Promise : Tome 1 IMPREGNATION

CHAPITRE 1

La main dans le vent, je fredonnais la dernière chanson d'Evanescence. Par habitude, je me mis à  détailler du regard la seule route qui me ramenait du lycée à chez moi et m'imaginais dans cinq ans, étudiante et hors de ce trou perdu que représentait Jontail à mes yeux.

Enzo qui tambourinait sur le volant au rythme de la musique s'arrêta puis baissa le volume, m'arrachant à ma rêverie. Il s'écria :

_ Lu-Na ! Non mais tu m'écoutes où quoi ? Ca fait plus de cinq minutes que je suis en train de te parler et toi ?! Tu fais quoi ?! T'as la tête dans les nuages comme d'habitude !!

Je me redressai sur mon siège et fis ma tête de chien battu : 

_ Excuse-moi ! Mais tu sais très bien que je m'endors à chacun de tes monologues.

Il me tira la langue puis redirigea son attention sur le feu rouge qui attendait de passer au vert. Je rigolai et me détendis.

_ Bon ! Maintenant que j'ai ton attention, je voulais te dire que je viendrai te chercher demain matin à six heures ! M'annonça-t-il encore énervé que je ne lui avais pas prêté attention.

Je complétai, excitée : _ Et à nous les routes sans fin, les bars miteux , les concerts déments et les nuits à la belle étoile !!

Il acquiésa tout souriant en me tapant sur la tête.

_ On dirait une gamine ! 

Je fis la moue et m'expliquai : _ Hé ! Ho! Je te rappelle que ça fait à peu près huit ans qu'on a           planifié ce voyage ! C'est normal que je soit contente 

Il répondit : _Tu es surtout contente de te barrer d'ici pendant deux mois sans ta famille.

_ C'est vrai ! Mais le mieux c'est de faire ça avec toi ! M'exclamai-je en lui ébouriffant les cheveux.

Il sourit mais cette fois ci de façon très brève. Je m'aperçus alors qu'il était plus tendu que d'habitude. Sa machoire était crispée et les jointures de ses mains étaient devenus  blanches tant il tenait avec force le volant.

Il me vit l'examiner et me lança un regard l'air de dire " Qu'est-ce qu'il y a ?"

Je m'inquiétai et demandai : _ Tout va bien Enz ? Il y a un problème avec ton père ? Tu...

Il me coupa la parole et m'assura : _ Mais non, je suis juste un peu nerveux pour demain ! J'ai        peur d'oublier quelque chose !

_ Tu es sure que c'est ça ? Il n'y a pas autre chose ? insistai-je pas vraiment convaincu. "Enzo stressé : IMPOSSIBLE".

Il parut hésitant mais il me rassura : _ Oui, ne t'inquiètes pas !

Après ces quatre mots, il se tut et un silence plutôt pesant s'installa dans la voiture . J'en profitai pour repenser à ce qui m'attendait à la maison. Comme chaque année, ma saleté de soeur préparait une énorme fête en guise du dernier jour de cours. C'était la soirée du siècle où tous les snobs de mon lycée se retrouvaient.

Je soufflai désespérée à cette idée mais reprit espoir en me rappelant qu'à la rentrée prochaine, ma grande soeur sera à l'université à des centaines de kilomètres d'ici.  Il me restait juste à survivre à celle-ci, qui sera la dernière ! 

Je me tournai vers mon meilleur ami et le suppliai : _ Au fait ! T'es sure de pas pouvoir venir ce      soir ? Avec qui vais-je me moquer des ami de Rosalie ?!