- Tu as vu Lip ? 

   - Je suis allé les voir pour avoir de tes nouvelles... Et puis je n'ai plus nul part où aller, alors j'ai pensé que ta soeur pourrait éventuellement me loger... expliqua-t-il.

   - Comment ça tu n'as plus nul part où aller ? demanda Louis d'une voix enrouée en fronçant les sourcils.

Était-ce le bon moment ? Harry n'en était pas certain, mais Louis avait le droit d'avoir sa réponse, non ? Il espérait simplement qu'il s'en souvienne demain matin lorsqu'il allait se réveiller...

   - J'ai fait mon coming-out à mon père. Evidemment, ma sœur en a été ravie... Mon père un peu moins. Il a essayé de me tuer, rigola-t-il nerveusement. Alors je vais éviter de retourner chez moi. Mais ce n'est pas le sujet. Je me suis vraiment inquiété, je n'avais pas de tes nouvelles, alors je suis allé trouver ta sœur. Autant dire qu'elle a été plutôt surprise de me voir, mais au final elle est assez sympa. Enfin j'imagine que son état de stress mêlé d'inquiétude a pas mal joué aussi, et je la comprend, comment aurait-elle pu réagir autrement alors que des mecs de l'armée se sont pointés chez elle ? l'accusais-je.

Sans que Harry ne s'y attende, Louis se mit à pleurer et s'effondra sur le sol cimenté du parking. Il commençait à redescendre sur Terre, et la chute était brutale. Impuissant, le plus vieux se contenta de s'asseoir à ses côtés.

   - Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, d'accord ? L'armée, la drogue, c'est pas moi tout ça ! Je sais que c'est pas moi. Je crois que j'ai un problème Harry, que je suis malade, je ne me reconnais plus ! Je sais plus ce que je fais ! s'écria Louis de plus en plus agité.

Et il continua de pleurer, à côté d'un Harry embêté, ne sachant pas comment réagir. Le prendre dans ses bras ? Hors de question, il n'était pas une fille ! Le réconforter ? D'accord, mais comment ?

   - Je pense que pour aller mieux, tu devrais déjà démissionner. Rentre chez toi, parle à ta famille et rends-toi à l'armée.

   - Quoi ?! Non, je ne peux pas faire ça ! Je ne veux pas faire ça ! Ils vont m'envoyer en taule Harry !

   - Pas si tu te rends de toi-même. Enfin, je ne pense pas. De toute façon, il faut bien que tu finisse par faire quelque chose, ils te lâcheront jamais !

Louis souffla un bon coup et ses pleurs se calmèrent. Il s'assit correctement et plongea son regard dans celui de son vis à vis.

   - Je ne pourrais pas le faire tout seul. J'ai besoin d'aide Harry, je le sais. Mais je ne me sens pas capable d'aller trouver la personne qu'il me faut, seul.

   - Quoi ? De quoi tu parles Louis, je comprends rien.

C'était faux, il comprenait tout à fait ce qui se cachait derrière ces paroles, il voulait simplement que Louis le reconnaisse, à voix haute.

   - Un médecin, un psy, Harry. Je sais que j'ai des problèmes qui ne peuvent être réglés que par eux.

   - On trouvera Louis. C'est déjà un bon début que tu le dises à voix haute.

Louis sembla tressaillir, avant de baisser la tête.

   - Je ne sais pas si tu es pardonné Harry, mais j'ai tout de même besoin de toi.

Le jeune homme, surpris de ces paroles, s'approcha lentement du plus jeune.

   - Pour le moment, j'en ai rien à foutre de ça. Tout ce qui importe c'est que tu ailles mieux. Sincèrement, je ne t'avais jamais vu dans un état pareil, et je dois t'avouer que ça me fout la trouille.

   - Alors les insultes sont de retour ?

   - Evidemment, qu'est-ce que tu crois. Même si mon père ne veut plus de moi, je reste un Styles, j'ai une réputation à tenir.

Le jeune châtain rigola puis releva le visage, ses yeux bleus redécouvrant le vert de ceux de son interlocuteur.

   - Ça va être dur tu sais, d'arrêter la drogue, de résister à la tentation d'en reprendre, de suivre un traitement si l'on m'en donne un... Tu m'aideras quand même ? Parce que ça prendra du temps... demanda-t-il les yeux plein d'espoir, désormais tout à fait libérés des effets apportés par la drogue qu'il avait pris.

   - Arrête de faire cette tronche, j'ai l'impression que tu es en train de me demander en mariage ! répondit-il, ce qui fit rigoler Louis. Oui je t'aiderais. M'enfin, attention, je ne serais pas non plus ta bonne, je vais chercher un taf, un appart, et je viendrais de temps en temps te voir.

   - Je ne t'en demande pas tant, Harry. Je sais que ,de toute façon, on ne sera jamais un couple comme les autres.

   - Ah parce qu'on en est un ? Je ne savais pas... ironisa le plus vieux.

À nouveau Louis pouffa. C'est vrai que la question était légitime. Ils ne s'étaient jamais comportés comme tel, ils ne savaient même pas ce que cela signifiait vraiment.

   - Non, clairement non, on en n'est pas un, on est juste nous.

Harry hocha la tête, semblant acquiescer aux paroles du châtain. Il y eu un petit silence, durant lequel ils s'assirent au sol, regardant les quelques voitures rouler devant eux.

   - Tu crois que ma famille m'en voudra ? questionna Louis, rompant l'agréable silence qui avait pris place.

   - Non, répondit Harry. En tout cas, pas si tu leur dit la vérité.

Louis ferma les yeux, soupirant d'appréhension. Ça allait être une épreuve pour lui d'annoncer la vérité à ses frères et sœurs, mais il savait qu'il devait le faire, ils avaient le droit de le savoir, et puis, peut-être que ça les aideraient à comprendre certaines choses...

   - Et tu crois qu'un jour on arrivera à être pleinement heureux ? Qu'un jour on arrêtera de faire n'importe quoi ? demanda avec espérance Louis.

Il y eu un nouveau blanc. Harry n'en avait aucune idée, et il ne voulait pas savoir, il avait bien trop peur de la réponse. En revanche, il savait une chose :

   - Je ne pense pas que nous soyons le problème Louis. Je pense que c'est simplement les problèmes qui nous sautent dessus. admit Harry.

Louis sourit et s'allongea sur le sol, très vite rejoint par son compagnon. Ils restèrent là des heures, sans dormir, sans parler, juste à regarder le ciel et ses étoiles. Ça allait être dur, ils en étaient conscients, mais chacun espérait avoir encore un peu de temps à passer avec l'autre. Parce qu'ils étaient comme ça : ils n'étaient pas du genre à se câliner ou s'embrasser comme les autres couples niais, il se contentaient de s'entraider, de s'insulter, et surtout, de prendre soin l'un de l'autre.

Ils s'en sortiront, parce qu'en effet, ce n'était pas eux le problème, seulement la bipolarité de Louis.


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Hello ! Voici la troisième et dernière partie de cet OS transformé en mini-fiction...

J'espère vraiment qu'elle vous aura plu, en tout cas merci beaucoup pour vos votes et vos commentaires qui m'ont fait très plaisir !

À bientôt peut-être ;)

Love, Nahoïa.

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