Chapitre 18 |Ava

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Chez les Kayris
23 : 12

— J'ai encore du mal à savoir si ton père me déteste ou s'il me tolère, dit Juliann en entrant dans ma chambre.
— Probablement les deux.

            Je suppose qu'il est venu pour m'offrir mon cadeau. J'ai eu le droit à des livres de la part de mes amies, ainsi qu'un cadeau que l'on m'a conseillé de ne pas ouvrir devant mes parents. Ma grand-mère m'a offert une cloche à accrocher à ma fenêtre pour "nous alerter chaque fois qu'un bandit tente d'entrer dans ma chambre en passant par la fenêtre". J'ai sincèrement explosé de rire quand elle a dit ça en regardant Juliann droit dans les yeux. Mes parents m'ont offert une enveloppe que je n'ai pas encore ouverte. J'ai une idée de ce qu'elle contient. Ça te sera utile pour l'année prochaine, m'ont-ils dit. Mon déménagement en Angleterre est toujours d'actualité, mais je préfère ne pas y penser pour le moment.

            Drew et Inès m'ont offert une tasse customisée par leurs soins, ainsi qu'un dessin de nous quatre que je me suis promis d'accrocher sur le frigo. Juliann n'a pas voulu m'offrir mon cadeau devant tout le monde.

— Tu t'es amusée ?
— Beaucoup. Je te remercie.
— Vraiment ? Tu peux me remercier avec des tas de manières différentes, tu sais...
— HUM HUM !

            J'écarquille les yeux en entendant mon père se râcler la gorge dans le couloir. La honte !

— Je parlais d'un simple baiser, monsieur, promis.
— C'est ça.
— Papa, arrête d'écouter aux portes !
— J'accepte de partir si elle reste ouverte.

            Je lève les yeux au ciel.

— Promis.

            Rien au début, mais nous finissons par entendre le bruit de ses pas s'éloigner vers l'escalier jusqu'à se dissiper totalement.

— Alors, mon cadeau ? demandé-je en battant des cils.
— Pour ça, il va falloir que tu t'allonges sur le lit...
— Juliann !
— Ok, j'arrête, rit-il. C'était juste pour m'assurer que ton père était bel et bien parti.
— Il va finir par te tuer, je ne sais pas si tu es au courant.
— Tu en vaux la peine.

            Trop mignon. Il colle son corps contre le mien, et un soupir m'échappe. L'air se charge en électricité, et repenser à ce que l'on a fait tout à l'heure ne m'aide pas à atténuer mon désir.

— Ferme les yeux mon ange.

            Je hoche la tête et lui obéis. Il s'éloigne et je le sens s'agenouiller devant moi.

— T'es quand-même pas en train de me demander en mariage ? Non, parce que...
— La ferme.
— Pardon ?
— Tais-toi, mon ange.

            Quelle audace ! J'ai envie d'ouvrir les yeux et de l'insulter, mais je me retiens. Je sens son doigt tracer des cercles sur ma cheville et j'en frissonne. Une chaleur familière se répand dans mon bas ventre, et je me vois obligée de serrer les cuisses.

            Juliann finit par retirer sa main, et sa peau douce est remplacée par la froideur d'un objet en métal qu'il accroche à ma cheville. Mon cadeau.

— N'ouvre pas encore les yeux.

            Il se relève et se positionne derrière moi. Mes genoux tremblent lorsqu'il dépose un baiser dans mon cou en posant sa main sur mon ventre. Je m'efforce de ne pas gémir.

— Tant de pensées salaces, mon ange. Tu penses trop fort.
— Arrête de m'allumer.

            Je le sens sourire contre ma peau, et il finit par se redresser. Comme juste avant, sa chaleur est remplacée par un objet en métal qu'il me passe autour du cou.

TEACHME [PUBLIÉ SUR KINDLE ET AMAZON LES 14 & 21 JUIN]Where stories live. Discover now