Chapitre 3: Première partie

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Après m'être soigneusement préparée sous l'ordre de Madame Julia je monte sur la banquette arrière de la voiture en pensant à ma foutue vie. Qu'est-ce que j'ai fait pour la mériter? J'ai été une criminelle dans une vie intérieur?

Après une bonne heure de toute la voiture s'arrête devant un établissement assez haut, blanc, très blanc.

J'entre dans la clinique ou le psy travaille et sa secrétaire me demande de patienter dans la salle d'attente. Cette salle me donne des frissons. Ça ressemble à un hôpital, je déteste ça. A ce moment même des souvenirs on refait surface. Quelqu'un me sort de mes pensées. C'est la secrétaire, elle me propose un biscuit que je refuse aussitôt. Je suis sûre qu'elle a été embauchée grâce à son physique. Blonde, bien foutue. Il se fait plaisir le psy hein. Dans cette salle d'attente je vois cinq personnes qui ont l'air folles. Moi aussi je suis folle après tout. C'est pour ça que je suis là, faut pas se mentir. Il ne manque plus qu'un jeune homme avant mon passage. Julia quant à elle est en train de flirter avec Marc, nan c'est même pas flirter, c'est limite ils se sautent dessus en public. Alors là ces deux-là s'ils n'existaient pas il aurait fallu les créer. Un homme d'une trentaine d'années en costume bon chic bon genre sort de son bureau avec un air bourgeois.

« - Mademoiselle Fernandez. »

Je me lève et me dirige vers lui. Il me fait entrer, et demande à ma sœur de rester pour pouvoir d'après lui parler librement. C'est plutôt lui qui va parler librement ouais.

« - Bonjour, avant de commencer j'aimerais juste Vous poser quelques questions. Nous avons 1h de rendez vous par semaine. Vous vous appelez bien Marcia, vous avez 16 ans et vous vivez avec votre sœur c'est ça?

- Demi-sœur sinon oui c'est ça.

- Vous êtes?

- Conne d'avoir accepté de venir à ce stupide rendez-vous.

- Je parlais de votre origine. Mais c'est bien d'extérioriser vos sentiments.

- Mais oui bien sûr. Vous croyez vraiment que je vais le faire? L'espoir fait vivre comme on dit.

- C'est comme ça que nous avancerons. Bien, parlez-moi de votre enfance, votre adolescence, de ce que vous vivez en ce moment même. »

J'ai juré le mec il se croit dans les expert "nous avancerons dans l'enquête" nan mais sérieux.

Je n'ai pas envie d'en parler.

« - Mademoiselle nous allons passer plusieurs séances ensemble donc il vaudrait mieux les passer en parlant vous ne trouvez pas?

- Qui vous dit que j'ai envie de parler? Qui vous dit que j'ai besoin de parler?

-Écoutez ce qu' vous vivez n'est pas simple, mais ce n'est pas en rester enfermer sur vous même que vous irez mieux.

- Fais chier. Qu'est-ce que vous voulez savoir?

- Parlez-moi de vos parents.

- Mon père a abandonné ma mère lorsqu'elle était enceinte de moi et ma mère est décédée il y a quelques mois.

- Comment le vivez-vous?

- Vivre quoi? Le fait que mon père n'a pas voulu de moi ou simplement le fait qu'on m'a enlevé la seul personne qui m'a élevée?

-Parlez-moi de votre père

- Ce n'est qu'un enculé de première catégorie. Il n'assume pas ces putains de conséquences. Il a laissé ma mère en plan le jour où elle lui a annoncé qu'elle était enceinte.

- Lui en voulez-vous?

-Plus que tout. J'espère que je ne le verrais jamais. Sinon je le tue. Il est mort pour moi. Je le déteste. Il m'a fait croire que je ne valais rien, que je ne servais à rien, que je ne vaux pas la peine, que tout le monde me déteste.

- Et votre mère?

- Nous avons rendez-vous jusqu'à quelle heure?

-15h

- Il est 15h05.

-Bien. Dit il en fermant son carnet. Revenez me voir la semaine prochaine. Même jour, même heure. »

Je sortis sans pour autant m'arrêter devant Julia. Le mec a fumé ! Il a cru j'allais lui déballer ma vie comme ça. En un Clin d'œil ?

- Ellipse du trajet -

Je vais dans le salon, me pose sur le canapé gris-noir, allume la télé et zappe les chaines jusqu'à ce qu'on m'arrache la télécommande des mains.

« - Putain mais t'es gonflée. T'es pas sérieuse là? Commençais-je à crier.

-Tu me stresse à changer de chaine. Répondit simplement Julia, d'un hochement d'épaule.

-Et alors? Ton problème il est où? Au lieu de passer tes journées à la maison, va chercher du travail pour payer le loyer, quelque chose que tu n 'a jamais fait.

-Tu me parles sur un autre ton. Cria-t-elle

-T'es qui pour me donner des ordres?

- Je suis ta sœur aînée et tu me dois le respect.

-Et parce que je suis la plus jeune de nous deux tu me dois pas le respect ? Bah putain bravo je te félicite. Retourne t'envoyer en l'air avec Marc c'est ce que tu fais de mieux. »

Elle me gifle d'une force inouïe. Ma joue a sans doute la trace de sa main.

« - C'est moi ta tutrice, c'est moi qui m'occupe de toi. Donc change de comportement. Pourquoi tu me fais passer pour la méchante? Pourquoi tu m'oblige à ça?

- Je ne t'ai rien demandé. Dis-je d'un ton sec.

- Mais maman si.

-Qu'est-ce que t'en sais ?

-Je le sais c'est tout. C'est ce qu'elle aurait voulu.


*La deuxième partie de ce chapitre arrive juste après
Prenez soin de vous*

Pain With SmileWhere stories live. Discover now