À l'entente de ma voix, elle se retourne immédiatement pour me faire face. Ses yeux sont écarquillés, et sa bouche est grande ouverte, si bien qu'elle pourrait gober des mouches. Et là, elle fait quelque chose qui me laisse sans voix. Cette fois-ci, elle ne me demande pas de retirer mes vêtements. Ça n'a rien à voir.

Pearl saute dans mes bras, sourire aux lèvres. Mais, c'est quoi ce bordel ?

OH MON DIEU ! J'AURAIS MA PRIME, YOUPI ! crie-t-elle, folle de joie, tandis que je reste focalisé sur le fait qu'elle soit dans mes bras.

Euh, depuis quand on est suffisamment proche pour qu'elle fasse ça, au juste ? Je pensais qu'elle me détestait... Enfin, bon. Une chance qu'elle ne se blottit pas contre mon torse pour faire un câlin, sinon je l'aurais fait tomber par terre – genre, sans pitié. N'oubliez pas que je hais ce type de marque d'affection.

— Quelle prime ?

Et c'est là qu'elle se rend compte que sa position actuelle est assez louche. Instantanément, elle regagne le sol, avant de passer nerveusement sa main sur sa nuque.

— Rien du tout, dit-elle en perdant sa crédibilité.

— Arrête de te foutre de ma gueule, et dis-moi qu'est-ce que t'es exactement. Tu fais partie d'un gang ? demandé-je, et elle fronce les sourcils.

— Quoi ?! Non, pas du tout !

— Alors, t'es une extraterrestre ? proposé-je.

HEIN ? Je suis juste une adolescente normale, s'exclame-t-elle.

— Et mon cul, c'est du poulet ? Nan, sérieusement. Il doit bien y avoir une raison pour que tu saches si bien te battre.

— Ma mère est une policière. Les ex-détenus ont souvent des représailles à son égard et peuvent me considérer comme une cible. Alors, depuis que j'ai huit ans, je prends des cours d'autodéfenses, déclare Pearl.

Et encore une fois, elle ment. Bien qu'elle ne flanche pas durant son explication, j'ai le sentiment que ce n'est pas la vérité. Malgré tout, je n'en fais pas la remarque, et finis par acquiescer positivement de la tête. Pearl, pensant naïvement me duper, sourit. Je l'observe en essayant de dissimuler mon air de méfiance, avant de frissonner en croisant son regard. D'un bleu si doux, si destructeur, si hypnotisant. C'est moche !

— On se rejoint à la maison, j'prends ma moto.

Et c'est de la manière suivante que nos chemins se séparent. BON ! Il faut que le jeu de séduction reprenne son cours. Ça va être marrant. En plus, c'est idéal, puisque je suis plus que déterminé à finir la première étape ; pour une raison qui m'est encore énigmatique !

✽✽✽

— Oups ! Une coquille d'œuf est tombée dans la pâte, informe Pearl en lâchant un léger juron.

Putain, encore ? C'est la troisième fois.

Je m'approche d'elle, afin de voir le désastre regrouper dans un grand bol. Il est indubitable que ce gâteau au chocolat sera dégueulasse ! Des grumeaux demeurent en abondance, des morceaux de coquilles flottent de partout, et plusieurs morceaux de beurre n'ont même pas encore fondu. Pourtant, la recette de ce dessert n'était pas compliquée !

Alors, comment se fait-il que l'îlot central de la cuisine soit recouvert d'ustensiles, de farines, de blancs d'œufs, et de chocolats ?

Soudain, Pearl commence à renifler bruyamment, et ce, de façon plutôt bizarre.

Devon Där berättelser lever. Upptäck nu