler et se laissa tomber sur le lit.

— Dormez maintenant.

Il claqua la porte sèchement avec toujours autant de hargne, Elsa caressa du bout des doigts les draps et se laissa tomber sur le lit. Elle s'ordonna de s'en remettre au calme, car à aucun moment le cyan ne lui fait avait du mal, si on oubliait la pression de sa main ferme sur son bras. Elle se mordilla la lèvre, toujours en tête les images de son torse impressionnant.

Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant