Une tempête de silence

I.

~Dans la vie, il y a parfois des gens sortis de nul part qui marquerons à jamais ton existence.~
~Inconnu

Le son de ses pas lourds, mélangés au cliquètement des talons haut de son accompagnatrice, résonnait dans le long couloir. L'odeur de lavande imprégné dans la robe de satin de la dame emplissait le corridor, et le son des gouttes de pluies rencontrant les fenêtres couvrait presque le "clic-clac" des talons.
La dame s'arrêta soudainement devant une porte en bois massif, sorti son porte-clé, ouvrit la porte en utilisant une des clés argentés, et en détacha une autre, pour la poser à l'intérieur de la paume droite de la frêle jeune femme. Elle lui posa délicatement une main sur l'épaule, comme pour la rassurée contre une peur inexistante, avant de la quitter, seule face à cette chambre.
Sa chambre.
La pièce était large, les murs rosés frais peints, le mobilier remplissant presque tout l'espace.
Elle laissa sa valise tomber contre le sol, lança sa sacoche sur le lit et referma la porte, en prenant soin de la verrouiller. Elle s'écrasa contre les draps, face première dans l'oreiller, sans même retirer ses chaussures.
Elle ne bougea que trente minutes plus tard, quand un cognement discret et hésitant se fit entendre contre sa porte.
Replaçant rapidement ses cheveux blonds en chignon, elle ouvrit la porte, pour se retrouver face à une jeune femme un peu plus vieille qu'elle.
Ses longs cheveux orangés tombaient en vagues sur ses épaules, et sa robe en taffetas rose pâle exposait ses longues jambes.
"Salut! Tu es nouvelle, n'est-ce pas? Moi, c'est Charlotte, mais pitié, appelle moi Charlie. Que veux-tu, on ne choisi pas notre nom!!"
Elle lui fit un clin d'oeil.
"Toi, c'est quoi ton nom? Ou surnom, peu importe!"
La blonde hésita avant de parler, se senti rougir, et murmura:
"J-Jojo."
"Bien, dans ce cas, bienvenu parmi nous Jojo! Ma mère t'as fait visiter?"
Jojo secoua la tête.
"Bien, repris Charlie. Dans ce cas, je m'en occupe! Allez, viens!!"
Elle lui attrapa la main et la tira vers le corridor, lui laissant à peine le temps de barrer sa porte.
La demeure des Wesson était immense; Quatre étages, une vingtaine de chambres, sept salles de bain, une piscine intérieure ainsi qu'une salle de sport. De plus, le château comptait trois cuisines, deux salons de la taille de salles de cinéma, et une salle de relaxation, contenant un spa, un sauna et une cinquantaine de produits et crèmes beauté.
Charlie lui appris que son père, John Wesson, avait hérité du manoir de son père, lors de la naissance de Charlie. Il ne s'y était pas installé au départ, trouvait l'endroit trop vaste pour seulement sa femme, leur fille de trois mois, et lui-même. Après la naissance de David et Cassandra, le frère et la sœur de Charlie, ils vinrent habiter dans la maison pour un été, et, finalement, restèrent dans la forteresse.
Trouvant l'endroit trop grand et trop vide, Rosemary, la mère de Charlie, proposa à son mari d'offrir un toit aux enfants en difficulté, puisque l'espace et l'argent ne manquait pas.
Ils ouvrir officiellement la Maison Wesson en septembre 2010, et au bout d'un an et demi, devinrent le foyer d'accueil le plus prisé en Amérique. L'entrée au foyer était gratuite, mais les jeunes étaient sélectionnés méticuleusement, pour leur assurer un environnement sûr et approprié. Généralement entre 10 et 17 ans, ils avaient tous leur propre espace, mais aussi leurs tâches à faire et leur règles à respecter.
"Maman devrait t'en parler bientôt, elle n'aime pas parler de règles et restrictions alors que vous venez d'arriver.", déclara Charlie en souriant.
"Combien d'autres ados sont ici en ce moment?", questionna Jojo, osant finalement ouvrir la bouche.
"En comptant mon frère, ma sœur et moi, nous sommes dix-huit jeunes. Avec ma mère, mon père, et les gouvernantes, peut-être vingt-cinq. Et parfois, il y a Clay."
Charlie souri doucement en prononçant ce nom, comme si elle parlait d'un doux rêve.
"Clay?"
"Mon copain. Mes parents ne sont pas trop d'accords, ils préfèrent que je me concentre sur l'Université, au lieu de perdre mon temps avec les garçons. Mais Clay... Il n'est pas comme les autres. Il se préoccupe vraiment de moi. Il m'écoute, il fait tout en son possible pour me faire rire quand ça ne va pas, il me met avant tout, s'assure toujours qu'il ne fait rien de mal. Il est juste... Parfait."
Elle souri, encore un peu perdue dans son rêve bleu.
"Et toi?, demanda-t-elle. Un garçon?"
"Bof, non. Et les garçons, ils me tapent sur les nerfs, de toute façon."
"Tu as quel âge, là?"
"Treize ans, pourquoi?"
"Ça viendra, tu verras. Un matin, tu vas te réveiller, et les garçons qui te "tapent sur les nerfs" aujourd'hui chambouleront ton cœur et te donnerons des frissons. Promis juré!"
"Ça serait tout un miracle!!"