Chapitre 20

Depuis le début
                                    

- Je comprends totalement mais je ne vais pas cacher que Henry est autant mon fils que toi.

- Tu n'auras pas à le faire car je dirais toujours que tu es sa mère et que je suis juste la femme qui lui a donné la vie.

- Emma ! S'indigna Regina.

- Quoi ?

- Tu sais très bien que c'est faux, tu es autant sa mère que je le suis.

- Ah bon ? Et ça fait combien de temps que j'ai ce statut ? A peine quelques mois !

- Emma, ne me dis pas que tu n'as jamais pensé à lui après l'avoir laissé partir, la blonde ne répondit pas mais une larme coula le long de sa joue. Ne me dis pas que tu n'as jamais pensé à la vie que vous auriez pu avoir ensemble.

- Regina... Supplia presque Emma en séchant ses larmes. C'est ça le principe d'une adoption fermée, non ? J'ai renoncé à mes droits sur lui au moment où je l'ai abandonné.

- Non, Emma, tu as toujours été sa mère. De loin, certes, mais tu l'as été. Même si je disais le contraire à ton arrivée, je t'ai toujours considérée comme telle.

- Mais oui, bien sûr, rit à moitié la blonde en secouant la tête.

- Je suis sérieuse. Nous sommes ses mères, toutes les deux, malgré l'adoption fermée. Et les larmes qui coulent sur tes joues sont le signe que j'ai raison. Lorsque tu l'as laissé partir, il a emporté un bout de ton cœur avec lui m-

Emma fit un violent coups de volant, faisant sursauter le maire, et se gara sur le bas côté, entendant un : « Ton cligno, connasse ! » de la part du conducteur qui passa à côté d'elles quelques secondes après. Elle ouvrit sa portière, sans se préoccuper des voitures qui devaient faire des embardés pour l'éviter. Regina cria son nom mais elle ne l'entendait pas. Elle fit le tour de la voiture et, une fois sur l'herbe, s'effondra à genoux. La brune ne bougeait pas, elle se contentait de l'observer, sachant que sa présence ne servirait à rien. Cependant, elle passa par dessus le siège conducteur pour fermer la portière laissée ouverte, et ainsi faire cesser le bruit continu des klaxons.

Malgré les portières fermées, le maire entendit très distinctement un cri de tristesse mélangé à de la rage briser le silence de la nuit. Un seul regard en direction de la blonde et elle comprit. Un seul regard, et elle comprit finalement toute l'ampleur de la douleur que ressentait l'autre femme depuis l'abandon de Henry. Regina en eut le souffle coupée, elle avait toujours vu la souffrance de Emma mais jamais à ce point là. « Quand est-ce que la vie la laissera enfin tranquille ? » Pensa-t-elle en voyant les pleurs ravager le visage de son amie.

Emma avait toujours souffert d'avoir abandonné son fils. Elle n'en avait jamais parlé à personne mais elle regrettait de n'avoir jamais pu le tenir dans ses bras, de n'avoir jamais pu l'embrasser comme toutes les mères le faisait pour dire bonne nuit à leurs enfants, de n'avoir jamais été là pour le consoler, pour le faire rire. Elle n'avait jamais été là pour lui. Elle n'avait jamais mis de mots sur ce traumatisme, elle avait juste enfoui ça, comme elle avait appris à le faire, derrière la forteresse qu'elle s'était construite années après années. Regina venait de détruire une partie de ces murs en une simple petite phrase : « Lorsque tu l'as laissé partir, il a emporté un bout de ton cœur avec lui. »

Voilà. C'était ça. Son cœur, déjà réduit en miette par ses années passées dans le système, était incomplet depuis qu'elle avait abandonné Henry. Et aucun sourire, aucune parole de pardon de la part de son fils ne pouvait le réparer. Elle devrait vivre avec ça toute sa vie.

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La silence avait reprit son règne, même le vent semblait s'être arrêté de souffler en voyant ce qu'il se passait. Les pleurs de Emma avaient cessé depuis de longues minutes maintenant, mais elle restait agenouillée à terre, n'ayant pas le courage de retourner à la voiture et d'affronter Regina. Elle sentit pourtant des bras l'entourer et en relevant la tête, elle se retrouva face à la brune. Sans attendre plus, elle enroula la taille de l'autre femme de ses bras et enfuie sa tête dans le creux de son cou. La brune glissa une main dans sa crinière blonde et joua avec quelques mèches tandis que la seconde main alla lui caresser le dos, faisant soupirer Emma de bien-être.

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