II

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- Wynaël, viens prendre tes médicaments, s'il te plaît.

- Grand-mère, je n'en ai pas besoin. Combien de fois il va falloir que je te le répète ?

- Aucune fois de plus. Tu te dois de les prendre, si tu veux vivre normalement.


Je suis retourné il y a peu chez moi et j'ai la joie de subir ma grand-mère, qui me bassine à longueur de journée, sur le pourquoi du comment je dois prendre ces médicaments.

Car, selon les médecins - Encore une fois et elle ne semble vivre que par leur avis.-, prendre ces médicaments, va m'aider à prendre conscience que, la réalité dans laquelle je pense vivre est bien loin de celle dans laquelle, toute personne sensée et saine d'esprit, vit.


Il y a un mois environ, alors que je résidais là-bas depuis une bonne semaine, ils m'ont fait, à nouveau, passer une batterie de tests psychologiques, qui ont eu comme résultat, de prouver que je suis profondément ancré dans un monde irréaliste, bien entendu créé par mes soins.

Selon eux, je n'ai fait ceci que pour éviter de devenir entièrement fou, au contact de mon entourage, qui me juge trop durement.

Ce sont-ils rendus compte que leurs propos sont complètement contradictoires ?

Comment, pour eux, m'enfermer dans une réalité qui n'est l'œuvre que de moi-même, m'éviterais de devenir fou dans la réalité qu'ils jugent réels alors qu'aux yeux de tous, je suis déjà fou ?


Suite à leurs avis, plus que contradictoires à mon goût, j'ai décidé de jouer la carte de l'innocence, faisant croire à qui voulait bien l'entendre, que tout ce à quoi je croyais depuis mon internement - Car je ne vois pas d'autres mots pour caractériser mon séjour là-bas.-, n'était le fruit que d'un délire passager qui n'avait pour but que d'attirer un minimum d'attention sur moi.

Et, étrangement, ils m'ont cru et m'ont laissé sortir rapidement -S'ils avaient pu me jeter dehors, immédiatement, je pense qu'ils l'auraient fait mais ma grand-mère n'aurait pas été du même avis, je suppose.- avec l'équivalent d'une valise complète de médicaments, à prendre chaque jour.

Et une ordonnance pour voir un psychiatre privé, qui confirmerait, dans les mois à venir, que j'allais parfaitement bien et que je n'avais aucunement besoin de tout ce stock de médicaments.



Je me sens comme écartelé.

Dans un sens, je sens que tout ce manège pour me sortir de là, n'est dû qu'à la volonté propre de cette entité supérieure mais, dans un autre sens, je sens aussi que tout cela vient vraiment de ma propre volonté.

Comme si j'étais absolument maître de moi-même et que j'avais un train d'avance sur tout le monde.


Je n'en avais pas la moindre idée, je ne savais même pas pourquoi mon subconscient avait pris l'initiative d'envoyer un message à cette personne.


Je secouais la tête, cherchant à me sortir au maximum de mes réminiscences et j'avais écrit un court message, simple, bref et tout ce qu'il y avait de plus précis.


« Je me sens comme un pion, sans conscience propre. »


Pantin [BoyxBoy] ✔Onde as histórias ganham vida. Descobre agora