Promise : Tome 1 IMPREGNATION

CHAPITRE 2

L'esprit ailleurs et les yeux encore enfermés, j'avais l'impression de planer au-dessus des nuages. Sentant les premiers rayons du soleil chatouiller mes paupières, je les rouvris lentement et dus cligner plusieurs fois des cils afin de réajuster ma vue tant elle était brouillée. Je poussai un long baillement et tournai la tête de gauche à droite l'air encore endormie. Puis après quelques minutes où j'avais complètement planée, mon cerveau se remit doucement en marche. Il associa ce qui se passait autour de moi avec ma mémoire des derniers évènements. J'eus un sursaut en me souvenant du mouchoir appuyé contre ma bouche.

J'avais été enlevée !!

Une bouffée d'adrénaline mêlée à de la peur parcourue tout mon corps telle une bonne claque pour remettre les idées aux claires. Je me redressai sur mon siège. Mon siège ?! J'étais donc dans une voiture. Ce qui voulait dire qu'il y avait un conducteur. Je tournai mon regard vers la gauche et affaissai les épaules, soulagée de voir que ce n'était autres que Enzo. J'assimilai les dernières informations avec les anciennes et déclarai le sourire aux lèvres :

_ Mais c'est pas vrai !! Je suis vraiment tarée !! J'ai rêvé que je m'étais faite kidnappé et j'ai vraiment cru que c'était réel ! Tu te rends compte ?! Il faut impérativement que j'arrête de regarder " Les enquêtes impossibles " ! Ca me monte à la tête !

Mais oui ! J'avais du m'endormir dans la voiture lorsqu'il était venu me chercher tôt ce matin et donc toute cette histoire à propos de Rosalie et de mon enlêvement n'était juste qu'un rêve. Très réel, certes mais c'était toujours comme ça. Je me détendis, rassurée et demandai à Enzo de puis combien de temps je dormais. Il ne répondit pas. D'ailleurs, depuis que j'étais réveillée, il ne m'avait même pas adressé un regard. Le connaissant il n'aurait pas manqué une occasion telle que celle-ci pour se moquer de moi. C'était étrange. Etrangement curieux...

Je retentai le coup : _ Ca fait longtemps qu'on roule Enz ?

J'attendis une puis deux minutes. Aucune réponse. Je réessayai plusieurs fois jusqu'à ce que mes nerfs lachèrent et que je me mis à l'insulter de tous les noms possibles. Je m'attendais au moins à ce que le "T'es encore plus con que ton père" le fasse réagir. Même pas ! Rien ! Nada ! Net !

Il restait de marbre, les yeux rivés sur la route et les mains aggripées fermement sur le volant. Je me résolus à me calmer et décidai que si quelque chose n'allait pas il me le ferait savoir. Que ce soit par la parole où l'expression du corps. Il ne me restait plus que la seconde option.

Alors je me  mis à le fixer, le détaillant de la tête aux pieds. Plusieurs choses m'interpelèrent. Premièrement, il avait coupé ses cheveux. Laissant à la place de ses longues mèches ébourrifées, une coupe à la militaire. Il avait enlevé sa boucle d'oreille et arborait une longue chaîne avec une médaille qui lui pendait au cou comme à l'armée. Sa tenue habituelle (tee-shirt ; jeans ; basket) avait été remplacé par une chemise blanche, un pantalon noir, un blazer de la même couleur et des chaussures qui allaient avec le reste. Je ravalai un fou-rire. Des lunettes noires en plus et j'avais à faire à un Men In Black. Grâce à son visage dégagé, je pus constater qu'il s'était rasé de près, ce qui le rendait plus jeune. Je remarquai aussi qu'il avait la machoire crispée et le teint plus pâle. Ce qui était un exploit à cause de sa peau mate !

Tous ces petits changements changeaient l'aura vif et chaleureux qui émanaient habituellement de lui. Son aura était devenu sévère, froid et d'une maturité imposante.  Son sourire me manquait déjà !

Je décidai d'abattre ma dernière carte : _ Enzo ! Je vois bien qu'il y a quelque chose qui cloche ! Dis-moi ce que tu as ! Tu sais très bien que je serai toujours là pour toi ! Essaye au moins de me regarder ! J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Déplorai-je, attendrie et à l'affut de la moindre réaction.