— Agaçante. Ma rédactrice en chef était de mauvaise humeur.

Calmement, il s'accoude à la table en joignant ses mains, une vague lueur amusée dans les yeux.

— Elle est frustrée.

Je me mords les lèvres pour ne pas rire. Il a l'air tellement sérieux.

— Tu crois ?

— Bébé, tout le monde n'a pas la chance d'être aussi bien baisé.

Je passe du trouble à l'excitation en un quart de seconde tandis qu'il m'épie avec un petit sourire. Comme bien souvent je suis totalement impressionnée par sa stature, cette aura surdimensionnée qu'il projette sur moi. Elle m'apaise, m'élève et m'offre le plus délicieux des réconforts.

Toujours aussi silencieux, je l'observe du coin de l'œil se lever et débarrasser la table. Puis ses mains s'octroient ma nuque et la délassent avec sensualité en propageant de paisibles frissons. Je ferme les yeux, totalement envoûtée par son emprise. Paul me connaît par cœur. Ses doigts déboutonnent le haut de mon chemisier pendant que sa bouche dépose de doux baisers, susurre dans mon cou.

— Cette journée va gagner un charme nouveau.

Le velours de sa voix, la sérénité qui s'en dégage, réchauffe instantanément mon bas-ventre. Je halète quand il penche mon visage en arrière et m'embrasse avidement, sa main droite glissée entre mon chemisier et mon soutien-gorge. J'en ressens déjà les effets sur chaque extrémité de mes seins. Son sourire contre mes lèvres ne fait que confirmer la pleine conscience qu'il a de mon désir.

Je m'accroche à sa nuque comme à une bouée lorsqu'il me soulève dans ses bras. J'aime la sensation que cela me procure. Ses muscles puissants qui m'encerclent, m'adorent, me protègent, c'est tout ce dont je pouvais espérer. Sa dévotion m'assiège tandis qu'il m'emporte jusqu'à notre chambre. Mon cœur cogne, j'ai besoin de lui, tout de suite. Je voudrais qu'il me prenne là, contre ce mur, sans concession. Ce désir fait surgir en moi une autre personne que je peine à maîtriser.

— S'il te plaît... maintenant !

Il rugit contre ma bouche déjà tuméfiée.

— Bébé, tu as toujours été pressée. Et ça me rend fou.

Je geins en songeant à l'état d'excitation qu'est le sien, mon esprit divague dans un songe brumeux dont je peine à intercepter les images. C'est fulgurant, passionné et charnel. Cela s'apparente à une brûlure qui fraie son chemin de mon entrecuisse à ma bouche entrouverte. Allongée, je halète déjà, les mains dans ses cheveux, ses lèvres sur ma peau qu'il embrasse en même temps qu'il me déshabille. Mon corps se tord, incapable de lui résister, comme s'il en réclamait toujours plus.

— Paul... s'il te plaît... j'ai besoin de toi !

Ses doigts ouvrent la fermeture de mon pantalon, il plonge son regard en moi.

— Je suis là, Bébé. Et crois-moi, je vais te donner tout ce dont tu as besoin.

J'écrase la tête dans l'oreiller en gémissant de plus belle, et enfin je me trouve nue sous son toucher d'expert. Je sais d'avance chacune des sensations qu'il va m'offrir. C'est d'abord sa main qui dévale mes flancs, puis ses doigts qui recouvrent gentiment mon sexe ; suffisamment pour me faire anticiper, pas assez pour me donner du plaisir.

Mes poings se crispent sur les draps en percale de coton. Paul me mord, me suce, puis sa langue explore les contours de ma bouche en même temps que ses doigts s'insinuent plus bas. Mon cerveau exulte, il sait, il va exploser dans l'expectative de l'orgasme qui va suivre. Et quand sa langue m'investit pour de bon, je les sens s'enfoncer en moi. Je me cambre aussitôt, incapable de tenir son baiser tandis que ses doigts vont et viennent, me caressent, à m'en faire vibrer. Rapidement, mon corps ondule, mes lèvres suintent de plaisir. Oh mon dieu ! Je jouis pour de bon.

Il m'embrasse le bout du nez en se redressant, puis se déshabille. Il le sait, je suis incapable d'attendre ; c'est contre nature. Alors, il m'offre toujours un premier orgasme avant de me faire l'amour. Paul est tendre et attentionné. Sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenue. Il est toute ma vie. Nous sommes un couple parfait.

Tendrement, il remonte doucement ma jambe d'un effleurement de ses lèvres.

— Si tu savais combien j'ai envie de toi. Combien tu es belle. Combien tu es essentielle à ma vie...

Je déglutis en me perdant dans ses prunelles bleues sombres, tandis que les muscles de ses épaules, de son dos bougent à la perfection sous sa peau lisse et blanche. J'ai un léger sursaut quand il pose un baiser délicat sur mon sexe, puis un autre, et encore... jusqu'à ce que sa langue prenne le relais en léchant de façon quasi imperceptible le dessus, de bas en haut. Là, je crois que je perds carrément les pédales. Mes talons incrustés dans le matelas, je me tends vers son visage, j'ai besoin de le sentir.

— Bébé, je vais me fondre en toi.

Il se retire en même temps que je l'enjoins à me posséder. Ses doigts enlacés aux miens, il me surplombe et me pénètre d'une poussée lente et profonde. Aussitôt je ferme les yeux et goûte chacune des sensations. Je ne connais rien de meilleur que ce sentiment d'évidente attraction, de plénitude face à l'emboîtement de nos corps. Le sien se met à bouger doucement, son bassin presque collé au mien. J'en suis réduite à prier les dieux pour qu'il me fasse jouir dans l'instant.

— Paul...

Sa bouche bâillonne ma supplication, et j'appuie mes talons sur ses fesses fermes pour exprimer ma volonté.

— Bon sang, tu es tellement différente entre mes bras ! Plus sensuelle et demandeuse. Si tu savais combien j'adore ça !

Et alors que je souris contre ses lèvres, il s'enfonce d'un coup plus vivement en moi, plus vite et plus fort. La brume reprend ses droits et je sens monter en moi un feu ravageur. Dans ma tête des images sombres et entrecoupées apparaissent, représentant deux corps enlacés dans une furieuse passion. J'ai la tête qui tourne, tous les muscles bandés, un désir indescriptible qui court et brûle sur ma peau.

Ses dents saisissent ma lèvre inférieure quand la sphère de mes songes éclate pour de bon. Je geins à en perdre la raison, c'est terriblement bon et destructeur à la fois. Enfin j'ouvre les yeux à bout de souffle, dans les bras de Paul, alors qu'il m'offre toute l'ampleur de son plaisir.

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