Chapitre 2

285 25 6
                                    


Lorsque j'arrive devant l'appart avec ma mini, je parviens à me garer à moins de cent mètres. Une chance, parce qu'avec mon bébé poilu, je suis un peu chargée. Je le prends dans mes bras et porte le sac de croquettes tant bien que mal. Ça fait beaucoup, mais mes forces sont décuplées par cette nouvelle énergie positive qui coule dans mes veines. Il me suffit de plonger mes yeux dans ceux de mon chiot pour être heureuse. Ses grands yeux noirs sont immenses et larmoyants, il est à croquer. Sans m'en rendre compte, je me mets à lui parler :

- Tu vas voir mon chéri, on va être bien ensemble. Je vais te faire visiter notre chez nous. C'est assez spacieux pour nous deux et c'est lumineux...enfin, tu vas voir.

J'ouvre la porte de la résidence, j'habite au rez-de-chaussée. Je pensais que ce serait peut-être un inconvénient au début et puis après presque quinze jours, je n'ai connu aucun désagrément, espérons que ça dure. J'ouvre la porte de mon appart et aussitôt, je pose les croquettes qui me glissent presque des mains. Je concentre ma force sur mon précieux bébé et le pose avec délicatesse sur le lino de l'entrée.

- Bienvenu mon petit carlin !

Je le caresse sans retenu et le câline bien contente de l'avoir à mes côtés. Il est un peu pataud mais il se débrouille bien du haut de ses deux mois passés. Il est tout mou et souple, un vrai chewing gum. Je ne me lasse pas de le regarder découvrir son environnement et renifler les meubles, quand tout à coup, il s'élance à toute allure dans tous les sens. Il semble content, il fonce sur moi, je le bloque sous les aisselles et le porte jusqu'à mes lèvres. Il mérite bien des bisous ce petit chou.

- Alors mon chéri, comment vais-je t'appeler ?

Il tourne sa tête, une fois à droite puis une fois à gauche, comme s'il tentait de comprendre ce que je dis.

- Que dirais-tu de bubble gum ?

Aucune réaction.

- Pourquoi pas...euh...câlin ! Pour un carlin c'est rigolo, tu ne trouves pas ?

Pas plus de succès.

- Bon, il faut que je réfléchisse un peu. Faut pas se louper, tu vas porter ce prénom toute ta vie. On va faire ça bien.

Je le libère de mon étreinte, il se remet à faire le fou, je ris. Ça fait du bien d'avoir ce petit tourbillon à la maison. Il me regarde dès qu'il peut, ça me fait plaisir. On dirait qu'il a compris qu'on va rester ensemble. Je me dirige vers la cuisine, il me suit, puis pareil pour la salle de bains.

- Allez, tu dois avoir faim après toutes ces émotions, viens manger.

J'ouvre le paquet de croquettes et attrape les croquettes directement avec la main. Le problème de cette race est qu'elle est gloutonne, et qu'elle s'étouffe, alors la consigne de l'éleveur est de donner à la main au moins les premiers mois pour qu'il apprenne à manger doucement et surtout à rester en vie. Pas de souci, je m'assois sur le lino, à sa hauteur, et je glisse ma main sous sa bouche pour l'obliger à baisser la tête. En deux secondes, il a déjà tout avalé.

- Mais, doucement !

Je renouvelle l'opération avec moins de croquettes. Mais la même chose se produit.

- Doucement...

Une fois le ventre plein, je lui prépare un bol rempli d'eau fraîche que je pose près de lui.

Ensuite, je me mets à la recherche d'un oreiller qui pourrait lui servir de panier et l'enveloppe d'une taie multicolore.

- Mon chéri ? Viens par ici.

Je l'attrape et l'installe sur son nouveau lit. Il commence à le gratter. C'est pas gagné !

Je vais regarder sur ma tablette ce dont tu as besoin pour cette première nuit, l'éleveur m'a donnée une adresse. On va étudier ça ensemble. Tu veux bien ?

Évidemment, il n'en a rien à faire mais ça me fait du bien de lui parler.

Je vais dans la salle à manger en direction de la table, me saisis de l'objet posé en évidence. Je le sors de sa pochette et commence à tapoter dessus l'adresse du site internet. Il y a une tonne d'informations, que ce soit sur l'accueil du chiot, les vaccins, sa nourriture, sa courbe de poids...c'est fou !

- Une fois que j'aurai lu tout ça, je me coucherai moins bête c'est sûr !

Naturellement, je me mets à lire toutes les explications à haute voix. Il y a des choses à retenir ou à acheter, il me faut une feuille de papier et un crayon, mon éphéméride... je suis occupée une bonne heure. Mon chiot s'est endormi sur mes genoux dans le canapé. Il ronfle, ça me fait bien rire.

Il est temps pour moi, d'aller prendre ma douche. Il faut que je le déplace en douceur pour ne pas le réveiller. Comme le préconise le site internet, ne jamais réveiller un chiot, respecter son sommeil est primordial pour son équilibre. Alors, je mets tout en oeuvre pour y parvenir mais raté, il ouvre ses grands yeux, les referme, les ouvre à nouveau. Manifestement, j'ai échoué. J'en profite pour le poser sur son oreiller, après tout, il sera mieux au sol, aucun risque de chute. Il se love sur son lit, j'attends quelques instants à côté de lui, le temps qu'il se rendorme. C'est chose faite. J'en profite pour aller dans la salle de bains, je laisse toutefois la porte ouverte...je ne veux pas qu'il s'angoisse s'il se réveille. J'ai à peine le temps de me déshabiller que monsieur le petit chien est à mes pieds. Incroyable, il avait l'air de dormir si profondément !

- Tu ne dors pas toi ! Je lui fais une petit grimace et le caresse.

- Bon, pas de pudeur entre nous, après tout t'es tout nu toi aussi, non ? Enfin, tu triches un peu avec des jolis poils !

Je décide de le laisser et de monter dans la baignoire. Aucun risque qu'il y monte, il est trop petit. L'eau qui sort de la poire de douche l'intrigue, il tourne sa tête une fois à droite puis une fois à gauche. Je vois nettement son incompréhension, alors en tant que mère-chien, je dois lui apprendre des choses. Je lui fais tomber sur la tête quelques gouttes d'eau. Il sort sa langue comme s'il voulait les lécher. Ni une, ni deux, je l'arrose un peu, il adore ça. Alors je recommence, on en fait un jeu. Il y a de l'eau un peu partout, il va falloir que j'éponge. Pas grave.

Je termine ma douche pendant que mon chiot inspecte la salle de bains dans les moindres recoins. Il trouve un « mimi » de poussière et s'en amuse puis s'empare d'un de mes chaussons. Pas que j'y tienne plus que cela, mais il faut dès le début,lui fixer des limites. Alors avec une nouvelle autorité, je force ma voix et lui dit :

- Non !

Il s'arrête, m'observe et retourne à son jeu avec le chausson. C'est pas gagné !

40 ans c'est le bordel !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant