Quelques minutes plus tard, alors que j'étais plongée dans mon livre les écouteurs dans mes oreilles faisant barrière aux nuisances sonores du métro, j'entendis des cris. Je relevais subitement la tête, alertée, balayant le wagon du regard.

La scène que je découvris me pétrifia.

Une fille était adossée, bloquée à la paroi du métro, un homme sur elle. Il lui parlait, ou plutôt lui hurlait dessus, mais je ne parvenais pas à discerner ses paroles.

La jeune fille était frayée, on le voyait à son expression. Elle tentait de se protéger avec ses mains en les portants devant son visage. Elle avait les larmes au bord des yeux, les traits tirés, les joues rougies par certaines larmes qui avaient déjà dû couler et la peur se lisait sur ce joli visage.

Elle tenta de repousser cet homme mais en vain, il resserra son étreinte sur elle. Il commença alors à la toucher de manière brusque tout en la tapant. Alors qu'il dénudait son épaule laissant transparaitre sa bretelle de soutien-gorge avec laquelle il se mit à jouer, elle se mit en crier de toute ses forces.

« Lâchez moi, par pitié lâchez moi ». Les larmes se mêlaient maintenant aux mots.

Putain, je n'imaginais même pas ce qui pourrait se passer si personne n'intervenait.

Et pourtant, dans le wagon personne ne cillait, observant la scène comme si c'était un spectacle distrayant. Certain était même très calme trouvant la lecture de leur journal, de leur livre ou bien même l'écran de leur téléphone bien plus intéressant.

J'avais beau regarder, personne ne bougeait, pas un mec ne s'était levé ou n'avait tenté de repousser cet abruti. Aucune solidarité ou empathie.

Je ne pouvais pas rester là à rien faire, non, ce n'était pas possible. Être spectateur de çà s'était être complice si je ne faisais rien. Je me rappelais que j'avais une bombe lacrymogène en permanence sur moi, elle était petite mais c'était suffisant en cas de problème.

Le problème était que le prochain arrêt n'était pas avant 12 minutes alors que pourrions-nous faire en attendant. Ce n'est pas comme si nous pouvions directement nous enfuir après avoir aveuglé ce connard. Valait-il mieux encore attendre un peu pour pouvoir directement échapper à cet homme.

Un nouveau cri, cette fois étouffée par la main de l'agresseur me décida. Il n'y avait plus de questions à se poser.

« Ta gueule pétasse, je t'ai dit de la fermer » hurla-t-il en abattant son point sur le visage de la jeune fille.

Putain.

Je me levais d'un bond et me dirigeais immédiatement vers eux quand je sentis quelqu'un m'attraper par la manche.

-N'y allez pas, me conseilla une jeune femme.

Je la regardais ahuris, était-elle vraiment sérieuse ?

-Je vous demande pardon ?

-J'ai dit, n'y allez pas. Cette situation est peut être horrible mais ce n'est pas votre problème, ne vous en en occupez pas vous ne feriez certainement qu'envenimez les choses, ici nous ne somment pas des justiciers.

Je me rapprochais de cette jeune femme décidément très intelligente.

-Vous vous trompez, c'est mon problème justement. Du moment que je regarde et que je n'agis pas, ça devient un problème, c'est ce qu'on appelle « une non-assistance à personne en danger » si vous voulez qu'on parle de droit et de justice. Alors maintenant vous allez ôtez votre bras de mon passage et me laissez passer.

Elle n'eut même pas le temps d'enlever son bras que je lui enlevais moi-même. Putain ce que les gens pouvaient être cons et égoïstes. Il me semblait que certain n'avait, soit pas de conscience, soit aucune humanité.

ÉmétroDonde viven las historias. Descúbrelo ahora