Les clones se rebellent.

Partie sans titre 3

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Le moment d'en découdre arrivait enfin. L'annonce avait claqué comme un coup de sifflet dans la diffusion générale. Avec calme et discipline, les pilotes clones placèrent leur casque sous le bras et en rang d'oignon passèrent la porte qui abritait leurs secrets de révolte. En rang serré, ils formèrent une bulle de calme dans l'agitation ambiante d'une grande partie du bataillon de chasse. Les autres se précipitaient sans classe dans les hangars pour prendre possession de leurs chasseurs. Ils s'écartaient avec respect voire de la déférence des survivants de la petite escouade d'élite des Null.

À l'extérieur l'intensité des combats s'intensifiait. Les infrastructures vibraient au rythme des explosions. D'un pas soutenu, les six hommes rejoignirent leurs quadri ailes au nez pointu. Avec désinvolture, ils laissèrent transpirer leur assurance sur les groupes qu'ils croisèrent. Au garde-à-vous le long des échelles d'accès aux cockpits des RCO-170, cinq pilotes subirent une inspection de rigueur de la part de leur leader. N-152 vérifia les systèmes vitaux et la bonne tenue des combinaisons, il indiquait d'un geste les éléments à changer, les attaches à resserrer, les systèmes à améliorer. Il n'avait pas grand-chose à reprocher. Affûtée, l'escouade répondait à tous les standards de l'armée clone. Les réglages distinctifs de leur groupe étaient connus de chacun d'entre eux, ce qui ménageait une certaine liberté d'échange.

- Clones, à vos chasseurs ! Et que la Force soit avec vous.

En silence, casqués, ils s'installèrent à leurs commandes. Une fois bien sanglés, la verrière rabattue, ils entamèrent les check-lists de mise en route. Tous les systèmes passèrent au vert, les énormes moteurs de part et d'autre du cockpit sifflèrent lugubrement avant de se lancer. Les aires d'embarquement se vidaient du personnel pour laisser la place aux oiseaux de guerre qui prendraient bientôt leur envol. Ils donneraient la mort et détruiraient les machines de la confédération. Les propulseurs des vaisseaux de combat de types variés hurlèrent différentes gammes dans l'espace clos avant de commencer à rouler pour sortir à l'air libre. Les radios crachotaient, rendant inconfortable les transmissions essentielles à la bonne exécution de la mission.

- Ici Leader, annoncez-vous paré !

Il espéra passer au milieu du brouillage. À l'évidence, la CSI saturait tous les canaux comm.

- Null 150, machines lancées, tout est vert ! la voix reconnaissable était faible et déformée.

Écornée, cette procédure désola Leader qui pria pour qu'aucun Alpha ne soit à l'écoute de leur fréquence privée. Il recevait ainsi des remontrances régulières du commandement qui passait l'éponge sur leurs petites fautes, incapable de se passer de leur expertise. La litanie des parés fut entravée par l'annonce de N-869. Leader revint dessus :

- Rêveur, état des systèmes !

- Toujours quatre-vingts pour cent, fluctuant en augmentation.

- C'est suffisant pour nous suivre, lance les corrections automatiques et surveille tes paramètres. Tous les appareils en état de combattre doivent sortir du hangar !

Lorsqu'il répercuta cet ordre, N-152 savait qu'il condamnait son camarade à une mort certaine. À la moindre défaillance de son chasseur endommagé avant même l'affrontement, ce pilote serait sans défense ou sans armes face à l'ennemi. Les chasseurs droïdes l'ignoraient, pour l'instant.

Un voyant passa au vert et, dans un ordre impeccable, ils s'alignèrent. Les réacteurs hurlèrent, ils lâchèrent les freins et furent propulsés dans l'azur de Coruscant envahi des fumées du combat déjà intense. Les clones réalisèrent une chandelle pour rejoindre leur zone d'attente, les calculateurs des chasseurs tentèrent de charger les ordres de bataille. Des incohérences s'affichèrent sur leurs « visus ». Le brouillage des séparatistes, efficace, les empêchait de recevoir les données tactiques essentielles à la bonne exécution de la mission. Seules des communications à très courte distance passaient entre les coéquipiers, insuffisant pour mener l'assaut.