partie 14

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Des frissons me parcoururent. Sans réfléchir, je me retournais et posais mes lèvres sur les siennes. Sa main caressa délicatement mon cou pendant ce baiser imprévu. Ses lèvres étaient chaudes, sa peau douce. Ce moment était magique. Pourtant, il me repoussa et s'écarta de moi en me murmurant :

"_ Je suis désolé Anna... Je ne peux pas faire cela... Pas en sachant que tu penses à un autre... Ce ne serait pas digne de moi et de mon amour pour toi... Je dois respecter ton engagement envers James... Je te présente mes excuses.

_ Guillaume... J'ai écrit à James depuis le palais, lui demandant de m'oublier. J'ignore s'il l'a fait. Quelque chose de profond me lie à lui. Nous avions fait des projets de mariage, d'enfants... Et tout s'est écroulé brutalement... C'était... Inattendu... James m'aimait sincèrement et je sais que ma lettre a dû lui faire beaucoup de peine. J'étais attachée à lui... Mais quelque chose de très fort me lie à toi aussi...C'est différent... Je n'aurais pas dû t'embrasser, c'est à moi de m'excuser.

_ Ne t'excuse pas, ce baiser était incroyable Anna. Je pense que James n'a pas dû t'oublier, tu n'es pas une personne banale. Nous allons le retrouver, lui et ta famille, et alors, tu pourras choisir. Mais, comme je te l'ai dit, je respecterai ton choix.

_ Merci mille fois Guillaume. Tu es un homme extraordinaire mais je ne pense pas être à la hauteur pour devenir princesse ou même reine. Je pense pas non plus avoir envie de vivre dans un palais, avoir des obligations et des règles à respecter. Je veux être libre.

_ Tu es à la hauteur Anna ! Tu es prête à sacrifier ta vie pour les aeterniens ! Je te l'ai déjà dit tu ferais une excellente reine. Et si je peux te donner un conseil, que tu m'as toi-même appris, écoute ton cœur et non ta tête.

_ Mon coeur est perdu Guillaume.

_ Alors prends ton temps. Je t'attendais le temps qu'il faudra."

J'acquiesçais les larmes aux yeux. Je revoyais James rentrer du travail, épuisé, me jurant un amour éternel puis je voyais Guillaume, me complimentant, m'aidant. Mon coeur battait vite, trop vite. Je passais la marche du perron, tentant de calmer ma respiration. Alors, je compris. Jamais, je n'avais eu aussi mal au coeur et autant de bien-être avec James, jamais il ne m'avait embrassé de cette manière, jamais il n'était resté à mes côtés comme l'avait fait Guillaume lors de mes malaises. Je me retournais et couru dans les bras de ce prince si spécial. Il m'attrapa au vol et me serra contre lui.

"_ Ne me laissez plus jamais votre altesse. Mon cœur me dit de vous embrasser, de vous aimer, et de profiter de la vie qui nous est offerte.

_Et James ?

_ J'irais le voir, je m'excuserais, lui expliquerais la situation et lui souhaiterais d'avoir autant de chance et de bonheur que moi. Peut-être m'a-t-il déjà remplacé. Pour le moment, je ne veux pas y penser. Embrasse moi."

Guillaume posa ses lèvres sur les miennes, et cette fois ci, il ne me repoussa pas. J'avais très envie de rester dans cette cabane des semaines durant, malheureusement, le devoir nous appelait. Il y a quelques semaines encore, je voyais ce mariage entre le prince et moi comme une véritable catastrophe, aujourd'hui, je le voyais comme un futur rêve accompli. Guillaume était devenu le centre de mon monde. Il me protégeait, m'aimait, me taquinait... Je devrais raconter tout cela à James, le supplier de m'excuser, lui expliquer que je ne suis pas la femme de sa vie et que pour cela je ne peux pas l'épouser. Ce serait nous rendre malheureux tous les deux, et je venais de le comprendre. Mes rêveries furent interrompues par Marcel qui arriva à la porte et se racla la gorge.

"_ Bon les tourtereaux vous venez nous aider ?

_ Oui, je viens Marcel."

Je quittais à regret les bras de mon prince et suivis le vieil homme. Certains de mes amis faisaient la vaisselle, d'autres du rangement. Un bon feu brûlait dans la cheminée.

"_ Puis-je aller me laver ? Demandais-je à notre hôte.

_ Bien sûr. Je n'ai pas le confort du palais mais y'a une cuvette avec de l'eau au fond.

_ Merci."

Je pris mon sac et commençais à me nettoyer. Cela me fit un bien fou. Mes cheveux étaient emmêlés, mais une fois propres, ils brillaient et étaient lisses. Le miroir était ébréché mais il me permit de voir à quoi la nouvelle Anna ressemblait. Des cheveux blonds et courts, de grands yeux noirs brillants, une peau pâle, des joues roses. Je semblais heureuse malgré des cernes sous mes yeux. On toqua à la porte.
"_ J'ai retrouvé les affaires d'une ancienne amie je vous dépose ça."

Marcel passa sa main et lâcha des vêtements. Je les ramassais. Il s'agissait d'une combinaison verte kakie et d'une veste noire. Tout était à ma taille et la veste me tombait parfaitement sur les épaules. Je sortis de la pièce et retrouvais mes amis. Guillaume aidait Jack à dépecer un animal. Il semblait concentré dans sa tâche.

"_ En quoi puis-je aider ? Demandais-je à Marcel.

_ Montez un plan pour ce soir. ce sera suffisant."

Un frisson glacial me parcourut. J'avais la vie de personnes entre mes mains. Mon plan scellerait leur sort. C'était à moi qu'ils faisaient confiance et je ne pouvais pas les décevoir. Je m'assis à table et on m'apporta des feuilles blanches et un crayon de bois. Concentrée, j'oubliais le monde autour de moi, ne pensant qu'à mon travail.

1. Se rendre à mon village natal où je pourrais convaincre de nombreux habitants de nous rejoindre.
2. Entraîner ces personnes à se battre. Gustave trouvera des armes et ses hommes seront les maîtres. Pendant ce temps, nous tenterons de convaincre d'autres personnes d'intégrer nos rangs. Nos chances seront plus grandes dans la partie du peuple. Trois personnes seront entraînées à désamorcer des bombes, et à désactiver les avions et autres technologies meurtrières. Les non valides se chargeront de fabriquer des munitions, de préparer de la nourriture et d'apprendre à soigner les blessures.
3. Si le temps nous le permet, nous essaierons de retourner les amis du roi contre lui en leur avouant que celui-ci veut les tuer eux et leurs familles, amis ou non. Ils pourront nous aider à obtenir des armes.
4. Grâce au livre, nous retrouverons le roi et la reine. Les attaquants se chargeront des gardes et de l'armée, des tanks et de tous les adversaires. Les trois personnes entraînées tenteront de désactiver le processus meurtrier. Je retrouverai le roi et le tuerai, lui et sa femme.

Mon plan me semblait correct mais seul un point me stressait. Comment savoir de quelle manière arrêter le processus de destruction ? Je soupirais,  furieuse. Une autre tracasserie me vint en tête. Le roi pouvait décider dès demain de lancer les tanks et les bombes dans les villes et de tout détruire, de passer à la phase finale de son plan. Comment savoir quand cela se passerait ? Je me levais et fit quelques pas en relisant mes notes. Soudain, je posais la feuille et courut jusqu'au sac de Guillaume, j'y pris le livre et m'assit à la table. Personne ne me remarqua, trop préoccupé par leur propre travail. Le livre n'avait pas changé. Il avait toujours cet aspect ancien, dégoutant et agréable à la fois. J'avais peur de ce que j'allais découvrir de nouveau. J'avais peur que ma vision soit plus meurtrière qu'elle ne l'avait déjà été. Allais-je encore m'évanouir ? J'inspirais intensément, et posais mon index sur la vieille et chaude couverture marron.

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Coucou tout le monde ! Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'années ! Voici un nouveau chapitre plein de rebondissements ! Dîtes moi ce que vous en avez pensé ! N'oubliez pas la petite étoile si vous avez aimé. Vos commentaires me permettent de m'améliorer et d'avancer dans l'histoire, malheureusement ils se font de plus en plus rares tout comme les lectures. Alors n'hésitez pas à me laisser votre avis, qu'il soit positif ou négatif, avec des reproches ou non, bref ou long, peu importe. Merci pour tout, cette histoire ne serait rien sans vous.
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