Chapitre 12

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On devait être en milieu d'après-midi quand la sonnerie annonçant enfin la fin de mes cours se fit entendre. Je n'avais qu'une envie, celle de partir, rentrer et dormir.

J'avais une perpétuelle envie de dormir ces derniers jours, ce qui était plutôt étonnant pour une insomniaque. J'étais le symbole même de la contradiction, et pas seulement pour ce cas-ci.

Je détestais les tomates et adorais toutes les plats à base de cet ingrédient, je faisais du sport pour mincir mais mangeais en permanence des plaques entières de chocolat à coté, j'aimais énormément le ski et pourtant ma saison préféré était l'automne. En bref, je suis une fille contradictoire et ceux-ci ne sont que peu d'exemples parmi la longue liste dont ils sont tirés.

Je dis rapidement au revoir à Alexis et prenais la direction du métro, encore et toujours. Je me souviens avoir beaucoup appréhendé d'utiliser ce moyen de transport, tout d'abord parce que je n'y étais pas habituée.

Il fallait le dire, c'était immense et malgré les plans, eux aussi immenses, que l'on dépliait, je ne m'y retrouvais pas au début. Je me rappelle m'être trompée deux, trois fois de lignes ou bien d'arrêts, il y en n'avait tellement !

Pendant une semaine, j'avais donc été continuellement avec mon plan entre les mains, je devais avoir une belle allure de touriste. A cela se rajoutait tout ce que j'avais entendu sur le métro, les clichés et les remarques négatives car, même si l'on ne basait pas son jugement que sur cela, il l'influençait quand même.

C'est pour cela que j'avais angoissé les premières fois lors des trajets.

Maintenant, j'y étais habituée et même s'il est vrai qu'on n'était souvent très serré les uns aux autres pendant les heures de pointes, que certaine personne était parfois étrange, qu'il fallait prêter attention à ses affaires et qu'il m'était arrivée d'avoir affaire à des personnes un peu trop insistantes à mon égard, j'aimais bien le métro. Le métro parisien a du charme, il n'est pas seulement un moyen de se déplacer facilement dans Paris, il est aussi devenu un des symboles de cette Ville Lumière. Certaines stations sont à elles seules des œuvres d'art comme la station « arts et métiers » ou encore celle de la « concorde ». Il arrivait que des gens chantent parfois ou jouent, on voyait alors une musique d'ambiance s'en dégager qui embaumait les cœurs des gens parfois tristes et vidés de leur travail, de leur vie.

Mais j'aimais aussi la mixité qui s'en dégageait. Il y avait de tout, on entendait de tout.

On y croisait des arabes, des espagnols, des allemands, des anglais, des canadiens, des italiens, des suédois, des russes, des chinois, des japonais, des africains, des américains, des anglais, des français bien sûr et certainement des dizaines d'autres nationalités dont je ne connaissais ni le pays ni la langue.

Les langues se confondaient, se mélangeaient, s'écoutaient et je trouvais ça beau, oui c'était le mot, beau. Cette diversité qui se mélangeait, ces personnes d'origines différentes et pourtant réunies dans un même espace.

Je me suis souvent faite cette réflexion, il y avait pour coup sûr des orientations religieuses différentes dans tous ces wagons, des athées, des musulmans, des juifs, des catholiques. Mais aussi des personnes avec des choix d'orientations sexuelles différentes et pourtant, dans ce lieu tout le monde semblait cohabiter.

Voilà pourquoi j'aimais le métro, il possédait cet aspect représentant la diversité et la richesse de culture que possédait la France. Cette vision était certes un peu utopique et je pourrais aussi bien parler des merdes du métro, mais pourquoi toujours s'empêcher de voir la vie en rose, ce n'est pas Edith Piaf qui aurait dit le contraire.

Mon âme était des plus philosophiques une fois faufilée dans une station de métro.

J'attendais donc, impatiente d'arriver à mon arrêt, lorsque le wagon s'arrêta laissant ses portes automatiques s'ouvrirent pour laisser rentrer une poignée de personne.

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