𝖼𝗁𝖺𝗉𝗍𝖾𝗋 𝖨𝖨𝖨

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𝘛𝘰𝘶𝘵 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘷𝘰𝘪𝘴, 𝘦𝘴𝘵 𝘪𝘯𝘷𝘪𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘥𝘦 𝘭'𝘦𝘢𝘶, 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭'𝘦𝘢𝘶.
—𝘚𝘏𝘈𝘒𝘌𝘚𝘗𝘌𝘈𝘙𝘌.





𝒊𝒊𝒊. Şahmeran.


Hatil,

Dans une semaine, ça va faire six mois que tu es parti. Il est temps que je fasse un deuil, mais ta

perte a été si soudaine et inattendue...

Mes souvenirs portent en eux la douleur d'un cœur déchiré, les regrets d'une âme troublée et les

murmures d'une fraternité inachevée. Alors que je trempe ma plume dans l'encre de mes larmes, je t'implore de me pardonner, mille fois, pour les paroles que j'ai pu prononcer intentionnellement, qui ont su empoisonné notre relation avant que tu ne t'en ailles définitivement.

À travers les méandres de la vie, nous avons tracé un chemin côte à côte, comme deux étoiles jumelles dans un ciel éternel. Nous avons partagé des rires et des larmes, des rêves et des désillusions, mais aussi des instants où l'amertume a pris le pas sur l'amour fraternel. Dans ces moments sombres, j'ai prononcé des mots acérés, des mots qui ont blessé ton cœur si tendre, et peut-être que Rafael a finalement raison...

Maintenant, alors que tu reposes en paix, je me retrouve face à mon propre reflet, hantée par la culpabilité. Combien de fois ai-je souhaité pouvoir remonter le fil du temps, effacer les cicatrices que mes paroles ont gravées sur ton être ? Combien de nuits ai-je passées à caresser les souvenirs, cherchant désespérément un moyen de te dire à quel point je regrette, à quel point je donnerais tout pour revenir en arrière et effacer ces mots ? Mais les mots prononcés sont des oiseaux indomptables, ils s'envolent et ne reviennent jamais, laissant derrière eux des plaies qui ne se referment pas.

Pourtant, aujourd'hui, je veux que tu saches que mon cœur saigne de tes absences, que chaque battement est empreint de la souffrance de ne pas avoir su te dire combien je t'aimais, combien tu étais important pour moi. Les regrets me rongent comme un poison lent, et dans chaque souffle que je prends, je sens le poids des mots non dits, des pardons refusés, des occasions manquées.

Hatil, pourquoi est-ce que tu ne m'as pas simplement abandonné ? Une fille ingrate comme moi, méritait d'être abandonné. Je n'ai même pas réalisé que la vie est fragile, que les instants que nous partageons sont précieux et qu'il est si facile de briser ce qui a mis tant de temps à se construire... Je donnerais tout ce que j'ai pour te serrer une dernière fois dans mes bras, combien je donnerais ma vie
pour revenir en arrière et réparer les erreurs du passé.

Dans la solitude de mon chagrin, je cherche ton pardon. Je cherche la paix de l'âme qui émane de la réconciliation. Je voudrais que tu saches que je t'aime, au-delà des mots et des erreurs, que tu restes à jamais ancré dans mon être, même si nous sommes séparés par les limites de la vie et de la mort.
Que les vents célestes portent cette lettre jusqu'à toi, que les étoiles te guident vers ma confession douloureuse.

Malheureusement, après ta mort, une fille de dix-neuf n'a plus rien à offrir à ce monde.

Je t'aime énormément, Hatil. (Ce n'est pas un au revoir. Jamais).

Lorsque votre vie commence à s'effondrer comme une ficelle ; vous oubliez quand vous avez pris le premier coup et quand le premier morceau s'est cassé. Ce n'est pas différent que d'étaler quelque chose sur votre t-shirt propre que vous portiez. L'avez-vous mouillé ? S'est-il froissé ? Mais la vie n'est pas un t-shirt que l'on peut changer le lendemain.

CÉRASTE +18 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant