Chapitre 58.

Depuis le début
                                    

Une demi-heure plus tard, ma meilleure amie nous annonce que Matthew et le reste de la bande sont arrivés. Nous sortons de ma chambre pour les rejoindre dans le séjour. Je salue tout le monde jusqu'à ce que j'aperçoive un visage très familier à l'entrée. Mon sang se glace. Cody. Qu'est-ce qu'il fait là ? Je cherche Aaron du regard. Il est dans la cuisine. Je le rejoins et me place devant lui, les mains sur les hanches.

_ Qu'est-ce que Cody fait ici ?

_ Ch'ais pas. Ils ont dû l'inviter.

_ Tu rigoles j'espère ? Tu le laisses rentrer chez toi comme ça ?

_ Ouaip.

_ T'as déjà bu c'est ça ?

_ Nop.

Ouais, c'est bon, j'ai compris. Il est déjà éméché. Je savais que cette soirée allait nous attirer des ennuies.

Je soupire en repartant dans le séjour. Cody y est et me voit. Le sourire qu'il affiche s'efface en voyant le regard assassin que je lui lance. Il a deviné que j'étais au courant. Pour tout. Tant mieux. J'en ai fini avec lui et j'espère qu'il l'a bien compris. Je pars m'asseoir sur les genoux de Lou' sous ses yeux.

Il y a près de 30 personnes à la fête. Ça parait peu mais vu la taille de l'appart', c'est énorme. Aaron a fermé sa chambre à clé pour que personne n'y rentre. Les pièces libres sont le séjour, la salle de bain et la salle qui nous sert de buanderie qu'on a débarrassée pour l'occasion. Il y a aussi le petit balcon mais il ne peut accueillir que trois voire quatre personnes.

Quand Aaron vient dans le canapé, il me foudroie du regard. Il me faut un moment pour comprendre que c'est parce que je suis assise sur Lou'. Mais je m'en fiche. Il n'a rien à me dire. C'est lui qui en a baisé une autre, pas moi.

Les gars font tourner des joints et les bouteilles. J'essaie de rester à peu près sobre pour gérer la soirée s'il se passe quelque chose. Vu l'état dans lequel est Aaron, je ne pourrais pas compter sur lui. Enfin, moi aussi j'ai bu mais je pense que je saurais gérer.

À un moment, la bande se lève pour danser. Certains mecs vont essayer de se trouver des coups d'un soir. Matthew et Amélia se chauffent l'un l'autre en dansant sensuellement. Alala ces deux là.

Lou' reste avec moi le temps de quelques danses puis s'éloigne car, je cite, il a besoin de s'amuser. Je ne l'ai pas pris mal. Au contraire.

Pour lui, s'amuser, c'est baiser. Mon petit Louis qui fait des vilaines choses avec des vilaines filles. Tant qu'il ne fait pas ses cochonneries ici.

Je danse alors seule, dans mon monde. Je ne fais pas attention aux autres. J'avais besoin d'un moment comme celui-ci où je suis seule avec moi-même, à oublier mes problèmes. Je sursaute en sentant des mains se poser sur mes hanches. Mais je me détends tout aussi vite car je sais que c'est lui. Il n'y a que lui pour me faire cet effet. Je le laisse dégager mes cheveux de mon cou pour y laisser une marque. Son parfum emplit mes narines. Je me délecte sur place. Le sentir si proche de moi m'était devenu une chose inexistante cette dernière semaine. Ses mains exercent une pression sur ma taille de manière à ce que je me frotte contre lui. Ça me rappelle la première fois qu'on s'est rencontré. C'était il y a déjà presque 5 mois. Qui aurait cru que tout cela allait nous arriver ? Une colocation, de la haine, de l'amour, de la douleur.

Je me mets à bouger mes hanches. Ses mains glissent sur mon ventre pour me coller contre lui. Lentement, sa main descend jusqu'à l'ourlet de ma robe. Je n'aie pas la force de l'en empêcher.

C'est comme s'il n'y avait plus que nous deux. Le reste du monde continue de tourner mais nous, nous sommes en stand-by. Je ferme les yeux pour savourer pleinement les sensations qui me parcourent lorsque je suis près de lui. Ses doigts passent sous ma robe et effleurent l'intérieur de ma cuisse. Je rejette ma tête en arrière pour qu'elle soit sur son épaule. Il continue de montrer le long de ma cuisse.

Puis j'ouvre les yeux en réalisant que nous sommes dans notre salon, avec une vingtaine de personnes. Je me retourne et lui fais face. Il hausse les sourcils, confus.

_ On ne peut pas faire ça...

Avec son plus beau sourire, il passe ses mains sur ma taille et me colle à lui, encore. Cette fois-ci, nos torses se touchent. Il pose ses mains sur mes fesses ce qui me fait pousser un cri discret.

_ T'es mignonne quand tu fais ta timide.

_ Ce n'est pas être timide ça, Aaron. C'est être raisonnable.

_ Qu'est-ce qu'il y a de mal dans le fait de vouloir te faire jouir avec mes doigts ?

D'accord, il est bien éméché. Comment ai-je fait pour ne pas remarquer avant qu'il était bourré ?

_ Tu es soûle, dis-je en détournant la tête.

_ De toi. Tu es ma drogue, ma vodka, ma passion, mon souffle. Tout est tout pour moi, Cami'.

_ On en reparlera demain quand tu seras sobre.

_ Tu sais que je le pense. Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait subir. Tu mérites mieux. Mais je suis trop égoïste pour te laisser partir. Putain, il esquisse un sourire, j'ai l'impression que te dire que je t'aime ne signifie plus rien tellement je te l'ai répété ces derniers temps.

_ Tu n'as pas besoin de le dire, je le sais et je le vois. Mais je ne peux pas te pardonner comme ça.

_ Comment alors ?

_ Le temps.

Il sourit faussement.

_ Ouais, le temps.

Je ne réponds pas. C'est comme si je parlais à un mur de toute manière.

Il pense que je ne comprends pas ce qu'il ressent mais c'est le cas. Je l'ai pardonné. Les bons souvenirs l'emportent toujours sur la haine et la rancœur. Et je veux avancer mais cette image ne veut pas partir. Cette image de lui en train de me tromper avec une pouffe.

Ses mains viennent encercler mon visage.

_ Camille, soupire-t-il. C'est avec toi que je suis, non ? Si cette fille représentait quelque chose pour moi, je serais parti tu ne crois pas ? Elle n'est rien. Je ne la connaissais même pas. Je suis prêt à tout pour te récupérer. Dis-moi juste ce que je dois faire.

Mes lèvres se retroussent en un fin sourire.

_ C'est ironique tu ne trouves pas ?

_ De quoi tu parles ?

_ Nous. Il y a de ça presque deux semaines tu me rejetais car tu disais que tu me ferais souffrir. Je t'assurais que je ne partirai pas et nous voilà, aujourd'hui, où les rôles sont inversés.

_ Pourquoi tu me dis ça ?

_ Je ne sais pas. La roue tourne apparemment.

_ Donc tu ne vas pas me pardonner ?

Je soupire d'agacement.

_ Je t'ai DÉJÀ pardonné, Aaron. C'est juste que je n'arrive pas à me faire sortir cette nana de la tête. Je la vois avec toi... En train de...

Je grimace. Rien que d'y penser j'en ai la nausée.

_ Je vais t'y aider alors.

_ Quoi ?

Sans que je ne comprenne, il prend ma main et m'attire dans sa chambre. Lorsqu'il referme la porte, il me plaque de tout son poids contre celle-ci. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes. C'est un baiser sauvage. Ardent. Prometteur pour la suite.

Coloc avec mon ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant