Je m'appelle Chaima, j'ai dix-huit ans.
Je suis née dans une famille musulmane pas très pratiquante (certains pratiquent, pas tous), donc c'est plutôt traditionnel. Ma famille ne pratique pas mais très ils sont fièrs de leur racine, culture et héritage. Je suis l'aînée de deux frères et une petite soeur.
J'avais des connaissances générales et assez développées sur l'Islam, j'étais passionnée, connaître ce que Dieu me destinais à travers Mohammed et les autres prophètes me passionnait. Je n'ai pas pratiqué la religion dans la forme à cent pour-cent, c'était plus dans le fond. Je priais et croyais très fort ; pour la prière, le fait de faire du par cœur (réciter des sourates) un nombre [dicté] de fois était louche. On dirait un rituel. Ce n'est pas de cette manière que je veux être proche de Dieu, je hais la routine alors si je devais ajouter une routine à mes prières.. J'étais très gênée par cela.
Mon père me protégeait en m'interdisant d'aller à la mosquée car il n'a pas confiance aux imams. Même si j'y suis allée quelques fois. Il y a des mosquée radicalisées qui sont discrètes, je le comprend.
Peut-être allez-vous penser que c'est cette limite que l'on m'a imposé qui m'a poussée à aller chercher autre part ? Détrompez-vous, je ne me fais pas influencer, je pense et agis toujours de moi-même, surtout pour ce genre de chose. J'étais déterminée à accomplir mes convictions, ma foi. Mais cette fois, le doute était trop lourd.
Pendant deux ans, j'ai été énormément active sur les réseaux sociaux, j'avais une page Facebook et un site internet.
Après cette période, vient la création de Chaima Ritv. Une page où j'ai consacré Dieu seul sait combien de temps. Vidéos après vidéos, animations après animation, coups de gueule après coups de gueule et articles après articles, projets, actions humanitaires, la suppression de cette page n'a durée qu'une seconde contre 2 ans de consécration.
Aujourd'hui je n'ai plus de page, j'ai repris les choses en mains quatre fois et les choses se passait de plus en plus mal. Je suis quand même très satisfaite de ce que j'ai accompli.
Ces personnes inconnues avec qui je passais des nuits au téléphone pour les aider à affronter leur peurs, celles qui prévoyaient d'aller en Syrie et qui avaient peur, qui ne savaient pas quoi faire et surtout si les événements là-bas se référaient vraiment à l'Islam, que j'ai réussi à faire changer d'avis par la grâce de Dieu, ceux qui voulaient en finir avec la vie à qui j'ai apporté plus de rose. Je ne pourrais vous dire à quel point je suis contente de ce que j'ai accompli.
Au bout d'un moment ma vie a commencée à être difficile par rapport à diverses choses. Je me suis toujours suffit à moi-même, c'est à dire que j'aide, mais je n'aime pas être aidée. Cette fois-ci j'en était à un point où j'en avais vraiment besoin, de cette aide; mais je suis trop têtue.
Je me suis donc réfugiée dans ma foi, bizarrement ma situation devenais de plus en plus compliquée. Plus je m'aventurais dans la religion musulmane et plus je me sentais mal.
La cause
Il y a des jours où j'étais effondrée et envahie par un mal-être profond, j'ai donc naturellement décidé de lire le livre que Dieu m'avait destiné, encore. Lorsque je lisais le Coran pour que les paroles de Dieu m'appaisent, j'ai remarqué quelque chose. Mal gré tout le temps où je l'ai lu je n'ai jamais vraiment fait attention à ce details. J'ai remarqué qu'il mentionnait beaucoup le châtiment, l'enfer, toutes ces choses que tu ne veux pas forcément lire quand tu as le cœur brisé et que tu recherche du réconfort. Je me questionnais.
Je sais qu'il y a des parties de paix, d'amour et de miséricorde. Je sais. Arrête, je te vois venir.
Le problème est que ces parties qui mettent en garde sur le châtiment sont mentionnés tellement de fois, elles sont expliquées avec détails, même l'enfer, mais pourquoi?
Pourquoi Dieu aurait-t-il décidé de fidéliser ses croyants par la peur de son châtiment ?
À ce moment, j'ai réalisé que j'avais plus de peur pour Dieu que je n'avais d'amour pour lui. Quand mon coeur a chuchotté ce détails à mon âme, elle s'est sentie manipulée et trahie.
D'autres questions ont suivi.. des questions que peux, très très très peux de musulmans pensent à se poser. Pourquoi?
• Je suis musulmane, mais l'ai-je choisi?
• Qui m'a demandé si je voulais l'être ?
• Et si ce n'était pas la vérité ?
Oui ! En tant que musulman(e), il faut de l'audace pour se poser cette question pas vrai? Moi qui refuse la censure et toute sorte de manipulation, qui ou quoi m'enmpeche de me poser ces questions? : La peur, encore.
J'aurais pu encore creuser et creuser dans l'Islam, je sais. Mais spirituellement, c'était assez pour moi. Dieu est amour, Dieu n'est pas peur. Point barre.
Surtout que je n'étais pas d'accord avec beaucoup de choses dans le Coran et je forçais mon cœur à être d'accord avec ces choses alors qu'il ne l'étais pas. Mon cœur recevait beaucoup de mal et je lui en rajoutais en le forçant à faire ce qu'il ne voulait pas faire.. Je le forçais à s'adapter à ces choses que je refusais, pourquoi? : La peur, encore.
Ça suffit.
Pendant environ trois mois, le vide spirituel était devenu mon compagnon, j'ai décidé d'être complètement open-minded. J'ai ouvert mon esprit au maximum, dégagé toutes les limites que j'avais depuis toujours, toutes, et j'ai soufflé un bon coup. J'avais la certitude que Dieu existe, seulement, j'étais étouffée par tout cela. J'étais attachée à cette religion ! Je l'aimais.. j'ai grandi avec. C'était difficile pour moi de m'en détacher.
J'ai continué à vivre ma vie normalement. Spirituellement ça allait bien; une sorte d'oppression s'est en allée.
Jusqu'au jour où j'ai invoqué Dieu de toutes mes forces..
