— Ça sent le cramé, rétorque-t-elle en regardant les alentours.

— Hein ?

À mon tour, j'observe les environs en remarquant que de la fumée s'échappe d'une casserole. Oh, merde. Pearl s'empresse d'éteindre la plaque chauffante et ouvre le couvercle de la cocotte ; et c'est là que du feu se manifeste. Mini-Hopkins se met à hurler de douleur, et à tapoter la manche de son haut étant enrobé d'une flamme. Oh, double merde ! Immédiatement, je prends un bol pour y déposer le contenu dans la marmite ; dans le but d'atténuer la véhémence du feu. Pendant ce temps, Pearl est en train de faire couler de l'eau sur sa brûlure. Alors que je m'apprête à prendre la parole, les détecteurs de fumée me devancent en émettant une alarme assourdissante. Sans que je m'y attende, l'arrosage automatique démarre. De ce fait, en moins d'une fraction de seconde, nos vêtements sont intégralement trempés. BORDEL ! Quel genre de personnes peut mettre ce dispositif de sécurité, sérieusement ? Ah j'oubliais... Elena, bien sûr. Ugh.

— Comment on éteint ce truc ?! hurlé-je tandis que Pearl est paniquée.

— J'EN SAIS RIEN ! AAAAH ! Ma mère va me tuer, s'affole-t-elle en mettant ses mains au-dessus de sa tête pour minimiser le nombre de gouttes d'eau s'écoulant sur elle.

— Fais-moi voir ton poignet, dis-je en m'avançant vers cette dernière.

— Mais, de quoi tu parles ? fit-elle en grimaçant. Pourquoi tu veux-- ?

Elle n'eut le temps de finir sa phrase que je saisis brusquement son bras en prenant soin de ne pas toucher sa blessure. J'analyse quelques secondes pour en venir à la conclusion que ce n'est qu'une brûlure de premier degré ; autrement dit, rien de grave. Je mime une expression d'inquiétude pour finir par lâcher un soupir de soulagement, sous le regard nébuleux de Pearl. Mon jeu d'acteur est parfait. À cet instant précis, elle pense dur comme fer que je suis soucieux vis-à-vis de sa lésion au niveau de son avant-bras. Alors, qu'en vrai, tout ce qui me chagrine est le fait que je ne pourrais pas manger de gâteau au chocolat, ce soir !

Je suis un enfoiré, hein ? Bien évidemment. Tous mes gestes attentionnés font partie de mon plan méphistophélique – pour les incultes, ça sera le mot diabolique ; étape numéro un.

— Ça va aller ! C'est juste une égratignure, lance-t-elle en se détachant rapidement de mon emprise.

Je plonge mes yeux dans les siens, avec une idée malsaine derrière la tête. Devrais-je l'embrasser ? Aux risques et périls d'échouer une quatrième fois. Hum... Je n'en sais rien. Désormais, mes pupilles scrutent ses lèvres pulpeuses, alors que le foutu système d'arrosage s'est arrêté. Je me penche, jusqu'à me retrouver à une distance plutôt inappropriée. Pearl est appuyée contre l'îlot central.

— N'y pense même pas, crache-t-elle. Ou, je te jure que tu vas le regretter !

Un sourire enjôleur s'étend sur mes lèvres.

— Et à ton avis, à quoi je pense ?

La dominant de ma taille, elle se tient à une situation d'infériorité. Et cela m'est extrêmement avantageux.

— Va te faire foutre, Maxwell. Arrête avec ce sourire ! C'est vraiment flippant, dit-elle en me poussant pour que je m'éloigne de son corps.

— Ce n'est pas flippant, mais séduisant. Nuance !

— Ahah, non. Sérieusement, tu ressembles à un psychopathe à vouloir constamment m'embrasser ! Qu'est-ce que tu ne comprends avec le fait que JE NE T'AIME PAS ? C'est pas compliqué, putain, ajoute-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

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