Un été entre amis

Un été entre amis -44-

Vinza

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Ce matin, lorsque je me lève, je me sens plus léger. La soirée d'hier n'était pas un rêve. Je ne peux pas avoir imaginé tout ce qui s'est passé. J'ai embrassé Arnaud et il n'a pas fui, ne m'a pas repoussé et en plus de ça, il est revenu au bungalow.

Mike avait raison. Me lancer ne pouvait pas empirer les choses. Au pire, je me faisais rejeter comme un malpropre, au mieux, j'avais une réponse. C'était quitte ou double.

En sortant dans le couloir, j'ai posé mon regard sur la porte en face, close, mais je savais que c'était Arnaud qui était de l'autre côté, et rien que pour ça, j'étais heureux.

En me traitant de nigaud, j'ai été prendre une douche bien chaude.

Quand je suis sorti, il y avait du bruit dans la cuisine ainsi que plusieurs voix. Il semblerait que le petit déjeuner soit chez-nous aujourd'hui.

Naïs est attablée et rigole avec Arnaud alors que Benjamin prépare du café. Quand j'entre dans la pièce, la musicienne me jette un regard noir et je capte très bien ce qu'elle veut dire.

« Si tu fais du mal à Arnaud encore une fois, je te tue ». J'aime me faire accueillir de la sorte. Benjamin, lui, me fait comprendre qu'il est fier de moi, même s'il est encore méfiant. Et Arnaud, bah, Arnaud reste fidèle à lui-même, il me sourit timidement avant de manger sa tartine.

C'est vrai que j'aurai préféré qu'on se retrouve juste tous les deux pour parler d'hier. Ne pas se parler nous a menés à la catastrophe. Ce que j'aimerai éviter à présent.

- Café ?

Je réponds positivement à Benjamin et m'installe. La discussion repart. Naïs nous propose plusieurs idées de balades. Carmen et Saundra arrivent en riant. Elles respirent la bonne humeur.

- Ah, ça fait du bien !

Je comprends parfaitement le sous-entendu de Saundra. Je la foudroie du regard mais elle me fait simplement un clin d'œil. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas petit déjeuner tous ensembles, normalement.

- Alors, que fait-on aujourd'hui ? Il semblerait que la pluie se soit arrêtée à nouveau.

Carmen attrape une tartine et s'adosse à l'évier.

- On pensait aller un peu plus dans les terres pour faire une cité médiévale, répond Naïs.

- Sympa. Comme ça, s'il pleut, on pourra s'abriter dans les boutiques, admets Carmen.

- Ah non, ne parle plus de pluie. Je veux pouvoir faire les remparts, marcher au soleil et profiter des quelques jours qu'ils nous restent sans avoir l'impression que je pue le chien mouillé.

Tout le monde se met à rire aux paroles de Saundra. Même Arnaud. Son rire m'avait manqué. Alors que la discussion repart, son regard croise le mien, il rougit, malgré cela, il parait plus serein. Moi aussi.

Arnaud est quand même monté dans la voiture de Benjamin avec Naïs. Je suis déçu. C'est cependant logique aussi. Naïs devait avoir plein de choses à lui demander. Je les imagine parfaitement en train de papoter de la séance cinéma... Arnaud va tout lui raconter. Le baiser...

- Ne t'inquiète pas, elle ne va pas te le manger ton chéri.

Je lève les yeux au ciel alors que Saundra s'étire à l'arrière.

- Ce n'est pas mon chéri.

- Vraiment ? Tu ne vas pas encore te mettre des œillères j'espère. Je ne repars pas pour un tour.