OS16-Petit imprévu

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Je lui souris en retour, assez contente de mes efforts. Il débouchonne son stylo comme d'habitude, et prépare quelques feuilles.

<<-Bien alors...commence-t-il.

-Non, je sais que vous voulez parler de cette...grossesse imaginaire, l'interrompis-je, mais je veux juste oublier ce passage de ma vie. J'en ai trop souffert.>>

Il me sourit d'un air compatissant, avant de gribouiller sur sa feuille jusque là vierge. Il relève la tête, et je me dandine sur ma chaise, impatiente.

<<-Vous avez fait beaucoup d'efforts, me complimente-il en fouillant dans mon dossier. C'est une très bonne chose. Qu'est-ce qui vous à...motivé, à sortir de cette impasse, sortir la tête de l'eau?

-Etonnement, toujours cette même personne, avouais-je avec honte. Il m'a détruit, il a fait de moi cette criminelle mais, l'autre nuit, en m'abandonnant, encore, j'ai compris que cela ne pouvait plus durer. Il m'a poussé à m'en sortir, à lui échapper.

-Bien, très bien.>>

Il gribouille encore et encore, avant de relever le regard.

<<-Comment vous sentez-vous? Malgré les médicaments?

-Patraque, comme toujours. Des nausées, des vertiges, dérèglements hormonaux, bref, tout ce que cause ce genre de médicament. >>

Il hoche la tête. Il a l'air fier de moi, ça me fais plaisir. On n'a jamais été fier de moi. J'étais, aux yeux des autres, décevante, pathétique, banal. Un regard différent, positif, et non malsain, sur moi, cela me faisait beaucoup de bien. Je voyais la situation différemment. Ce clown était une drogue, dont j'étais dépendante, et je venais de faire un sevrage, on m'avait désintoxiqué. Alors je me sentais mieux, libre, et loin de ce danger dévorant.

<<-En temps normal, je n'ai le droit de vous le dire mais, si cela peux vous inciter à poursuivre sur cette voie...Sachez que, si vos efforts se poursuivent, tout s'arrangera. La prochaine étape est la sortie, vous aurait accès à la cour extérieur. Puis, vous pourrez vous promener librement dans les locaux. S'en suivra une liberté conditionnelle, avant de vous sortir définitivement de cet hôpital.>>

J'en souris de plus belle. Les choses s'amélioraient, tout allait mieux. Je voyais le bout du tunnel, la fin du cauchemar, tout allait s'arranger.

<<-Bien, la séance s'arrête ici, clos-t-il. >>

Il range ses affaires, se lève de sa chaise, et m'invite à le suivre. Je me lève alors, toute souriante. Il m'ouvre la porte et, en gentleman, me laisse passer. Je passe l'encadrement avec cette agréable sensation d'accomplissement, peut être même de victoire. Je me tourne vers lui, ce dernier ferme la porte derrière pour me faire face. Je lui tend mes mains, ces dernière étant jointes.

<<-Je peux rentrer seule, lui adressais-je d'un air déterminé. Merci beaucoup, doc'.

-Ce fut un plaisir, acquiesce-t-il en serrant la poignée que je lui tendait.>>

Je me tourne alors et prend la direction des escaliers. Prise d'un élan de courage, j'emprunte le chemin de l'aile Ouest. Je descend une à un les marche d'un pas joyeux, et avance vers les cellules.

<<-Qu'as tu fait au gardien pour qu'il te laisse, dis-moi? Un petit câlin?>>

Je ne répond pas à sa provocation et, à vrai dire, je l'ignore royalement. Sans lui adresser un seul regard, je passe mon chemin, trottinant jusqu'au tournant qui me permettait d'accéder à l'aile Sud. J'arrive dans mon "quartier" comme une vainqueur, souriante et énergique. Je n'ose même pas imaginer la rage qu'il doit ressentir après l'affront que je venais de commettre. Je salue rapidement le gardien qui s'approcha de moi. J'entra docilement dans ma cellule, refermant la porte derrière moi, et plaçant mes mains dans la verrière. J'entends les clefs tourner dans le mécanisme de mes menottes, et ces dernière tomber sur la paroi du sas dans un son métallique. Je me retourne alors vers la porte, interloquant l'homme.

<<-En rentrant, j'ai vu dans la bibliothèque un roman à la couverture rose et violette, vous pourriez me le ramener?>>

Il soupire, avant de s'éloigner. Je ne sais pas s'il le ferra, mais je garde ma joie de vivre. Je me dirige alors vers mon lit, m'assaillant en tailleur, et entame mon activité préféré. Beaucoup d'avion passaient au dessus d'Arkham, réalisant un boucan terrible qui parvenait fortement à mes oreilles. Et, à chaque fois qu'un passait, j'imaginait sa trajectoire, son histoire. S'il venait de Métropolis ou de Transylvanie, pour aller en Chine ou au Portugal, avec, à bord, des vacanciers tardifs ou des marchandises hors de prix. Soudain, on frappa trois coup à la porte de ma cellule. Je bondis joyeusement de mon lit, et me dirigea vers la porte. Je me hissa jusque là lucarne. C'était ce même gardien. Il glissa ce fameux livre rose et violet à travers les barreaux. Ce dernier tomba au creux de mes paumes.

<<-Merci!>>

Je l'ouvris et entama ma lecture, tout en trottinant jusque mon lit.


Alors que je venais à peine de finir le sixième chapitre, un bruit strident résonna dans tout l'asile. Ce même bruit qui attirait l'attention de tout les détenus, peu importe où ils se trouvaient, afin de communiquer des informations. La voix enrouée et rauque du vieux Quincy Sharp sortit alors des haut-parleurs.

<<-Chers patient d'Arkham, nous vous informons qu'une explosion à eu lieu dans la salle des médecins, à l'autre bout de l'île. Nous savons que le Sphinx est l'auteur de cet acte, et qu'il prévoit aussi de prendre le contrôle de l'asile. C'est pourquoi, nous allons vous faire évacués par camions et ferrys, ainsi que le personnel. Veuillez suivre les ordres des agents de sécurité, vous montrer docile et compréhensif, afin d'éviter toute perte.>>

Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}Where stories live. Discover now